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Inondations à Accart-Ville et à Colsama : Conjurer le sort

Publié le jeudi 16 septembre 2010 à 03h01min

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Les années se suivent et se ressemblent malheureusement pour les habitants d’Accart-Ville et de Colsama. C’est le moins que l’on puisse dire en cette période cauchemardesque pour ces populations, qui ont subi encore la furia des eaux provoquant tristesse et désolation. Un phénomène devenu habituel et contre lequel les victimes de ces fréquentes inondations demeurent impuissantes.

Cette année encore, le pire n’a pu être évité ; outre les nombreux dégâts matériels constatés et ces familles qui ont erré pendant des heures pour enfin trouver refuge chez des parents, amis ou connaissances, des cas de décès ont été enregistrés. Une liste noire qui ne fait malheureusement que s’allonger au fil des saisons et qui interpelle désormais les autorités locales ; elles qui se sont toujours contentées de shows médiatiques à travers de simples sorties de terrain pour constater les dégâts, présenter leurs condoléances aux familles éplorées pour ensuite rejoindre leur bureau.

Et puis, plus rien. Même que cette année, une mission gouvernementale, conduite par le ministre de la Fonction publique et du Développement institutionnel, Soungalo Ouattara, leur a emboîté le pas avec deux tonnes de riz, une tonne de maïs et des enveloppes contenant des espèces sonnantes et trébuchantes aux bénéfices des familles éplorées. Ce qui n’est pas rien, surtout en cette année électorale. A Accart-Ville et à Colsama, on a plutôt besoin de sortir aujourd’hui de ce cycle infernal des inondations qui n’a que trop duré.

Car cela fait plus d’une décennie que le phénomène persiste sans que les maires, qui continuent de se succéder aussi bien à la tête de l’arrondissement de Konsa qu’à la mairie de Bobo-Dioulasso n’en fassent réellement leur préoccupation en construisant des caniveaux à même de sortir Accart-Ville et Colsama de cette galère.

L’espoir suscité par le gigantesque projet du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques à travers la réalisation d’ouvrages de drainage des eaux pluviales est en train de tourner au cauchemar pour les occupants de ces zones. Car, le long canal qui, théoriquement, part de la périphérie sud de Bobo pour traverser la ville et se déverser plus à l’est dans le marigot Houet s’est finalement arrêté au passage à niveau de l’avenue de la Namibie.

Du coup, Accart-Ville et Colsama, qui devraient être des zones de collecte d’eaux pluviales, se sont transformés cette année en bassins de rétention déversant leur trop-plein dans les concessions environnantes. Un phénomène qui suscite beaucoup d’inquiétudes pour les nombreuses victimes de ces inondations. Des familles en détresse continuent de dénoncer l’abandon du chantier par l’entreprise en charge des travaux sans que les autorités municipales s’en émeuvent.

« Jamais, nous n’avons connu une telle quantité d’eau à Accart-Ville après une pluie », nous dit cet habitant d’Accart-Ville. Il y a donc urgence et il appartient à la municipalité de prendre ses responsabilités pour réduire ces énormes risque d’inondations dont sont victimes les populations des deux secteurs. Et cela passe obligatoirement par la reprise des travaux du projet d’assainissement, et même par la réalisation de caniveaux en certains endroits.

Et alors on pourrait faire des économies de carburant de ces longs cortèges constitués d’élus locaux qui sillonnent chaque année la ville sans pour autant apporter des solution concrètes aux malheurs des victimes de ces inondations. A l’année prochaine alors.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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