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Inondations : Un autre 1er septembre produirait les mêmes effets

Publié le mercredi 1er septembre 2010 à 01h27min

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C’est aujourd’hui le premier anniversaire des malheureux événements du 1-er septembre 2OO9. Dans la mémoire collective des habitants de la capitale, ces inondations resteront, pour longtemps encore, inoubliables. Beaucoup de Ouagalais en gardent des souvenirs traumatisants, tellement ses plaies demeurent béates, difficiles à panser.

Ce jour, pour un petit rappel des faits, une grosse pluie, d’une rare intensité s’était abattue sur Ouagadougou et ses environs, entraînant des inondations monstres et faisant de nombreuses victimes (plus de 150 000 personnes), d’énormes dégâts matériels et infrastructurels, avec tout son lot de conséquences sociales et économiques. Dans la mémoire collective des habitants de la capitale, les inondations du 1er –septembre resteront, pour longtemps encore, inoubliables. Du drame, beaucoup de Ouagalais en gardent des souvenirs traumatisants, tellement ses plaies demeurent béates, difficiles à panser d’un seul trait. Depuis les événements, les sinistrés ont bénéficié d’actions visant à les aider à retrouver une vie plus ou moins décente, eux qui y ont perdu presque tous leurs biens, emportés par les eaux. Matériellement, quelque chose a été fait en faveur des sinistrés, même si ce n’est pas toujours suffisant, compte tenu de l’immensité des besoins. 2 sites (Yaghma et Bassinko) ont été dégagés pour permettre à bon nombre d’entre eux de se construire des habitations.

Pour ce faire, ils reçoivent un soutien en matériaux de constructions. D’autres sinistrés, non concernés par les constructions, ont pour leur part bénéficié de sommes forfaitaires pour pouvoir louer des maisons. Au-delà de ces urgences, les autorités ont pris la mesure de la nécessité de travailler à prévenir, ou du moins, à atténuer les effets des éventuelles catastrophes. Dans cette optique, un décret limitant les zones inondables dans la capitale a été pris pour éviter que les populations n’habitent plus sur des sites submersibles, notamment à proximité des barrages et des marigots. Malheureusement, il se trouve encore des citoyens négligents pour reconstruire sur les décombres des habitations dévastées l’année dernière par les eaux.

Si fait qu’un autre 1-er septembre à Ouagadouou risque, à l’état actuel des choses, de produire les mêmes effets. Parce que l’on ne devrait plus, de nos jours, perdre de vue le fait que nous sommes dans le cycle périlleux des changements climatiques. Le danger peut survenir à tout moment et aucune contrée ne peut se targuer d’en être à l’abri. Hier, c’était Ouaga qui était aux prises avec les affres des inondations. Depuis quelques semaines maintenant ce sont des localités du Centre-nord et de l’Est qui en font l’amère expérience. En Côte d’Ivoire, au Mali, au Bénin, au Niger et au Sénégal, pour ne citer que dans la zone UEMOA, le problème des inondations figure également parmi les préoccupations nationales de l’heure.

Cette omniprésence du risque devrait donc être intégrée dans tout projet de réalisation d’ouvrages privés ou publics, vu la transversalité des dégâts qu’entraînent les catastrophes. C’est pourquoi, le programme, initié par le gouvernement dans le cadre de la résolution des problèmes causés par les inondations du 1er-septembre 2009, concerne aussi bien les habitations que les ouvrages routiers. Mais les autorités dans leur stratégie, semblent avoir oublié un aspect important de la question. Il s’agit des dommages psychologiques. Beaucoup de sinistrés ont été traumatisés et ont besoin de traitement approprié pour se réinsérer efficacement dans le système de production. D’aucuns ne manqueront pas d’y voir un problème de « Blanc ». Mais, l’homme noir n’est pas que matériel. Il a aussi besoin d’avoir un esprit sain comme les autres.

Grégoire B. BAZIE,

Lefaso.net

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