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Colonie de vacances : L’Ecole Notre dame de l’Espérance inculque les valeurs de l’intégration aux enfants

Publié le mardi 17 août 2010 à 01h24min

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Du 28 juin au 8 juillet 2010, les élèves de l’Ecole Notre dame de l’Espérance ont effectué une colonie de vacances au Benin, grâce au soutien du port Autonome de Cotonou. Cette colonie s’inscrit dans le cadre de l’intégration sous-régionale. Partie pour être un voyage de détente, cette excursion s’’est révélée un véritable voyage d’étude, riche en découvertes pour les enfants mais aussi pour leurs encadreurs.

Située au secteur 22 de Ouagadougou, au quartier Tampouy, l’Ecole Notre Dame de l’Espérance a ouvert ses portes en 1994. C’est une école privée catholique dirigée par la congrégation des Sœurs de l’Immaculée Conception. Elle fait partie d’un complexe qui comporte la maternelle, le primaire et le secondaire. L’actuelle directrice de l’école est la sœur Marie-Jeanne Ouédraogo. Depuis sa création, l’école s’illustre par ses bons résultats aux différents examens et concours.

Cette année encore, Notre Dame de l’Espérance a réalisé un taux de réussite de 100% au Certificat d’Etudes Primaires (CEP), et remporté le premier prix au concours d’entrée au Prytanée Militaire du Kadiogo(PMK). Mû par la volonté de récompenser les efforts et d’encourager l’ardeur au travail des élèves, le bureau de l’association des parents d’élèves (APE) a initié des colonies de vacances. Ces colonies de vacances ont pour objectif non seulement de divertir, mais aussi de contribuer à l’éducation des élèves.Après avoir visité les régions des Cascades, de l’ouest et de l’Est du Burkina, cette année l’Ecole Notre Dame de l’Espérance a mis le cap sur le Bénin afin de découvrir les richesses touristiques de ce pays frontalier. Pendant longtemps, l’APE a caressé le secret désir d’emmener les élèves hors du Burkina Faso. Mais la modestie de ses moyens rendait ce rêve irréalisable. Cette année, grâce au soutien du Port Autone de Cotonou, le voyage a pu se réaliser.

Départ

Le vendredi 25 juin, en dépit de l’heure matinale, la cour de l’Ecole Notre Dame de l’Espérance grouille de monde. Elèves, parents, et encadreurs se retrouvent tôt ce matin, pour honorer une tradition. Mais cette fois-ci, les participants sont plus nombreux, les parents un peu plus anxieux et les organisateurs plus stressés. La raison est toute simple : pour la première fois, leurs enfants passeront près de deux semaines loin de leurs yeux, dans un pays peu connu de la plupart d’entre eux.

Les enfants pourtant jubilent ; ils courent partout, se reconnaissent et commentent à l’avance ce voyage merveilleux qu’ils feront. Le Bénin, ils en ont longtemps entendu parler dans leur cours d’histoire et de géographie. Cette fois, ils pourront enfin le voir et le parcourir.

Dans la cour, deux bus sont stationnés. Certains enfants tentent déjà d’occuper des places mais les encadreurs les en empêchent. Tout le monde est ensuite convié à la grotte pour confier le bon déroulement du voyage à Dieu par la prière. Après la prière, le représentant du PAC, M. TCHAOU est invité à prendre la parole. Puis la centaine de colons embarque pour le périple de plus de 2000 km.

Durant tout le trajet, l’ambiance est bonne dans les bus. Les enfants sont joyeux et ne voient pas les kilomètres défiler. Ils chantent et dansent au rythme du moment. Les chansons de Dez Altino, Floby et Wendy n’ont aucun secret pour eux. Le voyage se passe sans encombre. Aux environs de 15h, le convoi passe la frontière et la joie des enfants se fait plus grande. Leur curiosité est éveillée et ils regardent à travers les vitres dans l’espoir d’apercevoir quelque signe qui annoncerait le Bénin. Quelques minutes plus tard ils font une halte à TANGUIETA, chez les sœurs SIC pour se restaurer. Puis ils reprennent la route pour Cotonou. Le chemin est long et tout le monde cède à la fatigue et s’endort. Après 14 heures de route, le convoi arrive enfin au Séminaire Saint Jean Eudes de Cocotomey, quartier périphérique de Cotonou, où les colons seront hébergés durant leur séjour.

La plage

Dès le lendemain de leur arrivée, les enfants vont à la découverte de la mer. Au début elle est redoutée puis domptée par les enfants et leurs encadreurs qui pour bon nombre d’entre eux la voient pour la première fois. Fascinés, ils l’observent pendant un bon bout de temps avant de s’aventurer à patauger dans l’eau des vagues qui viennent s’écraser à leurs pieds. La plage devient alors l’attraction favorite des colons. Elle fera l’unanimité tout le reste du séjour. Dès qu’une sortie à la plage est annoncée, les enfants poussent des cris de joie et s’empressent de monter dans les bus. Sur place la colonie est subdivisée en petits groupes confiés à la surveillance rapprochée d’un encadreur.

Le Port Autonome de Cotonou

Le mardi 29 juin, les colons sont reçus au Port Autonome de Cotonou. Ils sont accueillis par le Directeur Général, lui-même et ses plus proches collaborateurs qui leur témoignent toute leur joie. Après les mots de bienvenue des uns et de remerciements des autres, l’on projette un film sur le port afin de préparer les enfants au lieu qu’ils vont bientôt visiter. Très intéressés par le film, les visiteurs posent des questions auxquelles le Directeur Commercial et marketing du Port répond. Puis le Représentant du Conseil burkinabè des Chargeurs et le représentant du port au Burkina Faso donnent des éclaircissements sur les relations entre le Burkina Faso et le Port de Cotonou. A la suite de la projection, les responsables du port autonome de Cotonou offriront une randonnée maritime suivie d’un copieux repas à leurs invites. Le Directeur Général prendra par la suite congés d’eux tout en leur souhaitant de passer un agréable séjour.

Les sites touristiques du Bénin

Suivant au mot la recommandation du Directeur Général du Port Autonome de Cotonou, les colons ont visité tous les sites importants du Bénin :

Ganvié

Ils ont ainsi visité Ganvié, le village lacustre. Surnommée la « Venise africaine », Ganvié séduit par son décor particulier fait de maisons en pilotis. C’est une cité qui abrite environs 40 000 habitants. Le village aurait été crée à la suite d’une guerre par des fuyards qui y auraient trouvé refuge ; d’où le nom Ganvié qui signifie en langue locale fon « nous sommes sauvés ici ».

Ouidah

Ouidah a été l’étape la plus émouvante de la découverte des sites touristiques du Bénin. Située à une quarantaine de kilomètres de Cotonou, Ouidah est une ville pétrie de spiritualité. Elle abrite croyances anciennes et pratiques religieuses modernes. A Ouidah, la première église catholique jouxte le temple des pythons, haut lieu de culte vodou.

Ce lieu abriterait la divinité serpent, qui aurait donné son nom à la ville. On peut y visiter un nombre important de pythons. Ils seraient les protecteurs de la ville. Ils sont inoffensifs et les visiteurs peuvent les prendre pour des séances de photos. Après le temple des pythons, les enfants ont retracé l’histoire de la traite négrière. La ville de Ouidah était au 18 è siècle, un lieu d’embarquement d’esclaves. A Ouidah les enfants ont abandonné leur bus pour suivre le parcours des esclaves. Ils ont suivi étape par étape le chemin de l’exil, autrefois emprunté par des milliers de Nigérians, de Dahoméens(aujourd’hui Béninois), et de Nigériens. La tragédie des esclaves après le rabattage commence par la place CHACHA, qui signifie « vite vite » en langue fon. Cette place où trône un figuier séculaire, témoin de la traite négrière, était la place des enchères publiques où étaient vendus à la sauvette les esclaves. Ensuite, ils étaient convoyés à l’« arbre de l’oubli », qui était censé effacer de leur mémoire tout souvenir les rattachant à leurs racines. Cet arbre, est une hysope dont les hommes devaient faire le tour 9 fois et les femmes 7 fois.

Après que leur mémoire eut été « effacée », les esclaves étaient conduits à la place Zomachi ; là ils étaient marqués au fer pour signifier leur appartenance à un maître. Zomachi signifie en langue locale fon, « le feu qui ne s’éteint jamais ».Les esclaves étaient alors conduits à la case « Zomaï » « là où le feu ne vient pas », un endroit sombre et lugubre où ils étaient parqués comme des bêtes attendant l’arrivée des navires. Près de 600 esclaves y étaient entassés, hommes et femmes, bouches bâillonnées, et ligotés par peur qu’ils ne se révoltent ou qu’ils prononcent des incantations mystiques.

Ils pouvaient attendre ainsi 6 mois durant. Lorsque les navires arrivaient, les morts et les plus faibles étaient jetés dans une fosse commune. Aujourd’hui un mur de lamentation est érigé à l’endroit de cette fosse pour rendre hommage à tous ces esclaves morts.En sortant de la case Zomaï, les esclaves devaient faire le tour de l’ « arbre du retour ». Ce geste signifie que leur souffle reviendrait sur la terre de leurs ancêtres après leur mort. Enfin, ils franchissaient la porte du non-retour, le lieu d’embarquement où les attendaient les navires négriers. C’est avec émoi que les élèves et leurs encadreurs ont suivi le parcours de l’esclavage. Mais ils sont rentrés pétris de connaissances sur l’histoire de la traite négrière.
Le parc archéologique.

Sur la route d’Abomey, dans la ville de Bohicon située à quelques 120 km, les élèves de l’Ecole Notre dame de l’Espérance ont visité le parc archéologique qui abrite le village souterrain d’Agongointon. Ils y ont d’abord vu un lieu de culte vodou représenté par deux arbres entrelacés.
Puis le village souterrain. Ce village est constitué d’une cinquantaine d’abris souterrains autrefois utilisés comme refuge par les populations en temps de guerres.

Abomey

Abomey est une ville située dans le Sud du Bénin, à 140 km de la capitale. C’est une ville historique qui renferme plusieurs merveilles touristiques. On peut y visiter, les palais restaurés des rois Guézo et Glélé.Les enfants ont visité à Abomey, la place BOHO où trône majestueusement la statue du roi Behanzin. BOHO signifie en langue fon, « le lieu de la rencontre ». C’est à cet endroit que le roi Behanzin, grand résistant de la colonisation française, a accepté de rencontrer le général français Dodds. Les enfants qui avaient étudié l’histoire du roi BEHANZIN en classe ont été émerveillés de voir sa statue. Partie pour être un voyage de détente et de découverte, la colonie de vacances s’est révélé un véritable voyage d’étude, riche en enseignements pour les enfants mais aussi pour leurs encadreurs. Par une telle initiative le Port Autonome de Cotonou, à permis aux enfants d’un pays étranger de vivre l’intégration tant prônée par les pouvoirs politiques.

Sibiri Christian TARPAGA

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