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XVIIIe Conférence internationale sur le SIDA : Le « un pas en avant, deux pas en arrière » des donateurs

Publié le vendredi 23 juillet 2010 à 01h07min

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Au début des années 1980 à Paris, une petite équipe de biologistes de l’institut Pasteur découvre un virus responsable d’une mystérieuse maladie, considérée comme la maladie des homosexuels. Vingt-sept ans après l’identification du virus, l’humanité entière est concernée par ce mal, devenu pandémique.

C’est dans un contexte d’inquiétude générale face à la raréfaction des financements, qu’environ 20 000 participants achèvent, ce 23 juillet à Vienne (Autriche), les débats de la XVIIIe conférence internationale sur le SIDA dont le coup d’envoi officiel a été donné, dimanche 18 juillet au soir.

Thème central de cette édition « Droits humains ici et maintenant ». Ce centre de réflexion tient sa justification du fait que là où s’exercent la répression, la discrimination…, notamment sur les groupes spécifiques, la lutte contre le virus est presque sans résultats et les chiffres sont sans appel.

Pour les acteurs de la lutte, il est incontestable ; les bons résultats ne peuvent être obtenus que par le renforcement de la protection des droits humains.

En outre, financements, prévention et traitements ont été des sujets-phares qui ont polarisé, à juste titre, l’attention des conférenciers au cours des six jours de discussions dans la capitale autrichienne. A Vienne, de nouvelles pistes sont apparues dans la lutte contre le SIDA. En effet, l’espoir dans le développement de nouveaux outils de prévention, tels que le recours anticipé aux traitements et les microbicides, a particulièrement intéressé les participants.

Ainsi, la communauté scientifique va désormais s’inspirer des études menées par des experts américains de renom et dont les résultats promettent des succès probants, si l’on plaçait les séropositifs sous trithérapie dès le début de la contamination.

Ce traitement précoce a pour mérite d’empêcher, selon les chercheurs, la destruction progressive du système immunitaire. La maladie recule, mais les ressources se raréfient Malheureusement, la XVIIIe conférence sur le Sida referme ses portes cet après-midi dans l’inquiétude d’une baisse des financements internationaux.

Selon les dernières estimations, la maladie recule, mais les acquis sont menacés par la crise financière, car les ressources destinées à la lutte contre le SIDA se raréfient. A vrai dire, la contribution des pays donateurs a stagné dès le milieu de l’année 2009 ; elle a même reculé. D’un montant global de 7,7 milliards de dollars en 2008, ce financement est redescendu à 7,6 milliards en 2009.

Du coup, les activistes de la lutte contre le VIH/SIDA ont trouvé en cette rencontre à dimension mondiale, un tremplin pour dénoncer l’attitude des donateurs. Nombre de ces activistes arguent que lorsque la crise financière a éclaté, les pays riches n’ont eu aucun problème à trouver des milliards pour « sauver les banquiers avides de Wall Street ». Aujourd’hui, très peu sont prêts à délier le cordon de la bourse pour une cause qui concerne pourtant l’humanité entière.

L’on comprend donc aisément le sens de leurs slogans : "Pas de marche-arrière, des fonds pour l’aide" ; "Tenez vos promesses, nous voulons vivre", réclamant à juste titre, davantage de financements et le respect des engagements.

De son côté, le Pr Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, s’est dit "extrêmement inquiet" des engagements des pays donateurs pour les trois ans à venir, estimant la somme nécessaire entre 13 et 20 milliards de dollars, soit entre 6500 et 10 000 milliards de F CFA.

Au Burkina, les autorités œuvrent pour des financements innovants afin que les résultats significatifs atteints dans la lutte ne tombent à l’eau, à en croire le Secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida, Joseph André Tiendrébéogo, interrogé mardi 20 juillet sur les antennes de la radio nationale. On retiendra alors, que Vienne referme ses portes dans l’inquiétude générale des acteurs de la lutte sur le terrain au moment où de nouvelles pistes voient le jour dans la lutte contre le Sida.

Bilélé BENIN

Sidwaya

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