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LOTISSEMENT A BANFORA : Des attributaires mécontents menacent de traduire la mairie en justice

Publié le jeudi 3 juin 2010 à 07h43min

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Suite aux attributions des parcelles à usage d’habitation dans la commune de Banfora, des résidents spontanés de la zone non lotie du secteur 8 de la ville ont fait parvenir à notre rédaction cette lettre ouverte adressée au maire de la commune. Ces habitants refusent de quitter la zone où ils sont établis depuis 15 ans et de rejoindre Tangora où se trouvent leurs parcelles. Pour eux, la mairie devait leur trouver les parcelles sur place au secteur 8. Ils menacent par ailleurs de traduire la mairie de Banfora en justice s’ils n’obtiennent pas satisfaction.

Monsieur le maire, nous vous remercions de votre preuve d’humilité le 24 mars dernier en nous recevant malgré l’infraction que nous avons commise de marcher sans autorisation. Ce jour, vous avez non seulement accepté les excuses que nous vous avons présentées, mais aussi vous êtes également resté ouvert au dialogue. En effet, le 24 mars 2010 les habitants de la zone spontanée du secteur 8 Korona de la ville de Banfora ont effectué une marche pacifique en direction de la mairie suite à leur insatisfaction par rapport à l’attribution des parcelles. Car, selon cette attribution, la majorité des habitants de la zone spontanée a été délocalisée sur une zone plus reculée, notamment Tangora.

Ce même jour, vous, monsieur le maire et quelques membres de la commission d’attribution des parcelles, avez reçu les représentants de cette population. Durant notre concertation qui a duré environ deux heures, vous avez déclaré que les parcelles disponibles seraient insuffisantes pour satisfaire tous les habitants de la zone spontanée. Selon vous, monsieur le maire, il y aurait 776 personnes concernées pour 590 parcelles disponibles. De ce fait, vous auriez attribué 245 parcelles aux habitants de la zone spontanée et le reste à savoir les 345 parcelles seraient attribuées aux propriétaires terriens. Vous avez également notifié que 554 habitants de la zone spontanée sont concernés. Pourtant, selon nos contacts sur le terrain, il n’y a que 537 concernés.

Donc, il y a là amalgame au niveau de ces chiffres. Dans les propositions de solution de sortie de crise, monsieur le maire, vous avez trouvé que selon vous, la seule solution possible pour satisfaire tout le monde serait de diviser les parcelles de telle sorte qu’une parcelle serve pour deux habitants. Et cela avec l’accord des habitants de la zone. Si elle est vraiment la seule solution, alors nous, habitants de la zone spontanée, l’adoptons. Par ailleurs, monsieur le maire, des habitants enregistrés au premier recensement ne l’ont pas été au deuxième recensement tout simplement parce que leurs maisons, tombées entre-temps, ont été reconstruites et ils ont oublié les numéros qui leur avaient été attribués. Qu’avez-vous fait de ces numéros ?

En outre, vous auriez notifié que selon les documents de la Cour des comptes que vous détenez, il n’est pas fait cas des résidents des zones loties et dans ces textes, il fait cas des propriétaires terriens, des rapatriés et des détenteurs de quittances. Mais un lotissement, quand il est fait, personne ne l’ignore, il profite d’abord aux résidents présents, c’est-à-dire ceux qui y habitent. Donc, nous, habitants de l’espace, nous nous démarquons de votre proposition d’installer d’autres personnes sur nos espaces alors qu’aucune route n’a détruit ces habitations existantes. Donc, les habitants refusent d’aller à Tangora. Nous sommes des vieux, des vieilles et des veuves qui habitons là depuis plus de 15 ans.

Monsieur le maire, le 3 avril 2010, lors de notre rencontre avec les terriens, nous avons découvert votre double jeu en ce sens que lorsque ces derniers sont allés vers vous, vous leur avez dit que vous avez octroyé 385 parcelles aux résidents de la zone spontanée. Or, vous nous aviez dit que vous auriez attribué 345 parcelles aux terriens et 245 parcelles aux résidents. Il est certain que vous preniez des mesures draconiennes pour résoudre cette affaire.

Par exemple, la non-considération des maisons de 8 à 10 tôles serait injuste, car nombreux sont les terriens qui n’ont posé aucune brique sur une parcelle dans la zone spontanée. Le souhait de la population est d’intenter une action en justice en cas de non-satisfaction. Faites comme bon vous semble. Comme l’aurait dit Manzoni, "l’usage des grands est de profiter d’une action qu’ils regardent comme coupable et de prodiguer à celui qui s’est chargé de l’accomplir des récompenses et le mépris ». Mais tous, vous et nous passerons tous, mais la terre demeurera.

Les représentants des résidents

Koné Oumar

Coulibaly Thomas Dakin

Koné Adama

Sourabié Moussa

Le Pays

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