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Au coin du palais à Bobo-Dioulasso : Il risque 3 ans fermes pour vol

Publié le mercredi 19 mai 2010 à 03h59min

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Accusé d’avoir volé le vélo d’AT, DK, un commerçant, risque une peine d’emprisonnement de 3 mois fermes, si le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, qui a statué sur l’affaire en son audience du lundi 17 mai 2010, suivait la réquisition du ministère public au délibéré prévu la semaine prochaine.

Le 18 février 2010, dame AT quitte son domicile pour une course, laissant son vélo et sa jeune fille à la maison. Profitant de l’absence de sa génitrice, la fillette enfourche discrètement le vélo pour une ballade. Sur son chemin, elle rencontre DK sur une moto. Celui-ci l’intercepte et lui demande de garer le vélo afin qu’il la commissionne auprès d’un certain Issouf pour récupérer un autre vélo. Naïve, la fillette s’exécute sans broncher. Avant d’aller faire la commission, elle adosse le vélo à un mur.

Mais c’est mal connaître les intentions de son interlocuteur ! A son retour, elle ne verra que du feu : le vélo a disparu, le monsieur aussi. Elle retourne alors à la maison et n’en parle pas tout de suite à sa mère qui, pourtant, la questionne sur la disparition du vélo. Sous la pression, elle finit par avouer. La mère, stupéfaite, se met à la recherche du vélo sans succès.

Le lendemain, l’affaire prend une autre tournure : la fillette aperçoit DK dans le quartier et avertit sa maman. Elle accourt et réussit, avec l’aide des voisins, à immobiliser l’intéressé pour faire appel à la gendarmerie. Traduit alors en justice, DK ne s’est pas présenté à l’audience quand bien même ayant signé une citation à prévenu. Seule la propriétaire du vélo a remonté le cours des faits, au grand dam du ministère public, qui a vivement déploré l’attitude du prévenu


Fauchée mortellement par un car

Le 4 mai 2010, AD, chauffeur d’un car d’une compagnie de transport, de retour du Niger, roule nuitamment pour regagner le Mali. Il arrive à Faramana, commune frontalière du Burkina avec ce pays et marque un arrêt au poste de douane. Une fois libéré, il reprend son chemin. Dans sa lancée, il aperçoit, tout d’un coup, une femme qui surgit d’un côté de la voie pour traverser.

Surpris, il tente de l’éviter, mais en vain : elle est mortellement fauchée. Le conducteur se retrouve de fait, poursuivi en justice pour défaut de maitrîse et homicide involontaire. Devant les juges, il s’explique, l’air abattu par le drame. « Je roulais à 40 Km/h quand la dame qui semblait être poursuivie, a surgi. Vu que le car était chargé, je n’ai pas voulu freiner subitement pour limiter les dégâts. Je n’ai donc pas pu l’éviter », soutient-il.

Pour ce faire, le prévenu plaide non coupable pour le défaut de maîtrise. Cependant, il reconnaît sa responsabilité dans l’homicide involontaire. Après l’avoir entendu, le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso a établi sa culpabilité. Par conséquent, il a écopé d’une amende de 150 000 F CFA assortie de sursis.


De l’amour à la haine

L’amour, dit-on, peut virer à la haine voire au drame. Ce qui est arrivé entre SS, un corps habillé et EF, une vendeuse de dolo, tous deux habitants de la ville de Sya, illustre bien cet adage. Les faits remontent au 29 mars 2010. Ce jour-là, aux environs de 22 heures dans un maquis, SS rencontre, son ex-copine avec qui il n’est plus en odeur de sainteté, en compagnie d’un monsieur. Il prend place non loin d’eux pour boire aussi un coup.

Comme gagné par une certaine jalousie, il se lève brusquement à un moment donné et se dirige vers la table de ses voisins. Arrivé à leur niveau, il s’adresse au monsieur en utilisant des termes déplacés qui irritent son ex. Remontée, elle se met à l’insulter copieusement. Il n’en fallait pas plus pour que celui-ci dise à EF de lui restituer un certain nombre de choses (réveil, tapis, survêtements…) lui appartenant et qu’elle détenait toujours par devers elle.

Les esprits s’échauffent. SS, furax, donne deux coups de tête à son ex. Elle réplique en le mordant à la main gauche. Les gens accourent alors pour les séparer. Pendant que les témoins de la scène tentent de maitriser la situation, EF revient à la charge et mord cruellement SS à la lèvre inférieure jusqu’à ce qu’une partie de la chair se détache et tombe. SS pousse des cris terribles dans la nuit et est vite conduit à l’hôpital par les témoins.

Le morceau de chair de la lèvre inférieure sera retrouvé six heures plus tard à la demande des médecins qui en avaient besoin pour une suture. Cette bagarre passée, SS va porter plainte contre EF pour coups et blessures volontaires à la gendarmerie. EF en fera de même en retour. Inculpés, les deux prévenus, très tendus, ont comparu devant le tribunal correctionnel de Bobo-Dioulasso, en son audience du lundi 17 mai 2010. Interpellée la première, EF explique qu’elle a rompu avec SS parce que celui-ci avait une femme.

« Depuis lors, il ne veut pas me laisser en paix. Il m’a même dit que si je n’entretiens plus de relation avec lui, je devrais quitter la ville ou dans le cas contraire il me tue », revèle-t-elle, tenant mordicus qu’elle n’a pas mordu son ex-copain. « Il est tombé dans le caniveau à proximité du maquis où on a fait la bagarre et s’est blessé », argue EF. Intervenant à son tour, SS dément vivement les propos de son ex copine, estimant qu’on ne peut pas chuter dans un caniveau et perdre une partie de la chair de sa lèvre inférieure.

Quoiqu’il en soit, le ministère public a souligné que ce procès est « honteux », regrettant le fait que SS n’ait visiblement pas digéré la rupture amoureuse. « Si vous aimez quelqu’un qui ne vous aime plus, il faut aller voir ailleurs », lui a dit Mme le procureur. Dans ses réquisitions, le ministère public a souhaité que EF soit condamnée à une amende de 50 000 FCFA assortie de sursis et SS, d’une amende de 15 500 F CFA assortie également de sursis.

Le tribunal abondera t-il dans le même sens que le ministère public ? Le délibéré, prévu le 21 mai prochain, nous situera là-dessus. Par ailleurs, SS, blessé à la lèvre inférieure avec une incapacité temporaire de travail de 29 jours, réclame, ordonnances et certificat médical à l’appui, 252 125 F CFA pour les frais de soins et 650 000 F CFA pour effectuer une opération de chirurgie esthétique. EF réclame 500 000 FCFA pour dommages et intérêts car elle soutient s’être retrouvée avec le visage et la bouche enflés après la bagarre, sans oublier une incapacité de travail qui dure depuis lors.

Rassemblés par Kader Patrick KARANTAO

Sidwaya

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