LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

CINQUANTENAIRE DE L’ENAM : Gagner le pari de la délocalisation des filières

Publié le lundi 29 mars 2010 à 01h49min

PARTAGER :                          

Les festivités marquant le cinquantenaire de l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) ont été couronnées le 27 mars 2010 par une cérémonie officielle placée sous le très haut patronage de Blaise Compaoré, président du Faso. Cet événement qui a eu pour parrain Yéro Boly, ministre de la Défense, a connu la présence du Premier ministre Tertius Zongo et de plusieurs membres du gouvernement, d’autorités administratives, coutumières et religieuses.

Au-delà de son caractère festif, cet acte final de la commémoration du 50e anniversaire de cette grande école a été l’occasion de passer en revue les acquis à mettre à son actif et les perspectives d’amélioration de ses prestations.

Placée sous le thème « L’ENAM face aux défis du renforcement des capacités pour une administration performante et une économie compétitive du Burkina Faso », la commémoration du 50e anniversaire de l’Ecole nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) a été clôturée par une cérémonie officielle le 27 mars 2010. Placée sous le très haut patronage de Blaise Compaoré, président du Faso, cette cérémonie a connu la présence du Premier ministre, Tertius Zongo, de plusieurs membres du gouvernement, des autorités administratives, coutumières, religieuses et des directeurs des ENA des pays de la sous-région.

Entamés par l’exécution de l’hymne national, les temps forts de cet événement ont été, en plus des allocutions de quelques personnalités, la remise du fanion de l’école au délégué général adjoint des élèves, Boukaré Compaoré, le défilé des différentes filières et des communautés étrangères de l’école et la pose de la première pierre du futur bâtiment à niveau devant abriter les bureaux de l’administration de l’ENAM. Si toutes les personnalités qui se sont succédé dans la prise de parole, à l’image de Bernard Nabaré, ancien énarque et président du comité d’organisation des festivités du cinquantenaire, ont reconnu le mérite de l’école qui a fourni depuis sa création le 4 décembre 1959, à l’administration publique burkinabè, un effectif impressionnant d’agents et de hauts cadres de grande valeur professionnelle et d’intégrité morale et éthique certaine, elles ont également souligné que des défis restent à relever.

Car, outre l’évolution interne de l’ENAM marquée par l’accroissement des effectifs qui sont passés, selon Moctar Tall, Directeur général de l’ENAM, de 67 élèves répartis dans 4 branches des cycles C et B à son ouverture, à 2 175 élèves dans 57 filières répartis dans les cycles C, B et A, l’environnement international mondialisé a aussi ses exigences. C’est ainsi que, tout en rendant hommage au corps enseignant et au personnel administratif de l’école pour leur dynamisme et leur esprit de responsabilité, le chef de l’Etat a relevé que dans un monde globalisé, celle-ci devrait entreprendre des actions novatrices pour améliorer son mode d’organisation et sa philosophie. Le premier des Burkinabè a par ailleurs précisé que l’ENAM aurait tout intérêt à confronter son système de formation avec d’autres modèles pour en tirer le meilleur parti. Pour ce faire, il a appelé l’ensemble des acteurs à mener une réflexion prospective en vue d’appréhender les nouveaux défis qui s’imposent.

La cérémonie a été également l’occasion de reconnaître les efforts d’un des acteurs, et non des moindres, de l’ENAM. Pour avoir servi dans cette école depuis 1976, Valentin Ouoba, enseignant permanent de cette école, et qui fera valoir cette année son droit à une retraite bien méritée, a été fait Commandeur de l’Ordre national. Les actes finaux de la cérémonie officielle furent la signature de Blaise Compaoré dans le livre d’or de l’ENAM et la plantation par celui-ci d’un arbre de souvenir dans la cour de l’école. Outre le projet de réalisations de nouvelles infrastructures pour répondre aux nouvelles exigences, il est également prévu l’ouverture à l’ENAM de nouvelles filières et la délocalisation de la formation.


Ils ont dit...

Blaise Compaoré, patron de la cérémonie : "Une indépendance nationale suppose la prise en main d’une administration qui ne soit plus coloniale, mais qui est au service et à l’écoute des populations, qui encadre les activités de la nation, et cette école était la bienvenue après les indépendances pour nous permettre d’avoir une administration qui se réfère aux besoins essentiels des populations en termes de liberté, d’égalité et de citoyenneté. Nous ne pouvons que saluer ce qu’a fait l’ENAM pour permettre à l’Etat de disposer de femmes et d’hommes qui servent loyalement et efficacement dans notre administration. Mais aujourd’hui, nous allons vers un monde plus ouvert, de compétition, d’excellence et de concurrence et qui est marqué par le numérique. L’école doit donc s’adapter à la vision actuelle du monde. Il y a une diversité d’expertises et de compétences que cette école peut fournir à notre administration. Nous attendons que cette école forme des professionnels de l’administration qui vont servir l’Etat en s’adaptant à l’évolution du monde. Il y a eu des périodes d’exception, aujourd’hui nous sommes dans des Etats de droit. Nous recherchons de nos jours des résultats et il faut des compétences appropriées."

Moctar Tall, DG de l’ENAM : « Nous avons, avec l’appui du gouvernement, décidé de la délocalisation de certaines filières de formation. Les filières de toute l’administration mais concernant seulement les cycles B et C. Nous allons créer des instituts régionaux d’administration dans les 13 régions. Nous allons donc nous approcher des publics cibles."

Bernard Nabaré, président du comité d’organisation : "Pour ce qui est de l’organisation, je pense que c’est aux autres de dire si cela a réussi. Pour ma part et au nom du comité d’organisation, je peux dire que nous avons fait ce que nous pouvions faire. A travers des manifestations culturelles, sportives et intellectuelles. Principalement, les rencontres de réflexion ont réuni les élèves de l’ENAM et leurs camarades des écoles soeurs autour de plusieurs thèmes comme "l’ENAM, acteur incontournable dans l’accompagnement de la décentralisation", "quelles perspectives pour les ENA et ENAM dans le cadre de l’intégration sous-régionale". Je pense que l’un dans l’autre, les manifestations se sont dans l’ensemble très bien déroulées."

Valentin Ouoba, enseignant de l’ENAM : "Il est évident que quand on est distingué, c’est une reconnaissance de l’Etat par rapport au service rendu. Je pense que quiconque a été décoré ne peut éprouver que de la fierté. Mon histoire professionnelle se confond pratiquement à celle de l’ENAM. Puisque j’ai d’abord été élève à l’ENAM dans les années 69, après le Bac j’ai été faire le 3e cycle, et depuis 1976 je suis revenu ici comme professeur. J’ai aussi assumé quelques fonctions tout en étant professeur, et cela fait 34 ans que j’enseigne ici. J’ai donc vu passer ici plusieurs promotions d’élèves dont beaucoup sont devenus ministres aujourd’hui, presque tous ceux dont les photos sont exposées sous le hall, je les ai enseignés, sauf bien sûr Tamini. J’ai d’abord été fait Chevalier en 94, Officier en 2000 et Commandeur de l’Ordre national cette année. Mais je suis plafonné depuis 2005 donc même la deuxième distinction n’a eu aucune incidence sur mon salaire, et ces décorations ont pour moi un sens beaucoup honorifique et moral."

Boukaré Compaoré, délégué général adjoint des élèves de l’ENAM : "C’est une très grande joie pour nous de faire partie des promotions qui ont eu le privilège de vivre la commémoration du cinquantenaire de l’ENAM. Nous pensons que la visite du président du Faso aidera à améliorer les conditions d’études à l’ENAM. Plus concrètement en octroyant plus de salles de classes pour permettre de décongestionner les classes pour que les cours soient plus fluides."


Blaise Compaoré dans le livre d’or de l’ENAM

« Je félicite les personnalités du corps enseignant et d’encadrement de l’école pour l’immense oeuvre accomplie en termes de formation et d’expertise pour l’Administration burkinabè, et souhaite une bonne fête du cinquantenaire à toutes et à tous. »

Par Honoré OUEDRAOGO

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique