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Centre médical protestant Schiphra : Inauguration du service de chirurgie

Publié le lundi 22 mars 2010 à 02h45min

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Un bâtiment flambant neuf pour abriter le service de chirurgie, des équipements de dernière génération, une offre supplémentaire de services dont les Burkinabè se réjouissent. L’on attendait plus que l’inauguration, repoussée par l’inondation du 1er septembre 2009. C’est chose faite depuis le vendredi 19 mars 2010.

C’est un bel édifice érigé en bordure du barrage de Tanghin pour répondre à la demande en soins chirurgicaux. Un bâtiment de type R+2. Une unité complète de deux blocs opératoires, des chambres de 32 lits, une salle d’urgence, une salle de réveil, divers bureaux, le tout fonctionnel depuis mars 2009.

C’est ce complexe que Madame Claire Traoré, directrice générale du centre médical protestant Schiphra et tout son personnel ont eu le bonheur d’inaugurer le vendredi 19 mars dernier. C’était en présence du premier ministre Tertius Zongo, du ministre de la Santé, Seydou Bouda, de l’ambassadeur de France, du président du conseil général des Assemblées de Dieu, de représentant des églises évangéliques du Burkina, du directeur général de l’action missionnaire de France, du directeur de la mission française des assemblées de Dieu au Burkina.

Au total, il a fallu mobiliser plus de 200 millions de francs CFA dont 125 représentent la contribution de l’ambassade de France au Burkina Faso. Un partenariat salué par l’ensemble des interven ants, en raison de la place qu’occupe ce complexe socio-sanitaire dans le paysage médicale burkinabè.

« Un maillon important du système de santé de la région du centre et particulièrement du district sanitaire de Nongr-Masson », dira le ministre de la Santé, Seydou Bouda, qui n’a pas manqué de relever la diversité de son plateau technique, sa politique sociale à l’endroit des patients, la qualité des soins et leur accessibilité à tous, même aux plus démunis, chose qui lui vaut une grande fréquentation. C’est d’ailleurs une des caractéristiques de l’établissement qui s’est traduite dans sa nouvelle appellation.

En effet, le nom Schiphra renvoie à l’image de la sage-femme égyptienne dont la désobéissance courageuse aux ordres de Pharaon, roi d’Egypte, a sauvé la vie aux enfants hébreux. « Mais les sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent point ce que leur avait dit le roi d’Égypte ; elles laissèrent vivre les enfants ». Exode 1-17. Selon sa directrice générale, Claire Traoré, 500 chirurgies ont déjà été pratiquées depuis mars 2009 dans le nouveau service de chirurgie. Une offre supplémentaire de services qui, selon Seydou Bouda, fait désormais du Centre médical Schiphra, un Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA).

Pour en arriver à ce statut, il aura l’accompagnement de la France à travers son ambassadeur. Mais il aura fallu avant tout, compter avec la foi et l’abnégation d’un homme : le Pasteur Dupret. « Nous n’avons pas de mots pour remercier Monsieur l’ambassadeur de France pour cet appui financier qui nous a permis de réaliser le rêve de Pierre Dupret », a déclaré Mme Traoré dont l’allocution a rendu un vibrant hommage à ce pionnier, dont l’action a permis la mise en place du dispensaire protestant.

« Tout commença en 1949, sur un peu plus de 10 hectares, Monsieur et Madame Dupret, missionnaires français, commençaient l’école primaire. Ce départ de l’enseignement a sonné aussi les débuts du dispensaire. Sous un des 11 arbres de la station, Annie Francka en 1951 installa une petite table de fortune : un peu de poudre, du mercurochrome, quelques bandes, une pince, une seringue, trois aiguilles enfermées dans un petit coffret constituaient l’équipement. ».

C’est en 1952 qu’est arrivée la première infirmière, du nom de Solange Borel. Pour son assistance, elle allait se contenter de l’appui d’un élève de 15 ans, René Zongo. Il était là à la cérémonie, en chair et en os, dans la peau d’un bon papy scrutant le viseur d’un vieux microscope, que l’assistance a bien ovationné.

Juillet 1953 allait marquer un tournant décisif dans la vie de l’embryon de dispensaire. C’est cette année-là que le gouverneur français M. Echteber signait sa création officielle. A l’époque, c’était le deuxième dispensaire de la ville de Ouagadougou. Vingt ans après cette date, l’Etat burkinabè commença à y affecter du personnel, action qui se poursuit. A ce jour, a indiqué le ministre de la Santé, une cinquantaine d’agents, toutes catégories confondues a été mis à la disposition du Centre.

Grâce à la conviction de Claire Traoré que l’œuvre des Dupret mérite d’être poursuivie, le combat continue pour accroître le rayonnement de Schiphra. « Monsieur le maire de Nongr-Massom nous a octroyé un terrain de 11 000 m2 à Bang Poré et nous désirons très fortement, avec votre aide, pourquoi pas, avoir la possibilité financière de le viabiliser dans cette même vision de contribuer à la santé des populations les moins nanties », a-t-elle plaidé.

A cette voix s’est ajoutée celle du président de la Fédération des églises missionnaires évangéliques (FEME), le Pasteur Samuel Yaméogo qui a déclaré : « Cette foi du Pasteur Dupret sera imitée par tous les leaders des assemblées de Dieu ».

Hortense ZIDA

Sidwaya

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