Se référant à l’arrêté 2010-031 portant affectation d’un nom à une voirie urbaine de Ouagadougou, Simon Compaoré, maire de ladite ville et signataire dudit document, a, le 11 février 2010, baptisé la rue 12.36, sise au secteur 12 dans l’arrondissement de Baskuy, du nom de Avenue Eugène Lompo. S’inscrivant dans sa politique de modernisation de la commune de Ouagadougou à travers la toponymie, ce geste du Conseil municipal de la capitale du cinéma africain vise également à rendre hommage à la communauté des sportifs du Burkina Faso en immortalisant le nom d’un de ses pionniers. Et le choix de ce petit-fils de Diaba Lompo est loin d’être complaisant. En témoignent les nombreuses qualités de celui-là même dont les parents, amis et proches présents à la cérémonie d’adressage, ont commémoré le 15e anniversaire du décès le même jour.

Une série de formations, de 1962 à 1978, ont permis à feu Eugène Lompo, après avoir décroché sa maîtrise d’éducation sportive à l’université de Nancy en France, d’obtenir les diplômes suivants : le Brevet d’Etat de maître nageur sauveteur, le Certificat de sociologie, le Certificat d’aptitude à l’inspectorat de la jeunesse et des sports. Il a par ailleurs occupé, au sein de l’Administration burkinabè, les fonctions, entre autres, de directeur de l’école primaire de Coalla dans la Gnagna, d’enseignant d’éducation physique et sportive au Cours normal de Koudougou, d’inspecteur régional de la jeunesse et des Sports de Fada N’Gourma, d’inspecteur départemental de la jeunesse, des sports et de la culture de Ouaga et Koudougou, de directeur de l’éducation physique et des sports, de directeur général de l’éducation physique et des sports, de conseiller technique du ministère de la Jeunesse et des Sports, de Secrétaire permanent de la CMJS-CEDEAO. Eugène Lompo a également permis au Burkina d’occuper à plusieurs reprises la plus haute marche des podiums lors de compétitions sportives internationales.

Il a été successivement champion régional scolaire et universitaire de France en Rugby et vice-champion régional et universitaire de saut en hauteur, finaliste du championnat scolaire et universitaire de France en disque, champion national du Burkina Faso au disque et au 4x400m lors des jeux de l’Amitié de Dakar. La vie associative a également été marquée par ses actions, car il a aussi occupé les postes de secrétaire général de la Fédération burkinabè d’athlétisme, de vice-président de la Fédération burkinabè de handball, etc. Il a en outre été membre fondateur du Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou (FESPACO). En reconnaissance à ses bons et loyaux services rendus à la nation burkinabè, il a reçu en 1976 la distinction honorifique de Chevalier du mérite national. L’avenue qui porte désormais son nom débute à l’Ouest par la rue 12.30 et finit à l’Est par l’avenue Daniel Ouezzin Coulibaly, non loin de la centrale SONABEL de Paspanga.

Par Honoré OUEDRAOGO

Le Pays