Chez les jeunes, la fièvre montent au sein des différents « quartiers généraux ». Il faut achever l’année de la plus belle manière qui soit. Sont de ceux là, le groupe « Young stars » de Cissin. Au nombre de 8, les membres ont prévu de passer le réveillon ensemble. Pour ce faire, une cotisation a été instaurée. Chaque membre du groupe devrait débourser la somme de 15 000 francs CFA. Celui qui centralise cette somme, Hamed Kaboré, confie que tous les membres ont donné leur part depuis le 24 décembre 2009. L’heure est maintenant à la composition du menu de la fête. « Nous nous sommes retrouvés ce matin pour établir la liste des achats à faire et composer le menu de la soirée » explique t-il. Assis sur des troncs d’arbre dans leur QG, chacun plaide pour son plat préféré. Pour couper court, Yassia Ouédraogo, le chef du groupe, souhaite que cette partie de l’organisation soit confiée à leurs petites amies.

« Ce sont nos « gos » qui vont faire le menu nous lance Hamed qui semble être le plus volubile du groupe. A l’image de « Young Star », ils sont nombreux les jeunes ou les familles qui ont décidé de rester confortablement chez eux pour le réveillon de la Saint Sylvestre. Solange Ouédraogo/Kaboré, la mère de Hamed Kaboré que nous avons aperçu au « QG », nous explique que les quatre familles qui habitent la cour ont décidé de passer la fête ensemble. « Nos époux se sont cotisés et nous les épouses sommes réquisitionnées pour la cuisine. Comme nos enfants comptent retrouver leurs amis, nous seront un peu plus tranquilles avec nos époux pour une fois » lance t-elle dans un éclat de rire.

A Gounghin, un quartier de Ouagadougou, le groupe de Parfait Ouédraogo, qui avait prévu aussi passer la fin d’année ensemble, s’est malheureusement disloqué ce 29 décembre 2009. « Je suis venu retirer ma cotisation. Il y a des gens qui ne voulaient pas cotiser. L’année passée, nous avons vécu une situation que nous ne voulons plus revivre. Des amis nous ont supplié à la dernière minute pour faire partie du groupe, alors qu’ils n’avaient pas la totalité de la somme demandée. Le jour de la fête, ils sont venus avec leurs petits frères et d’autres amis. Cette année nous ne voulons pas revivre la même situation. C’est pourquoi nous avons décidé d’arrêter » explique t-il. Il nous affirme cependant qu’il rejoindra un groupe à Tampouy, un autre secteur de la ville, pour faire la « fiesta ». La fête c’est dans quelques heures et personne ne veut se la faire compter. Si les plus âgés ne manifestent pas un certains enthousiasme, les plus jeunes eux semblent courir dans tous les sens.

Joël Zoundi (stagiaire)

Fasozine