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Revendications de gendarmes à la retraite : Palais de justice d’accord, Kosyam d’abord

Publié le lundi 9 novembre 2009 à 02h48min

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Avant d’emprunter le chemin de la justice, le comité de revendication et de suivi des indemnités spéciales de police a décidé de garder l’oreille toujours tendue vers le palais de Kosyam, où se trouverait actuellement le dossier. Option prise dans le secret espoir que dans son prochain discours de fin d’année, le chef de l’Etat mettra fin à « l’injustice » dont sont victimes les gendarmes à la retraite.

C’est la principale décision à laquelle est parvenue le groupe de pandores retraités au cours d’une assemblée générale tenue samedi 7 novembre 2009 à la maison du Combattant.

« Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès ». C’est cette maxime qui semble guider la démarche des gendarmes à la retraite dans leur combat pour la restitution et le rappel des indemnités de police spéciale communément appelées indemnités de suggestion. Surtout, pourquoi enclencher l’action judiciaire au moment où des nouvelles, « mêmes officieuses », font état d’un prochain dénouement heureux de l’affaire ? « Contrairement à certaines rumeurs qui tendent à faire croire que rien ne bouge, sachez que le dossier est actuellement au sommet de la hiérarchie. Je tiens cette information de mes propres investigations », a annoncé le président du comité, Alassane Zougmoré, avant de rassurer l’assistance : « Notre problème est en voie de résolution. L’arbre que nous avons planté a produit. Mais un peu de patience, les fruits ne sont pas encore mûrs ».

Murmures dans les bancs. « Mieux vaut les manger verts pendant que nous sommes en vie. Le temps joue contre nous », chuchote un ancien, la tête grisonnante, le sarcasme mordant. « Major », ainsi qu’on l’appelle, n’en peut plus de se contenir. Au président du comité qui n’a pas cessé de rappeler la « patience », la « discipline », et l’« ordre », valeurs qui ont toujours fondé la maréchaussée, il rétorque : « Pour gagner du temps, ils nous disent que nous sommes des gendarmes et que, par conséquent, nous devons respecter l’esprit de gendarme. Faux ! Nous avons été remis à nos parents. Alors, luttons avec tous les moyens pour défendre notre cause ».

Quels moyens adopter ? La question divise. Le sit-in ? La grève de la faim ? La saisine des juridictions compétentes ? Les propositions fusent. « Le comité est au pied du mur », résume son vice-président, Zacharie Yaméogo, qui pousse à la roue : « Il faut qu’on détermine aujourd’hui la conduite à tenir. On ne sait plus à qui s’adresser. Le temps joue contre nous ».

Les veuves qui, jusque-là, écoutaient sans mot dire brisent le silence : « Associez-nous au-devant de la lutte. Nous saurons par où passer pour toucher le président du Faso. S’il vous plaît, donnez-nous la route, nous arriverons à destination », implore Madeleine Do. Supplication entendue. Mais en partie. En attendant le discours à la nation du « sommet des sommets », au cours duquel il espère la bienveillance du palais, le comité a procédé à la répartition des tâches, le genre pris en compte. Aux femmes de rencontrer la première Dame du Faso, aux hommes le premier Magistrat de la nation.

Instituée par le décret interministériel de novembre 1972, l’indemnité spéciale de police était versée aux gendarmes, en compensation des risques physiques encourus. Malgré son caractère « insaisissable » tel que mentionné par ledit décret, elle a été supprimée le 1er janvier 1986 par une note de service de la direction de l’intendance militaire. « Une simple note de service qui abroge un décret, il n’y a rien de plus arbitraire que ça ! », s’offusque le vice-président du comité.

Alain Saint Robespierre

L’Observateur Paalga

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