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CONVERGENCE DE L’ESPOIR : Le Burkinabè est toujours un misérable parmi les misérables"

Publié le jeudi 15 octobre 2009 à 05h35min

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Jean-Hubert BAZIE

A l’occasion de la commémoration du 15 octobre, la Convergence de l’espoir a publié la déclaration ci-dessous, dans laquelle il fait un tour d’horizon de l’actualité nationale.

15 octobre 1987 – 15 octobre 2009 : cela fait 22 ans que Thomas Sankara a été assassiné. Cette date à jamais gravée dans les annales de l’histoire de notre pays, sera toujours commémorée par notre parti, sous le double signe de l’hommage aux martyrs et de l’engagement ferme à lutter en vue de permettre au peuple burkinabè d’exprimer son intégrité. A la faveur de ce triste anniversaire, L’Espoir renouvelle sa compassion aux familles des victimes et s’incline sur les tombes de ceux qui sont tombés il y a 22 ans sous les balles des « rectificateurs » embusqués, plongeant le monde dans la stupéfaction et le désarroi. Militantes et militants, peuple du Burkina, L’actualité politique nationale est marquée par des questions relatives aux réformes politiques dont le vote des Burkinabè de l’étranger et le statut de l’opposition.

- Pendant que la Commission électorale nationale « indépendante » est confrontée à de graves problèmes de fonctionnement, pendant que le fichier électoral a besoin de toilettage, pendant que notre système électoral a besoin de mécanismes fiables, justes et équitables, la plus grande préoccupation du régime du quatrième Faso est d’inviter les Burkinabè de l’étranger au vote pour la présidentielle de 2010 ! Sans dénier à nos frères à l’étranger ce droit, nous émettons de sérieuses réserves quant à l’opérationnalité et l’opportunité d’une telle initiative.
- Le statut de l’opposition est le résultat d’une décision maligne du pouvoir qui veut faire croire qu’il n’y a qu’une opposition, que cette opposition est en file indienne ou en colonne. Elle lui donne un chef, à la coloniale, convaincue qu’il y aura toujours quelqu’un pour s’asseoir sur cette peau de banane présentée comme une peau de lion et conforter ainsi l’image d’une « démocratie apaisée » dont Blaise Compaoré a tant besoin. La Convergence de l’Espoir souligne qu’il y a des oppositions : parlementaire, extra-parlementaire... Que faire du responsable d’un parti de cinq députés tout au plus, sur plus de cent, le « chef » d’une opposition que l’on voudrait uniforme pour les besoins de la cause ? C’est mettre en œuvre un programme de domestication humiliante que nous rejetons. Il est facile de comprendre que dans un premier temps, le pouvoir s’est offert le luxe de créer des partis d’opposition bidons pour récupérer des électeurs récalcitrants. Dans un deuxième temps, il les a regroupés en « mouvanciers » pour démontrer que Blaise Compaoré a « du monde derrière lui ».

Dans un troisième temps, il s’est offert le luxe de financer de manière souterraine, des partis à l’opposition affichée. Le dernier scénario en application c’est celui de « chef de file de l’opposition ». Nous disons que le pouvoir peut organiser « son » opposition, mais il ne lui appartient pas d’organiser l’opposition. Un chef politique, si chef il y a (mais nous pensons qu’il devrait s’agir d’un leadership), ne s’impose pas par arrêté ni par décret. Il est leader parce que la majorité de l’opposition se reconnaît en lui et accepte librement et naturellement de le suivre. Le prix Nobel de Littérature, le Nigérian Wole Soyinka dirait : « Le tigre ne crie pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie ». Dans ce pays où on ne sait plus qui est qui et qui fait quoi, dans un pays où les chauve-souris volent le jour et aboient la nuit, la Convergence de l’Espoir se démarque à l’occasion d’une certaine rhétorique développée à travers une certaine presse qui affirme : « ils boivent tous à la coupe du pouvoir ». Militantes et militants, peuple du Burkina, Le Burkinabè lamda est toujours un misérable parmi les misérables, et cela, en 22 ans de gestion du pays par les mêmes, sinon par le même homme. Le dernier rapport du PNUD sur le développement humain en dit long sur notre situation. Au-delà de la façade, le constat est clair : le système de gestion mis en place par le régime a fait ses preuves. C’est pourquoi la Convergence de l’Espoir réaffirme sa foi en l’autodétermination des peuples.

Convaincus que la solution à nos problèmes viendra de nous-mêmes, nous appelons le peuple burkinabè à s’inspirer de l’expérience de la Révolution d’août et de ne pas confier son destin à des hommes et des femmes soucieux uniquement de leurs propres intérêts et plus attachés au paraître qu’au bonheur de la majorité souffrante. Notre parti invite les Burkinabè à comprendre le sens de sa lutte, à l’appuyer et à la faire progresser au profit de ses intérêts. Les inondations récentes ont mis à nu la précarité et l’insécurité d’une frange importante de nos populations, et révélé la gestion par à-coups du gouvernement qui veut récupérer la compassion nationale et internationale à son profit. Mais le peuple des sinistrés saura être vigilant, lui qui sait qu’aucune solution structurelle ne sera trouvée à ses problèmes. L’ordre « normal » des choses reviendra et il s’accrochera bientôt et à nouveau aux plates mamelles de la misère. Le tableau n’est pas reluisant, peu s’en faut et il n’est pas du domaine de l’exagération. Il faudra se battre, encore et toujours, en évitant les solutions « carbures » adoptées par ceux qui ont hâte de manger les fruits verts ! « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ». Viima y a kanga !

La patrie ou la mort, nous vaincrons !

Pour le Bureau exécutif Le Président

Jean-Hubert BAZIE

Le Pays

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