Et qu’il est difficile d’écouter normalement les émissions. La fameuse "En raison d’un mot d’ordre de grève, RFI n’est pas en mesure de vous proposez son programme habituel. Veuillez nous en excuser ..." achève de convaincre de la situation de débrayage. Ce qui est inquiétant, c’est que cette fois la musique est de trop par rapport aux informations et aux émissions. Le sevrage est donc total. Dans une France où l’on dit que la grève tend à devenir sa spécificité au regard du nombre de débrayages, RFI ne peut donc pas échapper à la règle. C’est la raison pour laquelle l’antenne est de temps en temps perturbée mais sans rarement excéder deux ou trois jours.

Or, cette fois c’est la grève est totale et on ne sait pas quel jour la situation va redevenir normale. En attendant, ce sont des auditeurs qui ne savent à quelle ... radio se confier. Heureusement que le service Afrique n’est pas trop affecté et fonctionne tant bien que mal. Mais pour combien de temps ? En attendant, on peut dire que les auditeurs africains ont la chance de pouvoir toujours écouter normalement quelques émissions et surtout les journaux Afrique. Reste que des émissions manquent toujours pour agrémenter l’écoute. C’est le cas par exemple de "Médias d’Afrique" de Alain Foka. Plus de commentaires de l’actualité africaine et internationale par des journalistes africains et surtout plus de coups de gueule poussés dans la même émission par des auditeurs révoltés par ce qui se passe dans leurs pays, sur le continent.

Et qui savent que si ce n’est pas sur cette radio, ils ne pourront trouver pareille tribune, en tout cas pas chez eux, pour dire haut et fort ce qu’ils pensent des dirigeants, de la gestion de leurs pays, etc. Compte tenu de la grève qui affecte cette émission, on n’entendra pas l’assortiment d’avis sur par exemple l’hospitalisation actuelle du président gabonais en Espagne et dont l’entourage a, au début, travesti la réalité. Un fait de l’actualité, qui met une fois de plus au devant de la scène la maladie des chefs d’Etat africains, qui est encore un sujet tabou dans les républiques très très démocratiques comme celle du Gondwana chère à l’illustre humoriste Mamane. Mais, il n’y a pas que ces gens qui écoutent et réagissent aux sujets de l’actualité.

Il y a également ceux qui s’informent de la marche du monde sur cette radio, qui l’écoutent jour et nuit, qui dorment et se réveillent avec elle. Si pour les uns, c’est une tribune d’expression qui est devenue subitement inaccessible, pour d’autres c’est une source d’informations fort appréciables qui ne joue plus bien son rôle. "Un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Cet auteur ne croyait pas si bien dire. C’est ce que vivent les habitués de la "radio mondiale" qui, bien qu’il existe d’autres radios, sont vraiment déconnectés et dérontés à force de dormir et de se réveiller avec ce média. Vivement qu’il y ait une entente entre le personnel et la direction pour que la radio retrouve son fonctionnement normal.

Par Séni DABO

Le Pays