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Enquête Afrobaromètre : "Les Burkinabè aspirent à une meilleure gouvernance"

Publié le mardi 20 janvier 2009 à 04h39min

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Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé, le lundi 19 janvier 2009 à Ouagadougou, une conférence de presse. Au centre des discussions, le commentaire des résultats de l’enquête Afrobaromètre sur la gouvernance menée en octobre 2008 au Burkina Faso.
"Les enquêtés dans l’ensemble aspirent à plus de bien-être et à plus de démocratie, bref à une meilleure gouvernance démocratique", a résumé le directeur exécutif du CGD, Pr Augustin Loada à propos des résultats de l’enquête Afrobaromètre.

Intitulée "La qualité de la démocratie et de la gouvernance au Burkina Faso", cette enquête a été réalisée en octobre 2008 sur un échantillon aléatoire de 1 200 individus ayant plus de 18 ans et résidant dans les treize régions du pays. En outre, a révélé le Pr Loada, "la grande majorité des enquêtés (68 %) pense que la liberté d’expression, la liberté d’adhésion à une organisation politique de son choix (78 %) et la liberté de choix en matière de suffrage (86 %) sont garanties au Burkina Faso". Toutefois, la lutte contre les intimidations et les violences qui entravent la liberté d’expression du suffrage s’impose.

Car, poursuit le directeur exécutif du CGD, "beaucoup craignent les intimidations et les violences pendant la période de campagne électorale". Les échanges avec les journalistes ont permis au CGD de préciser : des aspects de l’enquête ses conditions de réalisation, la suite à donner par le CGD et ses relations avec le réseau Afrobaromètre. Entre autres, le Pr Augustin Loada a révélé que la majorité des enquêtés, contrairement à ce qu’on peut penser, se sont prononcés contre les candidatures indépendantes. Que ce soit pour les élections nationales (présidentielle et législatives) que locales (municipales), les enquêtés estiment pour la plupart que les candidats doivent être issus de partis politiques.

Pour lui, ceux qui militent pour les candidatures indépendantes doivent d’abord convaincre l’opinion sur la pertinence de celles-ci. De même, il souligne qu’en ville, les enquêtés sont plus attachés à la limitation du mandat présidentiel qu’en campagne. Au niveau régional par exemple "les enquêtés de la région du Centre accordent plus d’importance à cette limitation, que dans la région des Cascades".
Les populations des campagnes sont par ailleurs plus attachées à l’autorité des chefs coutumiers.

Avec photos à l’appui, les responsables du CGD ont montré que l’enquête a couvert les 13 régions et 45 provinces du Burkina Faso, concernant même des localités les plus reculées.

Les entretiens ont été réalisés en français, mooré, jula et fulfudé. Selon le Pr Augustin Loada, "il est acquis que les sondages peuvent concourir à l’exercice de la gouvernance démocratique et devenir un instrument moderne de connaissance de l’opinion publique, malgré leurs limites".

Expliquant le bien-fondé des enquêtes, il a indiqué qu’elle va offrir un intérêt incontestable non seulement pour les responsables politiques, mais également pour les citoyens qui disposent ainsi d’une information supplémentaire pour éclairer leur propre jugement. Les sondages fournissent également une information stratégique pour les acteurs du jeu politique et de la gouvernance désireux de modifier les perceptions des citoyens. Les sondages permettent aussi d’accroître leur notoriété, d’améliorer leur image, ou mesurer le degré de satisfaction ou d’insatisfaction vis-à-vis de leur action.

La présente enquête a été réalisée en partenariat avec le réseau Afrobaromètre. C’est un réseau d’institutions de recherche couvrant une vingtaine de pays africains et qui mène des recherches sur les opinions des Africains face aux problèmes économiques, politiques et sociaux en Afrique subsaharienne.

Le Burkina Faso à travers le CGD n’a intégré le réseau qu’en 2008, donc est à sa première enquête Afrobaromètre. Sa réalisation a coûté une vingtaine de millions de F CFA.
Après les décideurs de l’exécutif, du législatif, les journalistes, les résultats de l’enquête seront présentés aux partis politiques et aux associations de la société civile.

Bachirou NANA

Sidwaya

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