LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Présidentielle ghanéenne : Changement ou continuité ?

Publié le dimanche 28 décembre 2008 à 23h14min

PARTAGER :                          

Le Ghana revient de loin au triple plan politique, économique et social. Ce pays refait parler de lui, et en bien. On se souvient qu’il y a une vingtaine, voire une quinzaine d’années, les ressources de ce pays étaient au creux de la vague : l’agriculture était mal en point ; les caisses du Trésor public étaient désespérément vides ; le cedi, la monnaie nationale, subissait des dépréciations à répétition à telle enseigne qu’il en fallait une grosse liasse pour espérer obtenir quelques maigres F CFA ; l’immense majorité de la population végétait. Bref, l’économie était exsangue, et la scène politique manquait de visibilité. Et ainsi, l’expression être tombé comme le Ghana était de mode.

De nos jours, rien de tout cela. Aux calendes grecques donc les temps où on plaçait volontiers l’ex-Gold Coast dans le cercle des pays africains en banqueroute. Le pays de Kwamé Nkrumah est de nos jours debout, et pourrait bien administrer à l’occasion de cette présidentielle une belle leçon de démocratie vraie à plus d’un pays du continent.

Hier, ils étaient 13 millions d’électeurs appelés aux urnes pour départager les deux candidats qui se sont qualifiés lors du premier tour le 7 décembre dernier, tous juristes réputés et dont l’un et l’autre ont eu 64 ans cette année : Nana Akufo-Addo du Nouveau Parti patriotique (NNP, au pouvoir) et John Atta-Mills du Congrès national démocratique (NCC, opposition), qui avaient respectivement obtenu 49,13% et 47,92% des suffrages au premier tour.

Alors, le Ghana, qui se bonifie d’année en année sur le plan de la gouvernance, va-t-il jeter son dévolu sur la continuité avec Nana Akufo-Addo, l’ex-ministre des Affaires étrangères de John Kufuor, ou choisira-t-il le changement avec le professeur John Atta-Mills, qui, après avoir été battu à la présidentielle de 2000 et à celle de 2004, pense certainement que son heure est venue de présider aux destinées de son pays ? Quoi qu’on dise, ce scrutin promet d’être serré, car rien n’est vraiment joué d’avance.

En effet, si, au premier tour, les deux hommes n’étaient séparés que par 100 000 voix, - une broutille -, il y a vraiment de quoi être prudent dans les spéculations, ce, d’autant plus qu’aucun des six candidats battus au premier tour n’a donné de consignes de vote. Pis est, les 200 000 bulletins qui avaient été déclarés nuls lors du premier tour invitent à la prudence dans les analyses.

Si donc au moment où nous tracions ces lignes aucun résultat, fût-il minime, n’était perceptible, nous pouvions, par contre, être sûr, à l’instar de bien d’observateurs, d’une chose : si cette journée se déroule sans incidents majeurs, comme cela avait été le cas au premier tour, la démocratie ghanéenne en sortira bien renforcée et en tant que contre-exemple kényan et zimbabwéen, qui pourrait battre en brèche l’afro-pessimisme ambiant.

Par Boureima Diallo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique