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Dénonciation de contrats miniers en Afrique : Vers la fin des comptoirs coloniaux

Publié le vendredi 22 août 2008 à 11h54min

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Sur le continent africain, l’heure semble être à la remise en cause des contrats miniers dont certains datent des années des indépendances. En lieu et place, il est demandé de plus en plus des contrats gagnant - gagnant, non léonins en faveur des puissances occidentales ou de leurs sociétés ou compagnies. Après des pays comme le Niger, la République démocratique du Congo ou encore la Zambie, c’est au tour de la Côte d’Ivoire de manifester son intention de revoir le contrat pétrolier signé avec les exploitants de son or noir.

En effet, une association de lutte contre la corruption vient de demander au chef de l’Etat ivoirien de renégocier les termes du contrat d’exploitation du pétrole afin que ses revenus contribuent à réduire la pauvreté du plus grand nombre.

De plus en plus, les sociétés civiles africaines supportent mal le pillage en règle des ressources naturelles du continent auquel se livrent notamment des compagnies minières ou pétrolières depuis belle lurette avec la complicité de certains dirigeants. Encore que les prix des matières premières du continent continuent d’être fixés dans les bourses du Nord. Il semble s´éloigner le temps des comptoirs coloniaux où les Occidentaux débarquaient, exploitaient les ressources naturelles comme ils voulaient et repartaient tranquillement alimenter leurs industries. Et cela sans le moindre égard, la moindre compensation pour les autochtones. Certains habitants ont même été forcés à contribuer à cette exploitation sauvage de leurs propres ressources. Pourtant, cette exploitation abusive constitue un grand danger pour leur environnement et leur cadre de vie.

Mais aujourd’hui, les données ont changé. Les sociétés civiles nationales, avec souvent le soutien de leurs homologues du Nord, essaient de dénoncer la mauvaise gouvernance, les pratiques corruptrices, maffieuses des dirigeants. A ce titre, elles n’hésitent pas à fourrer le nez partout, à exiger la transparence au nom des gouvernés. En plus de cet "activisme", il y a aussi la bonne cotation des ressources minières dont l’illustration la plus parfaite est le prix du pétrole qui vaut aujourd’hui plus que de l’or. De quoi aiguiser les appétits et aussi les nationalismes.

Avec cette donne intéressante, les pays africains dont le sous-sol regorge de ces ressources, ne tiennent donc pas à être les grands perdants alors que dans le même temps, les multinationales réalisent de grands profits. Le refus de cette situation injuste passe par la remise en cause, la renégociation des contrats signés la plupart du temps en défaveur des pays africains. Il est temps qu’une telle prise de conscience intervienne et impose un traitement d’égal à égal, comme c’est la règle dans les bonnes relations commerciales

Par Séni DABO

Le Pays

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