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Sortie des promotions 2008 de l’ISTIC : "Ne cédez pas au gombo", conseille le parrain

Publié le lundi 7 juillet 2008 à 13h22min

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L’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) a effectué, le 5 juillet 2008 à Ouagadougou, la sortie de ses promotions 2008. Au nombre de soixante-trois (63), ils ont été patronnés par le Premier ministre, Tertius Zongo et parrainés par le directeur général de l’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo.

Du sang neuf pour le ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication (MCTC). Soixante-trois hommes de médias de différentes catégories composant les promotions 2008 de l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC) ont effectué leur sortie, le 5 juillet 2008 à Ouagadougou.
Ces promotions ont pratiquement réalisé un taux de succès de 100% avec des moyennes comprises entre 16,74 et 12,07. Sur 64 élèves, une est pour le moment ajournée avec une moyenne de 11,98/20, la moyenne exigée pour être admis étant de 12/20. Il y aurait eu une erreur de calcul de sa moyenne et les dirigeants de l’ISTIC ont promis de convoquer le jury pour reprendre les calculs. A l’issue de ces nouveaux calculs, si l’élève obtient plus de 12/20, les promotions 2008 de l’ISTIC auront fait un succès de 100%. Les soixante-trois agents qui iront faire leurs preuves sur le terrain sont composés d’agents spécialisés (5 techniciens), d’assistants (21 techniciens et 24 journalistes) et de conseillers (8 techniciens et 6 journalistes).

Le délégué de la promotion, Zoumana Traoré, après avoir traduit la joie des élèves dont les uns ont fait deux ans à l’ISTIC et les autres trois, a mis à nu les difficultés de l’Institut. Ces difficultés sont : la vétusté des locaux et l’insuffisance de matériel didactique. Comme mesures urgentes à prendre pour rendre l’ISTIC viable, M. Traoré a cité entre autres, la création d’une télévision école, le renforcement de la radio école, la réfection de la bibliothèque, le renforcement du parc informatique et la connexion de la salle informatique à l’Internet. Le délégué de la promotion a également suggéré la dotation de l’Institut en matériel et moyens pour les productions radiophoniques, télévisuelles et presse écrite, l’acquisition d’un car pour les activités pédagogiques dont les voyages d’études..."La satisfaction de ces besoins permettrait à l’ISTIC de mieux orienter la formation vers la spécialisation pour rendre les agents formés plus opérationnels", a dit Zoumana Traoré.

"Des agents patriotes, bâtisseurs et consciencieux"

Selon le délégué des promotions 2008 de l’ISTIC, le choix du directeur général de l’Observateur Paalga, Edouard Ouédraogo comme parrain, est une façon de lui rendre hommage. Ces promotions veulent s’identifier au doyen de la presse burkinabè, décrit par ses filleuls comme un homme d’action, de conviction et de résultats. Quant au patron de ces promotions, le Premier ministre, Tertius Zongo, les promotions 2008 ont salué ses efforts pour le développement des médias, ses visites pour encourager les hommes de médias et l’augmentation de la subvention annuelle allouée aux organes de presse privée. Le directeur de l’ISTIC, Noël Dah, a encouragé les sortants à l’ardeur au travail aux postes où ils seront appelés à servir. Il a relevé que "les problèmes soulevés par le délégué des stagiaires sont réels".

Selon M. Dah, "une recherche de solutions se fera et c’est du reste dans cette vision de bonne perspective que s’inscrit la transformation du Centre de formation professionnelle de l’information (CFPI) en ISTIC. Cette transformation vise à créer des meilleures conditions pour un travail de qualité et à conférer à la nouvelle structure les attributs d’un cadre de référence en matière de formation professionnelle dans les médias".

Le parrain des promotions sortantes, Edouard Ouédraogo, tout en manifestant sa joie d’avoir été choisi pour parrainer ces élèves, a attiré leur attention sur les écueils qui les attendent sur le terrain. Il les a invités à ne pas se laisser séduire par la corruption, les sirènes du "gombo". M. Ouédraogo a exhorté ses filleuls à rester à l’affût de la connaissance et du savoir. "Soyez humbles dans l’efficacité. Donnez toujours le meilleur de vous-mêmes où que vous soyez et quoi que vous fassiez", a-t-il conseillé à ses filleuls. En tous les cas, le parrain des promotions 2008 de l’ISTIC a laissé entendre : "Je vous promets d’être toujours à vos côtés, de vous assister en tout lieu et en tout temps".

Et ses filleuls, par la voix de leur délégué de souligner : "Nous, promotions sortantes, voulons, de façon solennelle, nous engager à être de la catégorie d’agents patriotes, bâtisseurs et consciencieux qui feront la fierté de participer de façon responsable à la construction de notre cher Burkina Faso". La cérémonie de sortie a connu la présence du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, de celui de l’Environnement, Salifou Sawadogo et de nombreux invités. Les deux premiers de chaque promotion ont reçu leurs diplômes au cours de la cérémonie.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)


Tertius Zongo, Premier ministre : "Donner une dimension internationale à l’ISTIC"

"Si j’ai tenu à être présent, c’est parce que je connais le rôle de la communication dans l’effort du gouvernement en direction de la population. Aussi, si je suis venu ce n’est pas seulement pour ces promotions, c’est pour rendre hommage à tous ceux qui sont sortis de cette école et qui ont permis d’établir des bases pour qu’aujourd’hui, tout le monde soit convaincu que la communication a sa place. Cela, non seulement sur le plan de la démocratie, mais aussi dans le système du développement économique du pays. Mon souhait, c’est simplement de me rallier aux propos du parrain des promotions sortantes, mais aussi à la profession de foi du délégué des élèves. Il faut que vous soyiez vous-mêmes conscients de votre rôle, que vous soyiez responsables devant tous les actes que vous posez.

Qu’en votre âme et conscience, vous vous demandiez si ce que vous faites contribue à construire ou à détruire. Et chaque fois qu’on arrive à répondre personnellement à cette question, je crois qu’on fait œuvre utile. Nous allons tout faire pour accompagner l’ISTIC. Je sais qu’il y a un certain nombre de problèmes, mais l’essentiel, c’est d’abord le cadre institutionnel. Nous avons donné un cadre institutionnel qui nous semble être le plus adéquat pour professionnaliser l’école. Je dois vous assurer qu’avec le secteur privé, notre parrain et avec toutes les bonnes volontés, nous allons essayer de vous accompagner pour que cette école ne soit pas simplement une école locale, mais qu’elle puisse rayonner dans toute la sous-région et pourquoi pas au-delà".

Propos recueillis par A.T.


"Nous avons beaucoup appris", s’expriment quelques étudiants

Victorien Sawadogo, vice-major, conseiller en sciences et techniques de l’information et de la communication : "Après trois années passées à l’ISTIC, j’ai appris beaucoup de choses ; quand je partais à l’ISTIC, pour moi qui ai fait l’université, je me demandais si j’avais quelque chose à apprendre. Mais je me suis rendu compte qu’on ne finit jamais d’apprendre et que l’ISTIC était nécessaire dans mon cursus car c’est la première fois que je faisais une école professionnelle.

Le programme m’a permis de révisiter des notions déjà connues, mais aussi de découvrir des notions qui étaient moins bien connues. Théoriquement et pratiquement, j’ai découvert beaucoup de choses qui me seront utiles pour la suite de ma carrière. Il y a beaucoup de cours théoriques, c’est vrai. Peut-être qu’il faut trouver un juste milieu. Mais en troisième année, nous avons fait des productions".

Marceline Ilboudo, conseillère en sciences et techniques de l’information et de la communication : "Le directeur de l’ISTIC a annoncé un taux de succès de près de 100%. Cela veut dire que le niveau y était et les enseignants ont tout donné pour nous former. Les difficultés de l’ISTIC sont entre autres la vétusté des infrastructures, le manque de matériel didactique, la bibliothèque qui n’est pas fournie et qui est en état de délabrement...Si toutes ces difficultés trouvent une solution, la formation va être plus pointue à l’ISTIC.

Nous, en tant que conseillers en sciences et techniques de l’information et de la communication, nous sommes sorties de l’école comme des généralistes. L’idéal aurait été que, par exemple, à partir de la deuxième année sur les trois que nous faisons, qu’on commence déjà la spécialisation en presse écrite, en radio ou en télévision. Ce n’est pas le cas ! C’est un souhait que nous avons émis pour les générations futures".

Simplice Hien, major niveau II, section programme : "Pour être major de ma promotion, je n’ai pas eu de secret, c’est le travail. L’ISTIC, ce n’est pas facile. Durant deux ans, nous avons bossé dur. Cette année, avec la production, il fallait concilier les devoirs en classe, les cours et être dans les délais. Je suis content et inquiet en même temps parce qu’on vient de finir une étape, mais une autre grande étape commence pour nous par notre entrée dans la vie professionnelle. Cela est inquiétant, mais nous espérons qu’avec le soutien de ceux qui nous ont précédés, nous pourrons nous en sortir".

Propos recueillis par A.T.

L’Observateur

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