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Culture, Tourisme et Communication : Un trio gagnant

Publié le mardi 17 juin 2008 à 11h19min

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Filippe Savadogo, ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication

Le triptyque culture, tourisme et communication, aux yeux de certaines personnes n’avait pas longue vie. 12 mois après, la mayonnaise semble bien prendre. La vitalité imprimée au secteur touristique et culturel par la nouvelle équipe est à mettre au compte du travail bien fait mais aussi d’un regroupement savamment mené. La communication aux côtés du tourisme et la culture fait du Burkina une destination privilégiée et un pays véritablement ancré dans ses valeurs.

C’est presqu’une lapalissade de dire que le Burkina Faso dispose d’un riche patrimoine culturel dont l’écho retentissant transcende ses frontières et va au-delà même du continent africain. A ce propos, certains comme Augustin Sondé Coulibaly écrit que “s’il
Les festivals des masques ont connu, ces dernières années, un regain d’intérêt.

n’est pas le pays africain le plus riche en valeurs culturelles, il est l’une des nations les plus représentatives sur le plan de la variété, de la synthèse de ses civilisations” . Ce foisonnement de manifestations culturelles, expression de la mosaïque de ses peuples, qui fait du pays des Hommes intègres un carrefour au cœur de l’Afrique de l’Ouest, repose en grande partie sur l’action du ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication qui fait de la promotion et de la valorisation culturelle son combat au quotidien. Le département de la culture, convaincu que notre socle culturel est le fondement de notre société, s’est engagé résolument à “consolider les dimensions économiques et sociales de notre culture dans la perspective de la lutte contre la pauvreté…”.

Depuis juin 2007, plus de 24 millions de francs ont été consacrés aux associations et structures pour les festivals et différentes manifestations culturelles. On ne peut passer sous silence les droits d’auteurs qui sont régulièrement versés aux artistes. Mieux, à travers le fonds de promotion culturelle et le fonds d’aide et œuvres sociales, ce n’est ni plus ni moins qu’une action sociale que le MCTC accomplit. Et comme si cela ne suffisait pas, le ministère a procédé à Laongo, en février dernier, au lancement du plan triennal 2008-2010 de lutte contre la piraterie des œuvres artistiques et littéraires afin de permettre aux artistes de jouir convenablement du fruit de leur labeur.

De plus, il ne se passe plus une semaine sans que le ministère ne soit amené à répondre aux sollicitudes constantes des organisateurs de festivals et de réjouissances culturelles. Sans être exhaustif, la mission de soutien du MCTC a permis l’ancrage de plusieurs festivals tels que le festival international de théâtre et de marionnettes de Ouagadougou, le festival international pour le développement (FITD), les Nuits atypiques de Koudougou (NAK)… Grâce à ce soutien du MCTC à toutes ces expressions culturelles, les festivals de masque ont connu, ces dernières années, un regain d’intérêt.

La vitalité culturelle burkinabè reconnue au plan intergouvernemental

L’ouverture effective de certaines directions régionales de la culture, du tourisme et de la communication témoigne d’une volonté affichée de rapprocher les structures de soutien et d’appui à tous les burkinabè bien que loin de nos villes, ont gardé authentiques toutes les facettes de leur culture. L’adoption en mai dernier d’une politique nationale de la culture et du tourisme devrait permettre de couvrir toutes les 13 régions du Burkina. A toutes ces actions, s’ajoute la mise en œuvre d’un programme d’appui au secteur de la culture. Sous l’impulsion du MCTC, plusieurs biens culturels dérobés, ont été rapatriés au Burkina. Cette lutte pour la sauvegarde du patrimoine culturel a été approuvée et soutenue par l’Assemblée nationale qui a voté cette année à l’unanimité la loi sur la protection des biens culturels conférant ainsi au département une base légale dans ses actions.

Les grandes manifestations culturelles organisées par le département ont tenu toutes leurs promesses. Le symposium international de sculpture sur granit de Laongo qui a connu la participation de 11 pays, a de nouveau fait de ce village un véritable pôle d’attraction. La tenue de la 14e édition de la Semaine nationale de la culture à Bobo-Dioulasso ayant mobilisé des centaines de milliers de personnes a permis l’expression artistique et culturelle venue d’horizons divers. Sans risque de se tromper, on peut dire que c’est cette vitalité que les autorités ont su imprimer à la culture qui a conduit à l’élection du Burkina Faso au comité intergouvernemental de la convention sur la promotion et la protection de la diversité des expressions culturelles.
Toutes ces actions sont certes louables, mais elles sont encore insuffisantes au regard des attentes encore grandes des acteurs qui œuvrent inlassablement à pérenniser ce pan de notre identité.

Dans le domaine culturel, cette dynamique enclenchée n’est pas prête de faiblir. Plusieurs efforts menés devraient conduire bientôt à l’inscription des ruines de Loropéni (voir encadré) et de Pobé Mengao dans le patrimoine mondial de l’UNESCO où l’Afrique, berceau de l’humanité, reste encore sous-représentée avec 8% des biens.

Un pays à découvrir d’Est en Ouest

Dans le secteur du tourisme mondial, le pourcentage de l’Afrique est du même ordre, sinon moindre : 4% selon l’organisation mondiale du tourisme. Le Burkina Faso, depuis 2004, avec l’organisation du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou (SITHO) ambitionne de renverser la tendance. En matière de tourisme, en effet, le Burkina Faso n’a pas à pâlir ; la matière existe et ne demande qu’à être valorisée et promue. Le patrimoine touristique burkinabè se décline en 4 principales zones toutes attrayantes les unes que les autres.

La zone du Centre est celle d’un patrimoine touristique séduisant, riche et varié. Elle se positionne comme une destination de choix. Son charme réside dans la variété de ses sites naturels, dans la richesse de ses sites culturels, les attraits de sa faune nombreuse et bien protégée, ses mets succulents, toutes ses infrastructures socio-économiques mises en place… autant d’atouts qui font de la région du Centre “la tête de pont” d’une découverte pleine de sensations et apte à procurer aux visiteurs un agrément certain. Ouagadougou au cœur de la zone du Centre est dédié au tourisme d’affaires et de congrès, dans une dynamique d’organisation, d’accueil et d’hospitalité légendaire. Attrayante elle l’est aussi par ses sites naturels (le parc urbain Bangr Wéogo avec sa faune et sa flore riches et variées, la mare aux crocodiles de Bazoulé, etc.) et ses pratiques culturelles (le célèbre rituel du Faux départ du Mogho Naaba). La zone du Centre c’est également des émotions fortes avec les sculptures sur granit de Laongo, le riche parc animalier de Ziniaré, le mythique musée de Manéga, la mare aux crocodiles de Sabou, le célèbre palais de Kokologo. C’est surtout un art de vivre typique susceptible de constituer des références dans la mémoire des visiteurs.

Dans la zone Ouest, le Burkina offre des sites naturels pour le tourisme de villégiature, des randonnées et de la baignade. La région des Cascades située à l’extrême Sud-Ouest du pays couvre une superficie de 18. 663 km2. Contrée accidentée, elle est riche en forêts et réserves naturellement pittoresques, en sites et habitats typiques. Ses sites naturels les plus séduisants sont le lac de Tengrela, les cascades de Karfiguéla ou de Tourny, les dômes de Fabédougou, les Pics et la forêt galerie de Sindou, le barrage et la mare aux hippopotames de Douna, le mont Ténakourou…

La région des Hauts Bassins est un sanctuaire touristique, une destination digne d’intérêt, une zone agréable à visiter d’Est en Ouest et du Nord au Sud. De par sa position de carrefour, son histoire, sa diversité ethnique et culturelle, ses nombreux sites naturels, ses sanctuaires, sa faune abondante et sa flore riche et inédite, elle offre aux visiteurs et autres touristes une gamme de sensations fortes. Bobo-Dioulasso “la culturelle ”, seconde ville du pays et capitale de la région, renferme des villages typiques, des musées et des domaines appropriés à la chasse et au tourisme de vision. La mosquée de Dioulassoba brille par sa célébrité et son architecture assez singulière. Bobo s’enrichira bientôt d’un palais de la culture.

La région du Sud-Ouest est célèbre avec les ruines de Loropéni, les célèbres tombeaux des rois Gan et le musée des civilisations de Gaoua (chef-lieu de la région), la zone est touristiquement séduisante. De fait qu’elle côtoie le Ghana et la Côte d’Ivoire, elle offre aux visiteurs une végétation dense et luxuriante. C’est la zone des intrépides Lobi et Dagara dont les habitats sont de véritables forteresses, des prouesses architecturales. Sa population, à la légende guerrière, est aussi réputée pour ses carquois et flèches. On y trouve également entre Diébougou et Dissin une vaste réserve abritant une faune et une flore abondantes. Parmi les sites qui offrent aux visiteurs fascinations et sensations fortes, on peut retenir les grottes de Diébougou et les grands fétiches et les bois sacrés.

En remontant vers la zone du Sahel, le Burkina Faso offre à profusion le soleil et des paysages désertiques d’une beauté singulière. La zone du Sahel est le fief de l’artisanat utilitaire. Elle est située à l’extrême Nord du pays, peuplée d’éleveurs nomades et se caractérise par des grandes plaines, des mares, des dunes de sable et de nombreux sites naturels, historiques, mythiques et archéologiques. C’est une zone qui est propice au tourisme de découverte, à l’écotourisme ainsi qu’à des circuits touristiques inter-Etats (Mali, Niger). Elle recouvre tout un ensemble de mystère, d’intimité et d’affinité. Ainsi, il y est loisible de contempler aisément le lever et le coucher du soleil à l’angle des dunes, d’admirer les longues caravanes de chameaux, de s’égayer aux cotés des oiseaux migrateurs venus d’horizons lointains ou de s’extasier devant les peintures rupestres et la statuette de la fécondité de Pobé Mengao. La zone du Sahel offre plusieurs atouts dont un important cheptel qui constitue la principale source de revenus pour les populations ; un commerce assez dynamique qui occupe une grande partie des habitants ; un artisanat diversifié en pleine expansion et un orpaillage qui se développe et qui procure aussi un revenu important à la population. L’art de vivre dans cette région constitue en lui-même un attrait touristique tant il est captivant d’assister à la lutte des populations pour survivre dans cette contrée relativement austère.

Dans la zone de l’Est, le Burkina expose son patrimoine cynégétique. Elle comporte de nombreuses réserves de faunes ainsi que des parcs nationaux. Les plus prestigieux de ces parcs sont de Pama, d’Arly et du W, constituant un ensemble de 481 000 hectares de forêts. C’est la zone des professionnels de la chasse et des amateurs de tourisme de vision. On y rencontre des éléphants, des lions, des buffles, des bubales, des lièvres, de pintades sauvages… Des 7000 éléphants que compte la sous-région Ouest africaine, 5000 sont au Burkina. Au-delà de la chasse et du safari, la zone de l’Est offre également un tourisme de rencontre et de découverte d’une riche typologie de sites. En matière de potentialité de pêche, la zone dispose de plus de 3000 hectares de plans d’eau.

Le nécessaire repositionnement

Comme on peut le constater, le Burkina Faso offre une diversité d’attractions touristiques qui, pour être bénéfiques en termes de retombées économiques, gagneraient à être mieux organisées en filières et produits. Cela permettra de positionner le potentiel existant sur le marché national et international, conférant ainsi au Burkina Faso le label de pays touristique par excellence. Le ciment devant consolider cette architecture étant le sens de l’organisation, de l’accueil, de l’hospitalité, de la fraternité, de la parenté à plaisanterie dont le Burkina regorge de capacités.

L’Office national du tourisme burkinabè (ONTB) dans le cadre de sa mission qui est la promotion de la destination Burkina Faso fait preuve de créativité, d’opérationnalité, de visibilité et de prospective. Aussi travaille-t-il dans le sens d’une meilleure évaluation des sites, d’une meilleure
Les ruines de Loropéni seront bientôt dans les annales de l’UNESCO.

commercialisation du patrimoine touristique, d’une meilleure capitalisation des supports de communication, d’une meilleure organisation des circuits, du rayonnement de l’image du pays et du renforcement des capacités des opérateurs et des acteurs du secteur tant du public que du privé. Il en résulte un meilleur positionnement de la destination Burkina Faso dans plusieurs pays d’Europe, d’Afrique, d’Amérique et d’Asie. Des manifestations d’envergure comme le FESPACO, le SIAO, la SNC, le SITHO et les festivals de masques constituent pour l’ONTB des produits touristiques dans sa quête de repositionnement de la destination Burkina Faso. Ce repositionnement repose outre sur les ressorts internationaux, sur l’émulation nationale. Dans ce sens, l’ONTB voit en la découverte du Burkina Faso par les Burkinabè un devoir citoyen qu’il faut savoir capitaliser et promouvoir, en collaboration avec le secteur privé. C’est dans ce cadre que se situe l’organisation en octobre 2007 de la saison touristique, initiée et conduite par l’ONTB. Au regard du succès de la manifestation, il compte en faire un événementiel annuel. En projet, la structure que pilote Soulèmane Ouédraogo envisage l’organisation d’un forum des professionnels aux fins de sceller au mieux un partenariat avec le privé travaillant dans le secteur du tourisme. Sans oublier les marchés, tant de la sous-région que de l’international à conquérir par des opérations de charme et de marketing.

Dans l’espoir des bons moments

Les flux touristiques à destination du Burkina Faso s’inscrivent dans une dynamique de croissance continue et soutenue. Même s’ils occupent une place encore modeste dans le paysage touristique de la sous-région, derrière le Nigeria, le Sénégal, le Ghana, etc. Pour l’année 2006, on a enregistré près de 359 000 arrivées de touristes au Burkina Faso dont 73,36 % de non-résidents. Les recettes générées seulement dans les établissements hôteliers par ces touristes, la même année se chiffre à 32,23 milliards de F CFA. On estime à près de 41 000 F CFA la dépense moyenne journalière par touriste et la durée moyenne de séjour à 3 jours. Les touristes proviennent essentiellement d’Europe (47 %) et d’Afrique (41%), avec la France comme moteur du marché (65%). L’Asie et les Amériques occupent moins de 9% des arrivées. Dans le PIB au Burkina, le secteur du tourisme intervient pour 4,2%.

De 2000 à 2006, les arrivées à destination du Burkina Faso ont pratiquement doublé. Cette relative ruée vers le pays des Hommes intègres est à mettre à l’actif des actions entreprises par les autorités en vue de promouvoir l’image du Burkina et de conforter la capitale comme un centre d’affaires, de congrès, de conférences et de séminaires dans la sous-région. Les atouts et opportunités qu’offre le Burkina Faso en matière de tourisme sont de plusieurs ordres : une hospitalité légendaire, un environnement favorable fait de paix et de sécurité, une offre touristique originale répondant aux attentes de la demande touristique actuelle, une volonté politique de plus en plus affirmée pour la promotion du secteur, des réceptifs de plus en plus nombreux et des structures de prestations de services dans les diverses branches de l’activité touristique, et une règlementation pour régir les professions touristiques.
Avec l’accompagnement du PNUD, des efforts seront faits dans l’élaboration des données statistiques à même de faciliter le montage de projets susceptibles d’être financés. L’appui de l’Organisation mondiale du tourisme, permettra bientôt la mise en œuvre de cinq projets pilotes dans cinq localités du Burkina Faso. Il s’agit de donner l’opportunité aux communes bénéficiaires de s’organiser pour valoriser leurs patrimoines à des fins de recettes et d’apport d’emplois.

Avec le processus de décentralisation, en effet, la manne touristique de chaque commune lui sera d’un apport salutaire. Et pour accroître la fréquentation touristique sur les sites du pays, quoi de plus efficace qu’une communication suffisante ? Voici de cela 12 mois que le secteur de la communication a été rattaché aux secteurs de la culture et du tourisme. Si les autorités avaient jugé opportun et stratégique ce rattachement, certains avaient vite fait de le décrier et parier sur la banqueroute du gros ensemble. 365 jours après, tout semble bien se passer. Non seulement la communication a soutenu, comme escompté, la culture et le tourisme (cf. médiatisation des diverses manifestations SNC, SITHO…) mais elle a joué son rôle de métronome de la vie sociale et politique.

La promotion de la communication pour le développement, le renforcement du cadre juridique et réglementaire et le dialogue dans le secteur de la communication, et l’amélioration de la couverture radio télévisuelle du pays, ont été entre autres, pendant ces douze derniers mois, les points essentiels sur lesquels le ministre Filippe Savadogo a décidé d’orienter l’action de son département en matière de communication. Le ministre qui affiche son engagement et sa volonté à œuvrer non seulement pour la culture de l’excellence dans le monde de la communication, mais aussi, pour un développement harmonieux de ce secteur, il a, au cours des 52 dernières semaines, sonné le glas au flegme. “ kouman bana ” a-t-il déclaré pendant la 14e édition de la Semaine nationale de la Culture. Cette phrase qui sans blague, était pour rappeler aux agents et aux acteurs de la culture, du tourisme et de la communication, la fin de la récréation et qu’il est temps de passer à l’acte concret sans se stagner aux beaux discours. C’est en cela qu’il a jugé opportun de placer l’esprit d’équipe au centre de toute collaboration au sein de son département en témoigne sa volonté à supprimer la barrière entre lui et ses agents afin d’être plus proche de ses derniers.

Une communication pour le développement

Conscient du rôle de catalyseur des médias dans le processus de développement de notre pays, le ministre Filippe Savadogo tout comme l’avait suggéré Hamidou Konaté Directeur général de la Coopérative culturelle Multimédia Jamana du Mali dans sa communication lors de la 4e édition des Universités africaines de la Communication, a doté le monde rural des moyens de communication plus pratiques, que sont les radios communautaires de Gayéri et de Ouargaye ainsi que deux stations de radio à vocation régionale à Fada et bientôt à Banfora. Ces efforts se poursuivront avec la mise en œuvre d’une télévision rurale qui, actuellement, est sur une bonne voie afin d’impliquer, à la base, les populations dans le développement de nos différentes localités. Ils permettront de valoriser le savoir-faire des populations, de leur permettre de s’exprimer et d’échanger sur des sujets qui les préoccupent. Ladite télévision rurale sera une aubaine dans l’appui des programmes de développement des ONG. Toute chose qui permettra de promouvoir non seulement le développement rural mais aussi, les cultures et langues du terroir. C’est pourquoi, il s’est avéré une nécessité pour l’Etat burkinabé de venir en aide aux médias publics et privés par une subvention annuelle qui est passée cette année de 200 millions à 250 millions de F.CFA. Cette hausse substantielle est preuve d’une réelle volonté du gouvernement en général et du département en charge de la communication en particulier, à s’investir pour la promotion des médias et pour une communication pour le développement, gage d’épanouissement d’une presse plurielle. Ce puissant facteur et catalyseur des processus de démocratisation dans le continent noir, a suscité, cette année, la création récente d’une direction chargée du développement des médias au sein du département. Cela s’inscrit en droite ligne dans la nécessité d’une réflexion permanente sur l’épanouissement des médias nationaux.

Améliorer la couverture radio télévisuelle

L’année qui vient de s’écouler a été une année qui a connu un renforcement de la couverture radio télévisuelle. A cet effet lors de la dernière Semaine nationale de la Culture (SNC), la Radiodiffusion Télévision du Burkina a bénéficié de deux faisceaux afin d’assurer la retransmission de l’évènement en direct. Cette action a été un apport inestimable dans la réussite de la grande médiatisation qu’a connue la 14e édition de la SNC. Il est à noter aussi l’attribution d’environ une soixantaine de fréquences par le Conseil supérieur de la communication (CSC) aux nouvelles stations radio et télévisions de la place. “L’année 2007 a vu le renforcement de la couverture télévisuelle, la modernisation des studios et la réhabilitation du cadre de la radio diffusion nationale, la dotation ou le renouvellement des équipements d’émission des stations régionales ” a soutenu le chef de la primature burkinabé dans son discours le 27 mars dernier à l’hémicycle. Pour cela, nous pouvons légitimement être fiers de l’indéniable rôle joué par la presse burkinabé dans le processus électoral de mai 2007. Les qualités de ces hommes de plumes ont toujours été saluées par le premier responsable de la Communication, Filippe Savadogo. C’est pourquoi les professionnels de la plume et du micro ne peuvent que se réjouir de l’organisation, le 9 mai dernier, de la 11e édition des prix Galian. Cette nuit, dédiée à cet effet, a été une occasion pour le ministre de saluer le mérite des journalistes à travers 175 œuvres journalistiques et de distinguer 15 d’entre eux.

Renforcement du cadre juridique et règlementaire dans le secteur de la communication

Toutefois, force est aussi de reconnaître que tenir la plume n’est pas une chose aisée, encore moins, le micro. C’est une mission difficile, délicate, pleine d’embûches et de difficultés diverses. Le président du CSC, a en outre reconnu cela au cours de la cérémonie des Galian 2008 et a diagnostiqué les maux qui font obstacle à l’épanouissement de ses confrères. La déficience au niveau des moyens matériels, la précarité des conditions de travail et la vacuité des cadres règlementaires et législatifs ne permettent pas d’accéder facilement aux sources d’information. Telles sont entres autres les raisons qui nécessitent le renforcement du cadre juridique et règlementaire. Durant ces 12 mois écoulés, le ministre a fait de la relecture du code de l’information, de l’élaboration et de l’adoption de la convention collective des médias et de la carte professionnelle de journaliste, son principal cheval de bataille. A l’heure actuelle, la convention collective est un acquis et elle fera bientôt l’objet d’une signature. Le renforcement de ce cadre normatif pourra améliorer la pratique journalistique et favoriser l’émergence d’une presse crédible, apte à faire un travail assez professionnel au Burkina Faso.
Pour l’instant, il appartient aussi aux hommes de la communication de s’investir à fond pour mériter cette confiance placée en eux avec la plus grande noblesse possible. Et il est clair que le combat pour un renforcement juridique et réglementaire n’est pas seulement l’affaire du ministère en charge de la communication. Leur apport est vivement souhaité pour gagner ce pari déjà entrepris par l’Etat.

Au cours de ces 12 mois écoulés, le ministère en charge de la Francophonie a aussi travaillé à renforcer l’assise du pays dans cette organisation internationale à travers la Commission nationale de la Francophonie.
La Commission Nationale pour la Francophonie est une structure rattachée au Ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication par un décret en date du 13 juillet 2007. Elle a pour mission le suivi et la mise en œuvre de la politique nationale relative à la Francophonie. A ce titre, elle est chargée de l’exécution de toute mission que lui confie le gouvernement en relation avec la Francophonie. La CNF s’occupe de la préparation des différentes instances et des diverses rencontres organisées par la Francophonie et prépare les travaux de son Assemblée générale qui regroupe les partenaires institutionnels et les représentants des missions diplomatiques au Burkina Faso.

L’implication de la Commission Nationale pour la Francophonie (CNF) dans le fonctionnement du Ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication (MCTC) porte entre autres sur le renforcement des capacités des structures relatives à l’épanouissement de la culture burkinabè dans la diversité et celles œuvrant en faveur de la jeunesse. De toutes les actions entreprises au cours des 12 mois écoulés, la participation de la CNF à la grande fête de la culture burkinabè, la Semaine nationale de la culture (SNC 2008) à Bobo s’inscrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire. Du 20 au 28 mars 2008 en effet, la Commission nationale pour la Francophonie a organisé une semaine spéciale Francophonie : rencontres littéraires, formation aux TIC, exposition, conférences, ont constitué l’essentiel des activités de la CNF à Bobo.

La célébration de la semaine de la Francophonie dans la ville de Sya a permis de rapprocher le large public de cette institution dont on disait distante des valeurs culturelles du pays. Pour le ministre en charge de la Francophonie, Filippe Savadogo, l’épithète Francophonie à la Semaine nationale de
Les prix Galian recompensent, chaque année, l’excellence dans le domaine des médias au Burkina Faso.

la culture a donné “une plus grande visibilité de l’action francophone en matière de promotion de la diversité culturelle”. Pendant cette semaine de la culture burkinabè, la Francophonie a exprimé sa volonté de promouvoir la culture burkinabè en initiant des activités, aussi variées que diversifiées, valorisantes et enrichissantes pour le patrimoine culturel burkinabè.

Le “bouillon de culture” servi à l’occasion par la multitude d’artistes nationaux et étrangers réunis par la Francophonie lui a permis de jouer son rôle de facteur intégrateur fondé sur une communauté d’idéaux et de valeurs.

La Francophonie, une institution en prise directe avec les réalités du pays

Le Burkina Faso est membre de la communauté francophone depuis 1970, date de sa création. En plus de partager les valeurs fondamentales de cette organisation, le pays engrange des retombées du fait de son adhésion à la grande famille francophone. Notamment en ce qui concerne la politique nationale pour la lecture, le développement du livre et la diffusion de la connaissance. Le Centre national de lecture et d’animation culturelle (CENALAC), fruit d’une coopération suivie entre l’Etat burkinabè et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) avec ses partenaires, a été créé à cette fin. L’Organisation internationale de la Francophonie, dans l’objectif d’appuyer les politiques nationales de lecture publique, apporte audit centre, depuis sa création en 2005, son soutien pour conduire le projet Lecture publique du Burkina qu’elle juge exemplaire dans la sous-région. Le 14 décembre 2007, le CENALAC recevait une dotation de livres, de matériel roulant et informatique de la part de l’OIF pour renforcer les capacités d’action sur toute l’étendue du territoire.

Depuis le sommet de Ouagadougou en 2004, la Francophonie a franchi un nouveau cap. L’on se souvient que c’est à ce rendez-vous que les francophones se sont donné pour la première fois un cadre stratégique décennal. Pour que sa plus-value en faveur de ses membres soit plus effective, la Francophonie a clarifié ses missions essentielles dont les grands axes sont :
- la promotion de langue française, de la diversité culturelle et linguistique
- la promotion des droits humains, de la démocratie et de la bonne gouvernance
- l’appui à l’éducation, à la formation et à la recherche scientifique
- la coopération au service du développement durable.

Les villes de Bobo et de Ouagadougou bénéficieront d’un projet envisagé par l’OIF et qui revêt une grande importance pour la jeunesse. Il s’agit de la Maison des savoirs, autrement dit les CLAC évolués, dotés du multimédia et dont les missions sont entre autres l’information, l’éducation et la formation de la jeunesse.

Ce projet reste le grand chantier de la Commission nationale pour la Francophonie au profit de la commune de Ouaga et celle de Bobo, à coté de son soutien sans cesse renouvelé à des activités comme la Foire Internationale du Livre de Ouagadougou (FILO) et le FESPACO ou aux activités d’information sur l’instance francophone au moyen de sa station radiophonique, la Radio Jeunesse. La CNF a été également chargée auprès du Cabinet du suivi du dossier de la Grande Bibliothèque de la Francophonie, un projet dans la sous-région.

La trilogie culture, tourisme et communication a démontré la justesse de sa configuration. Dans les jours prochains, les grands chantiers du ministère confirmeront davantage cette configuration, de trio gagnant.

Sita TARBAGDO(Sidwaya)
Christian ZONGO
Anselme KAMBIRE
Yacouba GORO
(DCPM/MCTC)


RUINES DE LOROPENI : Bientôt dans les annales de l’UNESCO

En matière de politique patrimoniale, l’action du Ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication aura été surtout marquée par le projet d’inscription des ruines de Loropéni sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
Les ruines de Loropéni que les sources orales désignent par Kpôkayâga ou la maison du refus est une enceinte quadrangulaire de 105m sur 106m situé à 3km à l’Ouest de Loropéni. Ce site majeur du patrimoine culturel burkinabé, découvert depuis 1902 par le lieutenant français Schwartz, et engagé dans le processus d’inscription sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, fait l’objet de recherches approfondies à la demande du Comité du Patrimoine Mondial depuis janvier 2008.

Ces recherches historiques et archéologiques mobilisent d’éminents chercheurs venant de l’Université de Ouagadougou, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et du Togo, sous la conduite du Pr Jean-Baptiste KIETHEGA. L’objectif principal de ces recherches archéologiques et historiques est de réunir le maximum d’informations sur la fonctionnalité du site, les auteurs et les périodes probables d’érection, les relations avec les autres structures similaires du pays Lobi. Ceci permettra d’apporter des compléments d’informations au dossier d’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO introduit depuis janvier 2005.

C’est ainsi que du 16 janvier au 15 février 2008, puis du 15 avril au 05 mai 2008, les différents experts se sont retrouvés sur le terrain des recherches. Les archéologues et les historiens ont bénéficié de l’appui de 15 étudiants (doctorants, de maîtrise, de licence) et de botanistes. Les deux guides du site et une dizaine d’ouvriers, fournis par le Comité local de gestion, ont participé aux travaux dont les résultats provisoires se résument comme suit :
a. le recueil des sources orales, ciblées sur les Gan, les Koulango, et les Thuna, identifiés comme faisant partie du peuplement ancien de la région, permet une nouvelle lecture de l’histoire du pays Lobi et une meilleure identification des bâtisseurs des enceintes. Les enquêtes ont été menées jusqu’aux frontières de la Côte d’Ivoire et du Ghana. Des documents d’archives coloniales et des publications venus d’Abidjan et de Cotonou ont permis de mieux étayer les données des sources orales.
b. En botanique, des prélèvements de sections de troncs d’arbres sont à l’étude pour la datation du site par dendrochronologie. De plus, une espèce végétale rarissime a été identifiée qu’il convient d’intégrer dans la zone tampon.

c. En géomorphologie, des carrières d’extraction des argiles et des moellons de latérite qui ont servi pour l’érection de l’édifice ont été identifiées.
d. Au niveau des recherches archéologies, sur 11 secteurs initialement retenus, 9 ont été fouillés à divers degrés. Les découvertes essentielles concernent :
- la présence d’un à deux niveaux d’occupation antérieure à l’enceinte ;
- un mobilier constitué de céramique entières ou en fragments ; du matériel lithique et métallique, des cendres et charbon de bois. Le tout renvoie à la vie quotidienne des populations d’avant. L’équipe est en attente des résultats des datations au carbone 14 des échantillons envoyés à Niamey.

Dans un sursaut patriotique, l’Etat du Burkina Faso a contribué pour 30 millions de FCFA à la réalisation des différentes études. D’autres partenaires tels le Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO à travers le fonds du patrimoine mondial, la Direction du Patrimoine Culturel de Norvège ont apporté leur contribution. Le département en charge de la culture, du tourisme et de la communication salue à sa juste valeur ce soutien et garde l’espoir que ce site livrera ses secrets et qu’il reçoive enfin la reconnaissance internationale vivement attendue.

DGPC/MCTC

Sidwaya

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