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Sommet de la FAO : Et la variable démographique dans tout ça ?

Publié le mercredi 4 juin 2008 à 11h35min

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Trois jours seront nécessaires à la cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernements assistée du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Ban Ki-moon, pour réfléchir à des parades contre la crise alimentaire et la flambée des prix au niveau mondial.

La rencontre au sommet de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à son siège de Rome, avait été programmée à la fin de l’année dernière pour se consacrer initialement à l’impact du réchauffement climatique sur la sécurité alimentaire.

Mais, chemin faisant, la surchauffe des prix a eu le temps de s’y inviter. Le rendez-vous de la capitale italienne, qui court jusqu’à demain jeudi, entend donc trouver un « plan d’action » pour contrer la flambée vertigineuse des prix des denrées de base et donner en outre le coup d’envoi d’une série de consultations sur la pauvreté et la faim dans le monde.

On estime à plus de 100 millions, le nombre de personnes qui risquent d’être réduites à la famine par le seul fait de l’envolée des prix des produits alimentaires. Cette escalade des prix s’explique, entre autres, par les mauvaises récoltes, la baisse des réserves et la hausse concomitante de la demande.

Les perspectives ne sont pas bonnes : avec les spéculations sur les produits de base, la priorité accordée par certains Etats aux produits de rente et maintenant la promotion des biocarburants, justifiée par certains pays comme une solution à leurs émissions de gaz à effet de serre et à leur dépendance énergétique, les prix risquent de s’envoler au moins dix ans encore.

Et que dire de la variable démographique dans les nations comme ceux du continent africain, où elle compromet, à elle seule, toute politique d’indépendance et d’autosuffisance alimentaire ?

Outre les changements climatiques, la mauvaise répartition spatio-temporelle des pluies, l’appauvrissement des sols sinon leur rareté, l’équation alimentaire sous nos tropiques reste fortement influencée par la croissance exponentielle de la démographie.

Et nous touchons là une question de fond, que les décideurs devraient apprendre à affronter courageusement et ouvertement si nous voulons approcher un tant soit peu des objectifs du millénium pour le développement.

Avec des PIB squelettiques (le meilleur plafonne autour de 5%), que peut-on faire dans des pays où l’indice de fécondité caracole allègrement à 6,1 %, ce qui veut dire 6,1 enfants par femme en état de procréer ?

Il est vrai que nous sommes dans une Afrique encore marquée par une culture nataliste, imputables à nos us et coutumes mais également à des religions révélées telles le christianisme et l’islam, mais pour satisfaire la forte demande sociale en matière d’éducation, de logement et bien sûr d’alimentation, il va falloir apprendre à ne plus rechigner à parler crûment de limitation des naissances.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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