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Tournée du président du CSC du Burkina : L’au revoir aux FM de l’Est

Publié le mercredi 14 mai 2008 à 12h27min

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Le président du Conseil supérieur de la communication (CSC), Luc Adolphe Tiao, a poursuivi la ronde des médias qu’il a entamée au mois d’avril dernier. Les 6, 7 et 8 mai 2008, il était dans l’est du Burkina, où il a visité des stations de radios FM privées associatives ou communautaires, confessionnelles, commerciales, les unes plus fortunées que les autres.

C’est à un véritable marathon médiatique que s’est livré Luc Adolphe Tiao, le patron du Conseil supérieur de la communication (CSC), quand il s’est rendu dans la région de l’Est. Le but de l’exercice : toucher du doigt les réalités dans lesquelles évoluent les stations de radios FM implantées dans cette partie du Burkina.

Le président du CSC, était accompagné d’un de ses conseillers, Moukaïlou Maïga, et de cinq autres agents dont un du service de la radio et de la télévision, un du département de la communication, et un de celui des programmes.

Trois jours durant (du mardi 6 au jeudi 8 mai 2008), l’équipe du CSC conduite par M. Tiao, a sillonné les villes de Fada, de Matiakoali, de Kantchari, de Diapaga, de Koupéla, de Pouytenga, de Zorgho et de Mogtédo. 10h 25. C’est à cette heure que le cortège du président du CSC est accueilli le 6 mai dernier par le haut-commissaire du Gourma, Khalil Bara.

C’est d’ailleurs ce rituel d’accueil par les autorités locales qui marquera les étapes de ce périple. Après les salutations d’usage, la mission, précédée par un véhicule des forces de sécurité, s’ébranle vers le cœur de la cité de Diaba Lompo. Le temps pour M. Tiao de déposer sa valise à l’hôtel Panache, et c’est parti pour la tournée des médias.

A Fada N’Gourma, il y a une station de radio qui, quoi que confessionnelle, a une grille de programmes largement dominée par des émissions non religieuses. C’est "Radio Taamba", 98.8 FM.

Elle est la propriété du diocèse de Fada. Après une visite de courtoisie à l’évêque, Mgr Paul Ouédraogo, Luc Adolphe Tiao visitera cette radio, installée provisoirement dans l’enceinte de la paroisse ; son émetteur est logé d’ailleurs dans la tour du carillon de l’église paroissiale.

Cette région est très peu friande de médias, a fait remarquer l’évêque de Fada à son hôte. Pour l’homme d’église, "plus il y a de médias, mieux ça va pour la liberté de la presse". Outre Radio Taamba, il y a une expérience qui a émerveillé le président du Conseil supérieur de la communication :

celle que mène l’association Tin Tua ; cette association, née en 1989, a le mérite de renforcer le rôle d’un journal, créé en 1988 dans le cadre du Programme d’alphabétisation au Gulmu (PAG), lancé en 1986 : il s’agit de "Laabaali" en gourmantché, qui signifie "Informations". Ce journal vise à aider les néoalphabétisés à utiliser et à conserver les acquis de l’alphabétisation.

C’est le secrétaire exécutif de Tin Tua, Benoît Bendi Ouoba, qui a fait découvrir au patron de l’instance de régulation des médias ce mensuel d’informations générales : tiré à 3 500 exemplaires, "Laabaali", qui est au service des populations rurales gulmanchephones, a un lectorat potentiel de plus de 100 000 alphabétisés ; vendu à 100 F CFA, le journal a enregistré ce mois de mai 3035 abonnés, soit 1967 parmi les personnes alphabétisées, 1035 au niveau des groupements villageois, 15 dans la sous-région et 18 abonnés d’Europe (le journal est résumé en français pour les partenaires ne parlant pas la langue gulimance).

Un numéro de "Laabaali" comporte des nouvelles de Tin Tua, des informations politiques, économiques et culturelles des cinq provinces du Gulmu, ainsi que des nouvelles du Burkina et de la sous-région.

Le journal est distribué dans les "Diema" (union des groupements qui acceptent de travailler ensemble pour leur autodéveloppement) par des bibliomotos (motocyclettes munie d’une caisse servant à transporter journaux et autres documents), qui sillonnent les villages pour vendre les journaux et prêter des livrets.

Luc Adolphe Tiao, après avoir pris connaissance du travail fait par l’association Tin Tua, a salué l’engagement de celle-ci pour sortir les populations rurales de la pauvreté. A propos de "Laabaali", M. Tiao dira que l’expérience de ce journal est très intéressante. Pour lui, avec ce mensuel, "on invente un journalisme qui est ancré dans la réalité, qui est en phase avec les attentes des populations".

D’où son plaidoyer pour qu’on accorde une attention particulière aux journaux en langues nationales. En route pour Diapaga, le 7 mai, la mission du CSC a fait une halte à Matiakoali, dans un diema de Tin Tua.

L’activité principale de ce Diema est l’alphabétisation. Là, le premier responsable du CSC a assisté à la résolution d’un problème par des élèves alphabétisés en gulimance et qui apprennent le français. Emerveillé par la démonstration faite par Bernadette Ouali, qui a fui un mariage forcé, le président Tiao a promis de payer les études de cette élève si elle réussissait au Certificat d’études primaires (CEP) l’année prochaine.

Seconde halte dans le Diema de Kantchari. Là également, c’est l’expérience de Tin Tua qui a été donnée à voir. La visite des réalisations de l’association Tin Tua s’est arrêtée à Kantchari.

Cap a été ensuite mis sur Diapaga, qui a une station de radio communautaire, "Radio Buyaba", 96.2 FM. Cette radio est bien organisée : elle dispose d’un conseil d’administration, qui donne son avis sur les programmes ; de plus, la population contribue chaque année, de façon spontanée, au fonctionnement de "Radio Buyaba", à hauteur de 3 millions de F CFA.

Equipée d’outils informatiques de premier niveau, Elle dispose d’un cybercentre, qui ouvre Diapaga au monde. "Lorsqu’on est bien organisé, on est capable de faire des choses extraordinaires", a dit Luc Adolphe Tiao, qui a ajouté qu’il repart satisfait de sa tournée à l’Est, et couvert de bénédictions pour sa future mission d’ambassadeur, de la part de Sa Majesté Amtoaro de Diapaga, à qui il a rendu une visite de courtoisie.

De retour de Diapaga, le président du Conseil supérieur de la communication s’arrêtera à Koupéla. Dans la ville des "cailloux blancs", il y a une radio commerciale, "Radio Kourita", et une autre, confessionnelle, "Radio Maria", en restauration et qui ambitionne de couvrir tout le Burkina.

Accueilli à son arrivée par le gouverneur de la région du Centre-Est, Siméon Sawadogo, et par le haut-commissaire du Kourittenga, Dramane Sanou, le patron de l’instance de régulation des médias, après avoir pris connaissance de la situation dans ces deux radios, ira tour à tour rencontrer l’évêque de Koupéla, Mgr Séraphin Rouamba, puis le Naaba Yemdé. Le président du CSC a reçu les félicitations du prélat pour sa nomination comme ambassadeur du Burkina Faso en France.

Pouytenga, ville commerciale à quelques encablures de Koupéla. Deux stations de radio y sont implantées : "Radio Nabonswendé" ; et "Radio Pog-Néeré", dirigée par notre consœur Franceline Oubda, une radio construite sur l’image de la femme, belle, idéale, qui doit s’émanciper. "Pog-Néeré" entend contribuer au développement de cette localité en sensibilisant surtout les femmes.

La ronde des médias entreprise par Luc Adolphe Tiao dans la région de l’Est s’est achevée dans la province du Ganzourgou, à Zorgho et à Mogtédo le 8 mai par la visite de "Laafi FM", une radio communautaire portée par Association African Solidarité (AAS), et de "Radio Mogtédo", qui attend de l’électricité pour démarrer ses émissions. Des radios avec des fortunes diverses auxquelles le président du CSC est allé dire au revoir.

Agnan Kayorgo

L’Observateur

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