LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Réforme du système électoral : Les propositions de la société civile

Publié le vendredi 2 mai 2008 à 14h05min

PARTAGER :                          

Une coalition d’organisations de la société civile a organisé, mardi 29 avril 2008 à Ouagadougou, une conférence de presse sur la réforme du système électoral. Elle a présenté ses propositions pour la relecture du code électoral.

Huit représentants d’organisations de la société civile, à savoir le CDEC, le GERDDES, le MBJUS, le MBDHP, la LIDEJEL, l’OIE le CGD et le RENLAC, ont rencontré mardi 29 avril 2008, à Ouagadougou, les hommes de médias, pour leur présenter leurs propositions de relecture du code électoral. Ces propositions ont trait entre autres à l’instabilité et au manque de consensus autour des règles du jeu électoral, l’administration des élections, l’établissement des listes électorales et la compétition lors des scrutins.

Les conférenciers ont, par rapport au premier point, salué la démarche de l’Assemblée nationale qui, dans le cadre de la réforme électorale, a mis en place plusieurs commissions de réflexion avec la possibilité d’auditionner les partis politiques et les organisations de la société civile. Ils encouragent ces types de procédures consultatives car elles permettent de promouvoir le dialogue démocratique au Burkina Faso. Concernant l’administration des élections, la société civile estime que les conditions dans lesquelles le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), peut apporter une assistance à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), doivent être clairement définies. Elle recommande en outre la création de services administratifs legers de la CENI au moins dans les 13 régions du pays.

A propos des membres de cette commission, la coalition des six organisations demandent que ceux-ci aient un niveau universitaire ou à défaut qu’ils aient occupé des emplois ou des fonctions de cadre supérieur pendant au moins une dizaine d’années dans l’administration publique ou privée. Les membres des démembrements de la CENI, de leur côté, devraient avoir au minimum le niveau de la classe de 3e. Parlant de l’établissement de liste électorale, le directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) Augustin Loada, qui a présidé le point de presse, a indiqué parmi plusieurs propositions de révision, le nécessaire recrutement d’agents recenseurs apolitiques ayant le niveau de la classe de 3e. Il a également noté le renforcement des stratégies de mobilisation des citoyens, afin de les inciter à s’inscrire sur les listes électorales. Pour le professeur Loada et ses collègues, la possibilité doit être donnée aux Burkinabè de l’extérieur, de voter dans les ambassades et consulats du Burkina Faso des pays où ils résident.

Relativement à la compétition pendant les élections, il est ressorti des recommandations, un accès équitable aux médias pendant la campagne, l’interdiction de campagne déguisée avant les scrutins, le relèvement de la caution à dix millions de F CFA et la prise en compte de candidatures indépendantes. Les organisations de la société civile suggèrent un plafonnement des dépenses de campagne et une publication des comptes y relatifs avant et après les votes. L’interdiction d’utiliser les moyens de l’Etat, la réactualisation du fichier des partis politiques avec les conditions précises de leur création (qui pourraient être calqués sur l’exemple du Ghana), la lutte contre la corruption, la définition du statut de la chefferie et l’institution de vote blanc, font également partie des propositions des membres de la coalition.

Plaidoyer pour l’adoption des réformes

Le mandat de cette coalition, créée le 10 avril 2008, prendra fin avec l’adoption des réformes projetées et qui ont été consignées dans un rapport. Les organisations membres, qui ont remis une copie à l’Assemblée nationale, entendent ainsi contribuer au renforcement de la qualité de la gouvernance au Burkina Faso.
Les journalistes se sont intéressés à la question des réformes électorales. Que fera la coalition si ses propositions ne sont pas prises en compte au moment de l’élaboration des réformes ? Nous continuerons de plaider auprès des populations et institutions de la République pour son adoption, ont répondu les conférenciers. Ils ont d’ailleurs sollicité l’appui de la presse dans ce sens. Les vis-à-vis des hommes de médias ont affirmé que l’interdiction des reportages facturés pendant les campagnes électorales ne devrait pas léser les médias privés, puisque des dispositions seront prises à cet effet.

Pour eux, la réactualisation des fichiers électoraux permettra de démasquer les partis "fantômes" et le relèvement de la caution d’exclure les "farfelus" qui n’existent réellement que pendant les consultations électorales, pour bénéficier de l’argent de l’Etat. Le CDEC, le CGD, le GERDDES,... trouvent que le vote blanc est un critère d’expression d’une partie de la population, et pourrait déterminer la validité des élections et augmenter le taux de participations aux élections. Selon la coalition, les chefs traditionnels doivent rester en dehors des compétitions électorales, afin que les coutumes soient mieux respectées ainsi que leurs détenteurs et que le jeu électoral soit libre. Le statut de la chefferie doit être élaboré à cette fin.

Séraphine SOME
serasome@yahoo.fr

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique