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Assemblée nationale : L’existence supposée de milices au centre des débats

Publié le mercredi 26 mars 2008 à 08h56min

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Le gouvernement a répondu, le vendredi 21 mars 2008 à 3 questions d’actualité et à une question orale posées par des députés des groupes parlementaires Alternance-Démocratie-Justice (ADJ) et du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Dans sa question d’actualité, le député Yamba Malick Sawadogo du groupe parlementaire ADJ a évoqué les manifestations consécutives à la hausse des prix et "l’utilisation de certaines milices comme celle du maire de Nongr-Massom". Il a voulu savoir si "la création de milices est autorisée. Quelle appréciation le gouvernement fait de l’utilisation de milices et ne craint-il pas des dérapages comme au Kenya". "Il y a aucune milice à Ouagadougou ni ailleurs au Burkina Faso", a rétorqué le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Clément Sawadogo.

Une milice se définit, a-t-il indiqué, comme "un groupe organisé, entraîné, préparé à agir pour le compte d’un régime totalitaire ou d’une dictature". Pour lui, les autorités municipales avaient entrepris des actions de sensibilisation à l’annonce de la ville morte. C’est ainsi que le 27 février 2008 dans l’enceinte de la mairie de Nongr-Massom, le maire Zakaria Sawadogo a demandé aux conseillers municipaux de sensibiliser les populations pour éviter et parer aux actes de vandalisme.

C’est ainsi que, a souligné le ministre Clément Sawadogo, le 28 février, jour des manifestations, des populations se sont organisées pour dégager les pneus enflammés du bitume et informer les forces de l’ordre sur les déplacements des casseurs. "On ne peut pas parler de milices. C’est normal que des populations protègent leur cité", a-t-il fait valoir. Mais le député Yamba Malick Sawadogo ne semblait pas satisfait par les explications du ministre. Alors est intervenu le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré du haut de son perchoir. "En tant que parlementaires, nous ne pouvons pas accepter des manifestations qui ne respectent pas les textes de la République. Autant nous ne sommes pas pour que des milices existent, autant nous ne devons pas accepter que du vandalisme se développe dans le pays sous un couvert de la vie chère", a-t-il martelé pour conclure. Puis ce fut au tour du député Michel Ouédraogo du groupe CDP d’interroger le gouvernement sur les mesures prises pour réduire la hausse des prix. Le ministre du Commerce de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, Mamadou Sanou a donné les causes externes et internes de la hausse des prix.

Ce sont l’envolée des prix sur le marché international et l’attitude de certains commerçants qui ont créé des pénuries pour augmenter leur marge bénéficiaire. Il a rappelé les mesures de suspension temporaire des droits de douanes sur certains produits de grande consommation comme le riz, le lait et le sel. Son département a entrepris une surveillance renforcée des prix et des marges bénéficiaires à ne pas dépasser. "Qu’est-ce que le gouvernement fait pour réglementer l’utilisation du carbure utilisé pour mûrir les fruits mais aussi par des commerçants cupides pour cuire des aliments ?".

Telle est la question posée par le député Norbert Michel Tiendrébéogo du groupe ADJ. Le ministre de la Santé, Alain Yoda a souligné que son département a entrepris depuis 2004 une campagne de sensibilisation notamment à travers la radio rurale. Saisissant la balle au bond, il a demandé aux députés de l’aider dans la sensibilisation des populations sur les dangers de ce produit chimique qu’est le carbure. La question orale de la députée Eulalie Yerbanga du groupe CDP avait trait au mécanisme de suivi et d’évaluation des associations. Le ministre en charge des libertés publiques Clément Sawadogo a détaillé les différents types d’associations et leur fonctionnement. "En matière de suivi et d’évaluation des associations, la loi n’a prévu aucun mécanisme particulier à la charge de l’Etat car les associations ne sont pas une émanation de l’Etat", a-t-il relevé.

Toutefois, les associations reconnues d’utilité publique ont l’obligation de fournir chaque année au ministère de l’Administration territoriale, leur programme d’activités et leur bilan de l’exercice écoulé. Quant aux escroqueries, détournements et autres malversations souvent constatés dans le milieu, c’est à la Justice qu’il appartient d’investiguer et de sanctionner.

Bachirou NANA

Sidwaya

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