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Conférence de presse du FFS : "Nous n’allons pas nous suicider pour l’unité des sankaristes"

Publié le vendredi 14 mars 2008 à 11h51min

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Drissa Komo

Le bureau politique national du Front des forces sociales (FFS) a animé, jeudi 13 mars 2008 à Ouagadougou, une conférence de presse pour expliquer les raisons de sa non fusion à l’Union des partis sankaristes (UPS) de même que sa position sur les récentes manifestations contre la vie chère.

Le Front des forces sociales (FFS) a refusé de participer à l’Union des partis sankaristes parce que le candidat qu’il proposait à la présidence de cette union, à savoir Norbert Michel Tiendrébéogo n’a pas été élu alors qu’il avait les atouts (…). C’est le leitmotiv que les responsables du FFS ont expliqué aux journalistes, le 13 mars dernier. Selon son président par intérim, Drissa Komo "le FFS n’a jamais fait mystère de sa volonté et de sa capacité de diriger le futur parti unifié (l’UPS), fort de son implantation et de sa représentativité par rapport aux autres parties prenantes du regroupement".

Selon le candidat perdant à la présidence de l’UPS, Norbert Michel Tiendrébéogo, l’Union des partis sankaristes se retrouve avec un président qui n’avait pas de parti politique (puisqu’étant démissionnaire de l’UNIR/MS). Il ne comprend pas que ce dernier ait été choisi pour être président d’un parti unifié. "Nous avons vu des expériences où des partis se sont fusionnés avec l’ODP/MT pour donner le CDP. Lors des récentes législatives, des partis se sont coalisés sous la bannière ADF/RDA. Nous n’avons jamais revendiqué que l’Union s’appelle FFS. Mais nous voulons qu’on reconnaisse au moins que nous avons des chefs à mettre à la disposition des autres", a martelé Norbert Michel Tiendrébéogo.

Pour lui, "il ne s’agit pas de créer un parti ex nihilo, il s’agit de pouvoir asseoir des structures sur l’ensemble du territoire national. Le FFS est dans une quarantaine de provinces alors que les autres ne sont pas dans cinq provinces chacun et on va aller leur confier la direction de l’UPS… C’est nous empêcher, nous d’évoluer politiquement. On ne fait pas la politique pour faire plaisir à quelqu’un". L’objectif du FFS, selon lui, était d’asseoir un parti politique fort pour aller à la conquête du pouvoir d’Etat.
Le FFS estime que toute analyse rigoureuse de la situation ne pouvait pas, du reste, déboucher que sur la logique qui dicte que le futur parti unifié puisse être assis sur un socle déjà existant, avec un leader connu et reconnu par la plupart des structures.

Comment le FFS a "manqué de vigilance"

C’est fort de cette logique, d’après les conférenciers, que les responsables du FFS réunis en Bureau politique nationale (BPN), le 3 janvier 2008, ont désigné Norbert Michel Tiendrébéogo comme candidat du FFS pour la présidence du futur parti unifié. Le BPN aurait également instruit les représentants du parti à la coordination nationale de l’UPS d’indiquer clairement, à cette instance, que les candidatures aux futurs postes de responsabilité devaient se faire par parti et non par individu.
De même, un conseil politique national, instance supérieure à la coordination nationale, devrait être réuni avant le congrès unitaire.
"Enfin, les partis ne devaient se dissoudre qu’après les travaux de ce conseil national, c’est-à-dire si l’on s’entendait", a précisé Drissa Komo. La coordination nationale de l’UPS s’est réunie le dimanche 24 février et "s’est arrogé le droit de supplanter le conseil politique national et a aussi procédé à la désignation des candidats". C’est dans ces conditions, selon M. Komo, que "le camarade Tiendrébéogo a dû participer à une élection préparée à l’avance contre le FFS.

Bien sûr, il a été battu par 4 voix contre 12 à son adversaire, Joseph Ouédraogo". "Mais les représentants du FFS ont alors refusé de participer au reste du processus de désignation" affirment-ils. Lorsque le secrétariat exécutif s’est réuni pour analyser la situation, "il a relevé le manque de vigilance de nos représentants qui n’auraient pas dû participer à un vote de désignation du président du futur parti unifié, ni des autres postes, la coordination nationale de l’UPS n’étant pas habilitée pour ce faire", a expliqué le président intérimaire du FFS. D’autre part, le secrétariat exécutif aurait constitué une équipe ad hoc pour rencontrer les autres membres de l’UPS afin de leur faire comprendre qu’ils ne pouvaient pas transiger sur la question de la présidence, compte tenu de leur poids. "Nous n’allons pas nous suicider pour l’unité des sankaristes", s’est "enflammé" Norbert Michel Tiendrébéogo. Selon M. Komo, la démarche a été vaine et la direction nationale du parti a donc pris ses responsabilités.

Norbert Michel Tiendrébéogo ne remettra pas son siège de député à l’UPS

"Ceux des nôtres qui ont choisi d’aller à l’UPS l’ont fait en leur nom propre et ne sauraient en conséquence, prétendre y être au nom du FFS, dont la fusion avec d’autres partis d’une part, et la dissolution d’autre part, obéissent à des articles précis de nos statuts" , a-t-il situé.
Mais pourquoi, le FFS a attendu que son candidat soit battu aux élections de l’UPS pour invoquer que ses textes ne permettent pas l’union avant la dissolution du parti ?, ont interrogé les journalistes. "Nous avons voulu aller jusqu’au bout du piège pour nous rendre compte des intentions de certains sankaristes", a répondu le député Tiendrébéogo. Selon les conférenciers, Nestor Bassière qui a été exclu du FFS à cause de son élection à la vice-présidence de l’UPS, a été "instrumentalisé et manipulé". Pour eux, c’est "Norbert Michel Tiendrébéogo qu’ils ne voulaient pas voir prendre la présidence de l’UPS. Car il ne serait pas manipulable. Voilà pourquoi il est devenu la bête noire".

De plus, estime le FFS, à l’UPS, "ils ne voulaient pas voir quelqu’un d’aussi lucide, tranchant et clairvoyant que Norbert Michel Tiendrébéogo". Par ailleurs, le député Tiendrébéogo a affirmé qu’il siège désormais à l’Assemblée nationale au nom du FFS. "Ils n’est pas question de remettre mon siège à l’UPS", a-t-il répondu à un journaliste. Il relève qu’il s’est beaucoup investi pour son élection à l’Assemblée. Le député Tiendrébéogo croit à une union des sankaristes mais pas dans la précipitation. "Ça sera plutôt l’aboutissement d’un processus".
A propos des manifestations contre la vie chère, "le FFS déplore les débordements qu’ont connus les grandes villes durant le mois de février mais ne saurait condamner aveuglément de pauvres gens qui luttent pour ne pas mourir de faim".

Il trouve qu’il faut une politique de formation civique pour la jeunesse. Ce parti selon ses responsables, "s’associe à toutes les voix qui réclament la libération immédiate des condamnés des manifestations contre la vie chère de février".

Bachirou Nana

Sidwaya

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