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Manifestations contre la vie chère : La part de vérité du G-14

Publié le jeudi 28 février 2008 à 11h26min

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Même si le gouvernerment s’en défend, selon le Groupe du 14-Février (G-14), la loi des Finances 2008 a créé de nouvelles taxes. Les dernières manifestations contre la vie chère seraient donc, entre autres, le résultat de l’imprévoyance du gouvernement et de son incapacité à prendre à temps et à appliquer sérieusement des mesures préventives. Déclaration.

Les 20 et 21 février 2008, des vagues de manifestations ont secoué les villes de Bobo-Dioulasso, Ouahigouya, Banfora et Gourcy, en réaction à la flambée des prix des produits de première nécessité et à l’érosion du pouvoir d’achat des Burkinabé. Le gouvernement, fidèle à sa politique de l’autruche, a délibérément nié la réalité des mauvaises récoltes de la saison dernière et de son influence sur les prix des céréales.

Il a également nié la réalité de cette flambée des prix des denrées de première nécessité jusqu’à ce que le tollé des médias le contraigne à adopter un communiqué laconique sur la question, appelant les commerçants à faire preuve de retenue dans leurs hausses et n’annonçant aucune mesure pratique pour surveiller et limiter ces dernières.

Contrairement à ce que prétendent des ministres, la loi des finances 2008 a créé de nouvelles taxes :
celle concernant le développement de l’électrification,
celle instaurant la taxe de développement communal qui n’est en fait que le retour de la taxe sur les vignettes et les plaques, supprimée depuis 1986. Dans le même temps, la loi des finances 2008 a fortement réduit les impôts et les taxes sur les revenus fonciers (loyers), sur les droits de mutation d’immeubles et sur les titres fonciers, au bénéfice des nouveaux riches du régime.

Faire payer les taxes et les impôts aux petits

Finalement, alors que la pauvreté continue à s’accroître dans le pays, que les populations sont menacées dans leur survie par la flambée des prix, le gouvernement prend des dispositions pour faire payer des taxes et impôts aux petits commerçants, aux commerçants du secteur informel, aux travailleurs des secteurs publics et privés, aux élèves et aux étudiants, c’est-à-dire aux gagne-petit, tout en réduisant les prélèvements touchant les industriels et les gros commerçants ainsi que les propriétaires fonciers et les marchands de sommeil. C’est une orientation politique très claire, visant à faire la part belle aux riches et à la nouvelle classe dirigeante.

C’est cette même politique du pouvoir à égard de la situation réelle des Burkinabé qui est aujourd’hui sanctionnée par ces manifestations des 20 et 21 février 2008, lesquelles expriment le ras-le-bol généralisé des citoyens, notamment dans les grandes villes. On le voit, tout ce qui arrive est le résultat d’une part de l’imprévoyance du gouvernement, toujours incapable de prendre à temps et d’appliquer sérieusement des mesures préventives pour limiter et enrayer des situations sociales qui frappent dans leur existence quotidienne les masses populaires, d’autre part de sa politique qui favorise les couches les plus nanties au détriment des travailleurs et des plus pauvres.

C’est pourquoi les partis membres du Groupe du 14-Février, tout en regrettant les casses et les pillages opérés par les manifestants, exigent du gouvernement qu’il assume ses responsabilités et prenne rapidement les mesures appropriées pour répondre à la détresse des populations burkinabè traumatisées par la flambée des prix des biens de consommation courante qui s’est instaurée depuis maintenant plusieurs mois.

Ouagadougou le 26 février 2008

Ont signé

Pour le FFS, P. le président et P.O.,Alexandre Sankara

Pour le GDP, Le secrétaire général, Issa Tiendrébéogo

Pour le PAI, Le secrétaire général, Philippe Ouédraogo

Pour le PDP/PS, Le président, Pr Ali Lankoandé

Pour le PDS, Le président, Youssouf S. Ba

Pour le PFID, Le secrétaire général, Kader Nacro

Pour l’UNIR/MS, P. le président et P.O., Dr Adama Dera

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