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MAEP : La gouvernance burkinabè à l’épreuve

Publié le mardi 19 février 2008 à 11h08min

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Depuis hier lundi 18 février 2008, le rapport d’auto-évaluation produit par le Burkina Faso dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) est soumis au "scanner" d’éminentes personnalités qui vont en vérifier la véracité et la pertinence, et établir un diagnostic définitif de la gouvernance du pays.

Une étape importante lancée par les plus hautes autorités du pays et qui permettra de savoir si le Burkina promeut la bonne gouvernance politique et économique à travers l’adoption de lois, politiques, normes et pratiques appropriées. Sans anticiper sur les conclusions des sommités du MAEP, force est de constater que le pays a fait beaucoup d’efforts en la matière depuis deux décennies.

Pays enclavé et sans grandes ressources naturelles, le Burkina s’est hissé comme le rappelait le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale, dans le groupe des pays que François Bourguignon, vice-président de la Banque mondiale appelle "le G8 africain", c’est-à-dire un des huit pays champions de la croissance en Afrique. Au plan politique, le Burkina a taversé avec succès des échéances capitales pour la consolidation de la démocratie et de la paix. La communalisation intégrale mise en marche depuis le 23 avril 2006, va permettre aux populations à la base d’être les premiers décideurs de leur devenir.

Ouverture politique, mise en place d’institutions démocratiques (parlement, CES, CSC, Médiateur du Faso...), promotion des droits humains et d’une justice forte et indépendante, exigence de la bonne gouvernance avec l’adoption récente (mai 2005) à Ouahigouya de la politique nationale de bonne gouvernance, création de structures de contrôle..., le Burkina a fait le choix du développement pour une nation prospère. L’effort continu d’assainissement des finances publiques, la réforme du système fiscal et du statut de la terre, l’accroissement du programme d’investissement public avec le social comme pierre angulaire du développement, s’inscrivent dans cette optique.

Cependant, tout n’est pas rose, et, loin de verser dans l’autosatisfaction, les dirigeants veulent garder le cap, surtout que la pauvreté n’a pas encore reculé comme il serait souhaitable. 41% de Burkinabè en sont victimes, et comme l’a dit le Premier ministre, "c’est évidemment 41% de trop". Les conditions de vie de très larges franges de nos populations demeurent inacceptables. Raisons explicatives entre autres, la structure de notre économie qui n’a pas changé depuis un demi-siècle, le secteur industriel qui subit les coûts exorbitants des facteurs de production et de l’étroitesse du marché national, la qualité et la quantité insatisfaisantes de nos infrastructures, l’inefficacité des systèmes éducatif et sanitaire.

Last but not least, le chômage qui frappe une large fraction de la population active, notamment les jeunes et les femmes avec des conséquences économiques et sociales désastreuses sur la société (insécurité, prostitution, découragement). On n’oubliera pas les phénomènes de la corruption et de la fraude qui sapent insidieusement les efforts entrepris. Les gouvernants ont la pleine conscience des handicaps et ont la volonté ferme et résolue de les surmonter. En allant souverainement au MAEP, ils le prouvent, et, les recommandations du rapport d’évaluation permettront de consolider la démocratie et la paix sociale.

Boubakar SY

Sidwaya

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