LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

60e anniversaire du débarquement des alliés : Jour J+1

Publié le lundi 7 juin 2004 à 07h47min

PARTAGER :                          

Il y a soixante ans, le débarquement des alliés en Normandie. Moments sublimes pour tout chef militaire.

Mais au delà de l’action tactico-stratégique, la portée historique de l’acte de ces millions d’hommes reste comme une grande page des hauts faits de notre ère. Libérer la France pour porter la paix dans l’humanité en proie à une guerre mondiale. La deuxième du millénaire passé.

Aujourd’hui soixante ans après, dans les esprits de ces fiers guerriers, ce sont des grands souvenirs. Et pour la communauté internationale, c’est la paix retrouvée qui est magnifiée. En réalité le contexte mondial commande encore des "D-day" comme le disent les anglais pour "libérer" le monde des inégalités, sources de nombreux "petits" conflits. Des conflits qui à priori sont de moindres portées. Mais qui au regard des souffrances des populations concernées, sont un drame.

Et si le débarquement des alliés en Normandie n’était rien moins que le droit d’ingérence qui a vécu la dernière décennie du millénaire passé. Avec certes ses hauts et ses bas. Comment fermer les yeux lorsque quelque part des populations subissent les bons vouloirs d’hommes plus à la quête de leurs intérêts que de ceux de leurs compatriotes ? Comment accepter que pour des besoins égoïstes, des hommes jettent leurs semblables à l’errance, voire à la mort ?

C’est ce refus des alliés face à la percée de l’hitlérisme qu’il faut aujourd’hui saluer. Depuis lors, le monde occidental connaît une relative paix où les conflits se sont déportés vers la périphérie. En l’occurrence les Etats pauvres du Sud. Avec la crise ivoiro-ivoirienne qui s’est ajoutée aux "autres" guerres, le continent africain connaît dans la quasi totalité de ses sous-régions des conflits soit intra, soit extra nationaux. Les conséquences bien sûr dépassent toujours les entités géographiques de ces Etats en conflit. Comment alors une communauté d’Etat, au nom de la solidarité entre les peuples, au nom du principe du secours à personnes en danger peut-elle s’investir au-delà de la phraséologie politicienne dans l’imposition de la paix dans un pays tiers ?

Comment aider à sauver outre les populations autochtones, vos ressortissants victimes de xénophobie dans leurs pays d’accueil sans être taxé d’interventionnisme ? Les réponses à ces questions dépassent, il est vrai le seul cadre de la volonté politique. Elle implique des considérations textuelles qui tardent à prendre corps. La mise sur pied du Conseil de Paix et de sécurité (CPS) au niveau de l’Union africaine semble jeter des pistes de solutions pour les peuples africains. Alors même que sur le plan international, la paix n’a jamais été autant une préoccupation des peuples. Israël-Palestine, Etats-unis-Irak nous rappellent toujours que la paix n’a pas de prix.

Il reste certain que ce 6 juin 1944, lorsque les hommes placés sous le commandement du général américain Einsenhower prennent pieds sur les côtes normandes, ils ouvraient la voie à une ère nouvelle pour l’humanité. Une année après, en 1945, sur les cendres de la Société des nations, l’Organisation des Nations unies voyait le jour. Alors même que la guerre mondiale s’achevait. Une décennie après ce grand jour, le processus de décolonisation s’accélérait en Afrique et partout où des peuples vivaient sous domination étrangère.

En dépit de ces acquis, les injustices sont au rendez-vous du quotidien des pauvres. Classés tiers-monde, puis quart-monde les populations de ces pays vivent dans la précarité, connaissent la faim, les maladies etc. Ce qui pose en sourdine la question de la stabilité. Le débarquement a libéré l’Europe de la barbarie. Du même coup, elle a permis à des milliers de combattants africains baptisés "tirailleurs" engagés sur d’autres fronts de regagner leur pays. Malheureusement des personnes pour lesquelles, le souvenir des hauts faits n’a pas la même portée.

Jean Philippe Tougouma
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique