"La paix et la concorde que le président burkinabè, Son Excellence Blaise Compaoré, a oeuvré sans réserve et sans hypocrisie à instaurer au Togo, suite à la crise consécutive à l’élection contestée de Faure Gnassingbé à la tête de l’Etat, sont manifestement en péril. En ma modeste qualité de modeste observateur de la scène politique africaine en général, et togolaise en particulier, je ne peux rester indifférent au supposé conflit entre les frères Faure et Kpatcha Gnassingbé sur la gestion du pouvoir. Au regard des développements de cet imbroglio politico-familial, tout laisse apparaître qu’il s’agit d’une entreprise ourdie par des thuriféraires de Faure pour affaiblir son régime et en profiter. La déchéance de Kpatcha de son poste de ministre de la Défense, intervenue lors du dernier remaniement du gouvernement, sous le prétexte qu’il préparait un coup d’Etat, me paraît insensé et inquiétant. Vraisemblement, les ennemis du Togo parmi lesquels on compte des dirigeants de la sous-région et des amis perfides de la famille, non contents d’avoir réussi à faire effondrer le pays, ont opté pour la voie de la déstabilisation au sein de la famille de feu Eyadéma. Sinon, comment comprendre qu’on prête des ambitions présidentielles à Kpatcha pendant que son propre frère tient les rênes ?

A tous les égards, il ne s’agit ni plus ni moins qu’une manoeuvre de pyromanes savamment montée et exploitant la jeunesse des deux frères pour accaparer le pouvoir. Même si la gestion familiale du pouvoir politique est condamnable, il n’en demeure pas moins qu’il permet de se prémunir de certains coups bas. Les actes que pose Kpatcha démentent pourtant ces affabulations. Faure a intérêt à faire confiance à son frère plus qu’à toute autre personne de son entourage bondé de rapaces de tout acabit. Pourquoi ne s’inspirerait-il pas de l’exemple-bien que critiquable- de Fidèle Castro au Cuba ? Il s’est engagé aux côtés de son frère et s’est, du reste, investi pour la victoire du RPT (Rassemblement du peuple togolais), parti au pouvoir, lors des législatives de 2007, notamment dans le nord du pays, à Kozah précisément, où il a, par ailleurs, été élu député.

(...) Faure doit se ressaisir et ne pas laisser les pyromanes tapis dans l’ombre qui attendent pour profiter d’une déchirure de la famille pour accomplir leurs basses besognes.

Du reste, Faure doit méditer encore sur les propos de François Akilo Esso Boko, ancien ministre togolais de l’Intérieur, en exil en France, qui disait en substance sur les ondes de RFI que "l’acharnement et le lynchage médiatique pour diaboliser Kpatcha Gnassingbé, pour le présenter comme l’homme à abattre, l’homme par qui tous les problèmes arrivent au Togo, ne me paraît pas la bonne manière pour Faure de s’émanciper de la tutelle familiale. Les choses doivent s’apaiser entre les deux frères, et le Togo doit pouvoir s’épargner d’une guerre fratricide au sommet de l’Etat"."

Le Petit sorcier

Le Pays