La saison des fêtes est bel est bien terminée à présent. Place désormais aux dossiers brûlants. Du moins, il faut espérer que les fameuses cérémonies de présentation de vœux qu’affectionnent certains cadres de ministères ne feront pas reculer les actes concrets qu’on attend de l’équipe gouvernementale sur le terrain.

Inutile de dire qu’on souhaite moins de déclarations de bonnes intentions du Premier ministre que des actes vigoureux et concrets à même de faire goûter au plus grand nombre les fruits des réformes annoncées. En effet, tant que les masses laborieuses ne ressentiront pas effectivement les effets des performances économiques dont le gouvernement se gargarise, il sera vain de polémiquer sur les classements et les contre-classements du PNUD.

La sempiternelle équation de la bonne gouvernance constitue sans conteste un défi majeur pour lequel Testicus Zorro et son équipe sont très attendus. Les dernières convulsions que connaît la Justice dans l’affaire dite du DG des douanes sont la preuve que le pouvoir judiciaire continue d’être le ventre mou de la démocratie burkinabè. Pour avoir raté l’occasion de retrouver ses lettres de noblesse face à plusieurs dossiers brûlants, l’appareil judiciaire risque de devenir le tombeau de l’action gouvernementale. La question est si préoccupante qu’il va falloir aller au-delà des palliatifs momentanés de jeu de chaises musicales ou de réformes de façade. Il faut une mutation profonde.

« L’édification d’une société de responsabilité, d’espérance et de solidarité qui garantisse la justice sociale, l’égalité des chances et le bonheur partagé » dont le Blaiso national a réaffirmé le « choix obstiné » dans son speech du 31 décembre 2007 passe par des actions vigoureuses, une prompte et « juste sanction des manquements » à cet idéal et une préservation permanente des valeurs cardinales de la république.

A quelque deux années seulement de la fin du quinquennat du Blaiso nouveau, force est de reconnaître que Testicus Zorro et sa cohorte de ministres ont du pain sur la planche. Au Faso, les gouvernants sont peut-être épargnés par l’angoisse des sondages, mais lorsque leurs actions ne produisent pas d’effets escomptés, cela ne se sent pas moins. Aux actes concrets, donc, mesdames et messieurs les ministres. Ce ne sont pas les dossiers brûlants qui manquent.

A. Houédraogo

Journal du jeudi