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Agenda politique au Burkina : La contribution du député Mahama Sawadogo

Publié le lundi 24 décembre 2007 à 09h04min

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Le rang du Burkina dans le dernier rapport du PNUD et les dossiers de justice pendants sont les deux sujets que le député Mahama Sawadogo analyse dans l’écrit ci-dessous.
Parmi les questions de l’agenda politique en cette fin d’année, figurent en bonne place, le classement du Burkina Faso dans le rapport annuel du PNUD et les dossiers pendants en justice.

Du rang du Burkina Faso dans le classement du PNUD

Pour déterminer le degré de "bien-être" dans chaque pays, le PNUD utilise un indicateur appelé Indice de développement humain ( IDH). L’IDH est un indicateur synthétique composé de trois indicateurs simples : espérance de vie, niveau d’éducation, pouvoir d’achat. Chacun de ces indicateurs simples représente l’unité 1 lorsqu’il atteint sa limite, soit 85 ans d’espérance de vie, 100% de scolarisation des enfants et d’alphabétisation des adultes, 40 000 dollars de PIB réel par habitant. Ainsi, sur la base de cet indicateur, le Burkina Faso est classé 176e sur 177 dans le rapport annuel 2007/2008.

En revanche, selon un récent rapport de la Banque mondiale sur la bonne gouvernance en Afrique bâti sur six critères, le Burkina Faso arrive en tête dans la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, soit le 7e rang africain. L’élaboration de ce rapport est le résultat d’enquêtes et de consultations menées de novembre 2006 à janvier 2007, dans 52 pays africains. Chaque pays est évalué sur la base des droits politiques, civils et les droits de l’homme, la probabilité des menaces violentes contre son gouvernement ou de changements violents à sa tête, la compétence de la bureaucratie et la qualité de la prestation du service public.

L’incidence des politiques non favorables au marché, la qualité de la mise en application des contrats, la performance de la police et des tribunaux, l’indépendance de la justice, la criminalité et la maîtrise de la corruption sont les autres critères de référence de la Banque mondiale. (cf. Sidwaya du lundi 30 juillet/source : Banque mondiale) .

La conclusion que l’on pourrait logiquement tirer de la confrontation de ces deux rapports est qu’une meilleure gouvernance est indispensable mais pas suffisante pour atteindre un meilleur niveau d’IDH. En conséquence, pour améliorer son rang, le Burkina Faso devrait faire davantage de progrès, surtout dans les domaines concernés par l’indicateur du PNUD.

Dans ce sens, on pourrait suggérer au gouvernement de créer des conditions incitatives pour attirer l’investissement privé dans les secteurs de l’éducation, de l’alphabétisation et de la santé. Il pourrait en être ainsi si les éventuels promoteurs de ces établissements d’enseignement, d’alphabétisation et de santé pouvaient acquérir à titre gracieux des terrains, bénéficier d’exonération sur les prix des matériaux de construction et de premier équipement, être déchargés de la cotisation patronale, etc. Ces conditions incitatives doivent être comprises comme participant à la mise en place d’un partenariat indirect entre l’Etat et le privé. Ce partenariat, parce qu’il sera quantitativement et qualitativement supérieur à la pratique de la subvention ou d’aide à des établissements privés pratiqués actuellement, contribuera sans nul doute à accélérer le rythme du progrès en matière d’éducation, d’alphabétisation et de santé.

Des dossiers pendants en justice

La question fondamentale du Droit est celle de son adéquation au juste. La non- conclusion actuelle des dossiers pendants a engendré une situation qui pose de manière nette cette problématique. Ainsi, aujourd’hui, on a l’impression que par rapport à ces dossiers, deux camps s’affrontent : d’une part, ceux qui concourent à dire le Droit, et d’autre part ceux qui luttent pour la justice. Cet affrontement est de nature à conduire à la contestation puis au rejet de l’institution judiciaire et du pouvoir politique par bon nombre de citoyens.

Naturellement, on souhaite que les sentences relatives à ces dossiers interviennent avant les délais de prescription et que ces sentences soient acclamées par la population. Toutefois, il convient d’attirer l’attention des citoyens sur le fait que l’Histoire enseigne que l’acclamation des sentences est aussi dangereuse que leur réprobation par la foule, même si cette acclamation peut être perçue comme l’expression parfaite de la démocratie.

Pour l’instant, les choses ne semblent pas être à ce stade, et la suggestion qui peut être faite est que des efforts soient faits dans chaque camp pour mettre l’accent sur le recours aux moyens prévus par le Code de procédure pénale afin que les dossiers provisoirement clos soient réouverts et traités avec diligence. De cette manière, les sentences finales ne seront ni acclamées, ni réprouvées, mais tout simplement acceptées parce que conformes au Droit et compatibles avec la justice.

Mahama Sawadogo,
Député

Mahama Sawadogo Député

Le Pays

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