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Jean Guion, président du Conseil international de solidarité avec le Burkina : "Blaise Compaoré est un sage doublé d’un pragmatique"

Publié le mardi 23 octobre 2007 à 08h51min

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Président du Conseil international de solidarité avec le Burkina Faso (CISAB) et ami personnel du président Blaise Compaoré, Jean Guion était à Ouagadougou dans le cadre du colloque "Démocratie et développement en Afrique". Il nous parle de sa contribution audit colloque en commençant par faire une analyse de la tenue de celui-ci.

Jean Guion (J.G) . : Je suis présent à Ouagadougou en ma qualité de président du Conseil international de solidarité avec le Burkina Faso (CISAB), institution que nous avons créée il y a vingt ans à une époque où les relations extérieures étaient un peu difficiles à gérer. Notre structure avait donc pour principale mission de refaire l’image du Burkina Faso à l’extérieur, image détruite de façon un peu gratuite par des personnes malveillantes. Aujourd’hui, nous arrivons à un colloque qui est censé faire le point de ce qui s’est passé au cours de ces vingt ans.

Pour ma part, je crois qu’on ne peut faire un bilan qu’à la fin de l’exercice, alors que nous sommes encore très loin de cette fin. On notera néanmoins qu’à travers la célébration de cet anniversaire, nous avons vu deux espaces s’exprimer, à savoir les sankaristes et les amis du président Compaoré. J’ai été très impressionné surtout au niveau de votre publication, par l’objectivité qui a régné dans le traitement de l’information. Il y avait un équilibre des forces au niveau de l’expression. Vingt ans après, compte tenu du caractère passionnel de cette affaire, il faut noter que ce pays a réussi à obtenir une sagesse et une maturité politique remarquables. Tout s’est passé dans la dignité et le respect des opinions des uns et des autres. Par ailleurs, au plan du développement socioéconomique, on note des progrès considérables.
Le pays est reconnu sur le plan diplomatique et économique. Le Burkina vient, du reste, d’avoir un siège non-permanent au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, ce qui constitue une autre zone d’influence. Peu importe donc l’appréciation que l’on porte sur le président, les résultats parlant pour lui.

Sidwaya (S). : Qu’avez-vous apporté concrètement au débat ?

J.G. : Notre apport s’est fait essentiellement sous forme de témoignage. Le témoignage de vingt ans d’amitié, de solidarité, d’expérience. Aussi, nous avons apporté la voix des 9000 adhérents du CISAB répartis sur 123 pays et 5 continents lesquels ont été un peu choqués par certaines mesures prises à l’égard de l’Afrique il y a quelque temps. Nous avons été le reflet de cette indignation. Vous savez que nous défendons le respect dû à tous les individus, ce qui nous amène à déplorer les récentes mesures prises en France (ndlr : la loi sur l’immigration). Les tests ADN sont inquiétants sur le plan de l’esprit, car nous ouvrons une brèche et demain, ce principe peut être utilisé à d’autres critères de sélection qui peuvent être des critères de maladie, racistes, éthiques etc. On ne peut pas accepter cela.

S. : Vous êtes un ami du président Compaoré. Si l’on vous demandait de parler en quelques mots, de l’homme.

J.G. : Je n’aime pas trop m’exprimer sur ce sujet, car je respecte beaucoup le président Compaoré et c’est un ami. L’homme n’a jamais cessé de me surprendre. Nous avons eu des conversations où je n’étais pas d’accord sur ses projets, mais je dois avouer a posteriori que j’ai toujours eu tort. Lorsqu’il il a par exemple, dessiner sur une nappe en papier à Ziniaré le plan de Ouaga-2000, je me suis inquiété en disant que ce projet ne pouvait être réalisé avant trente ans. Vingt ans après, Ouaga-2000 existe. Blaise Compaoré est un sage doublé d’un stratège pragmatique. C’est l’un des rares chefs d’Etat à avoir pris conscience de la réelle indépendance de son pays. Comme disait feu Pierre Mesmer (ndlr : ancien PM français) c’est le De Gaulle de l’Afrique.

Boubacar SY

Sidwaya

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