La conférence publique organisée par le bureau exécutif de l’UNDD, le samedi 15 septembre 2007 à Ouagadougou selon ses animateurs, est un cadre de concertation et de réflexion pour les jeunes dudit parti afin de critiquer la politique africaine de la France et d’attirer l’attention du président français, Nicolas Sarkozy sur les problèmes africains dont ceux de la jeunesse africaine. Concernant la nouvelle politique africaine de la France, Marlène Zébango a noté qu’ »il y a une marge entre le discours préélectoral de Nicolas Sarkozy à Cotonou et son discours de Dakar en tant que président de la République française ».

La vice-présidente de l’UNDD a fustigé Nicolas Sarkozy après avoir écouté son discours de Dakar de vouloir continuer de soutenir les dictateurs au pouvoir en Afrique avec pour conséquences le pillage du continent, la neutralisation et le dévoiement des processus de démocratisation, le renforcement du sentiment anti-français et l’explosion du phénomène de l’immigration.
Elle a, par ailleurs, demandé aux jeunes de l’UNDD de saisir avec force et responsabilité la perche tendue par le président Sarkozy qui désire aussi réellement aider les anciennes colonies de la France en cherchant à comprendre les problèmes de la jeunesse africaine.

A cette effet, les jeunes de l’UNDD lancent un vibrant appel à Nicolas Sarkozy de remettre en cause les multiples outils institutionnels, politiques et comportementaux qui ont participé au détournement de la souveraineté des Etats Africains. Ils proposent que les rapports personnalisés, la politique des réseaux entre chefs d’Etats africains et l’Elysée soient rompus. Les jeunes de l’UNDD suggèrent au président français d’appuyer concrètement la lutte contre l’impunité en Afrique, d’éradiquer le mercenariat d’Etat et de démanteler les bases militaires françaises sur le continent.

Au plan économique, les jeunes de l’UNDD ont formulé des propositions sur l’appui de la France sur la formation des jeunes par un système d’aides directes via un service spécial piloté par les ambassades de France car les multiples fonds encaissés par les Etats africains sont affectés souvent à des emplois précaires ne reposant pas sur des besoins réels de nos pays.

L’UNDD, à travers cette conférence, souhaite que la France privilégie la coopération dans le secteur privé (banques et associations), et qu’elle engage une lutte efficace contre les transferts frauduleux des richesses mafieuses des gouvernants africains et de revenir sur la décision de reporter à 2015 au lieu de 2012, la promesse de consacrer 0,7% du PIB de la France à l’aide au développement.

Au sujet de la diplomatie, les jeunes de l’UNDD trouvent impérieux l’appui de la France à l’intégration régionale. Les missions de médiation, la supervision des élections, et l’aide à l’Afrique par exemple, pour eux, doivent se faire dans le multilatéralisme.

Mme Marlène Zébango incite les jeunes de l’UNDD à rester vigilants pour les événements majeurs du dernier trimestre de l’année qui adviendront notamment la célébration des 20 ans d’accession du président Blaise Compaoré au pouvoir, le 15 octobre prochain qui marquera également les 20 ans de l’assassinat de Thomas Sankara.

Arnaud Djinkmbayé NANGMBATNAN
(Stagiaire)