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Front social : La guerre des tranchées paisibles

Publié le samedi 25 août 2007 à 08h16min

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C’est bientôt fini, les vacances pour les élèves comme pour le gouvernement. Le pays des Hommes intègres, qui a ainsi hiberné pendant l’hivernage, va se réveiller de son sommeil censé être réparateur. Mais ce sera sans doute pour faire face aux « réalités ».

Chacun aura son casse-tête. On va sans doute encore se « rentrer » dedans sur plusieurs sujets, même si, en attendant, sur le front social on assiste à une drôle de guerre de tranchées paisibles.

Sur le front scolaire où le mot « rentrée » n’est pas un vain mot, on attend de voir à quoi va ressembler l’école gratuite. Les parents d’élèves qui ont épargné leurs cabris de la vente pour y faire face ou qui ont laissé filer l’occasion des prêts scolaires confiants en cette gratuité ne se laisseront pas conter si jamais on leur parlait de faux frais annexes.

L’Administration a en effet cette manie de faire des tours de passe-passe pour retirer de la main gauche ce qu’elle a donné avec la droite. Sur ce sujet de la gratuité de l’école, sauf erreur, les APE, dont les cotisations ont fini par passer avant même les frais d’inscription dans les Etablissements, ne se sont pas prononcées sur le maintien ou non de cette ponction obligatoire.

Dans tous les cas, vu que cette expérience de gratuité ne concernera pas tout de suite l’ensemble du territoire national (c’est ce qu’on a cru comprendre), on assistera à la mise en scène d’un Burkina à deux vitesses scolaires. Il faut plus qu’un simple point de presse du gouvernement pour communiquer et informer l’opinion sur ce sujet avant que les cabarets ne s’en emparent.

Autre sujet de préoccupation sous pression : le gaz. S’il ne prend l’eau avec les pluies de l’hivernage, on pourra faire l’économie d’une grogne, pour peu que les bonbonnes soient disponibles en tout temps et en tout lieu. Sinon, il y aura de la fumée sans gaz. De même, la température sociale pourra être stabilisée si, à la pompe, le yo-yo du prix du baril se fait plus discret. Le corps social restera chaud, mais il n’y aura pas de fièvre.

A l’Université de Ouagadougou, la plate-forme revendicative à rallonge étant connue, il appartient aux responsables du temple du savoir de maintenir le cap en actualisant les réponses. L’année écoulée s’est terminée avec des turbulences sur lesquelles pourrait rebondir « l’UFR/Grèves », la virtuelle locomotive à ébullition du campus. Toutes les générations sont passées par-là pour fourbir leurs armes.

Mais tout cela va passer au second plan avec les doubles préparatifs de la date du 15 octobre dont la presse se fait déjà l’écho. De quoi donner du grain à moudre aux thèses antagoniques des intellectuels burkinabè des deux camps ! Une passe d’armes en perspective et heureusement sans remake.

Si les leçons à tirer à cette occasion permettent d’approfondir la démocratie et de promouvoir la bonne gouvernance, le pays pourra sortir vacciné des turpitudes de son histoire mouvementée.

Journal du jeudi

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