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Bonne gouvernance en Afrique : Le Burkina porté au pinacle

Publié le vendredi 24 août 2007 à 08h00min

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Diantre ! Ils ne cesseront jamais d’étonner par leur grande modestie, les Burkinabè. Pendant qu’ailleurs on ferait le diable à quatre pour célébrer le fait, ici c’est à peine si l’on en parle. Et pourtant, ce n’est pas rien : la Banque mondiale vient de classer le pays des Hommes intègres premier dans l’espace CEDEAO et 7e sur 52 pays en Afrique en matière de bonne gouvernance. Une information donnée en juillet dernier.

Même les chasseurs de scoop n’en ont eu cure comme si le fait ne méritait pas d’être à la Une d’un canard. A moins qu’on ne soit pas encore sorti de sa surprise d’autant qu’on a toujours soi-même mis le Burkina en queue de peloton en tout et en quelque compétition à laquelle il participerait. Il faut cependant se résoudre à revenir sur terre parmis les mortels ; les autres qui comparent notre être et ce que nous vivons à ce qu’ils voient alentours nous invitent à avoir confiance en nous-mêmes et à savoir qu’il y a pire ailleurs.

Le Burkina Faso, 1er de la classe sur 16 pays que compte la CEDEAO et 7e sur les 52 Etats africains, en toute logique ça devait intéresser les plumitifs d’autant qu’en journalisme, l’insolite est bien ce qui fait courir, jaser, noircir du papier... Ne dit-on pas que quand un chien mord un homme, cela intéresse peu, par contre si un homme mord un chien, ça commence à devenir intéressant ? De même le train qui arrive à l’heure intéresse peu le journaliste mais celui qui arrive en retard captive son attention. Si nombre de Burkinabè dont beaucoup de ces animateurs de canards ont souvent vu en ce pays le « château Vauvert » (allusion à ce château dit hanté près de Paris), l’appréciation des experts de la Banque mondiale devait faire réagir dans un sens comme dans l’autre. Ainsi donc, en attendant que la surprise passe et que les artistes brocardeurs retrouvent leur esprit pour nous en faire voir, voyons ce qui lustre l’image du Burkina Faso en matière de gouvernance.

Les fruits d’un long processus

En effet, depuis 1998, le Burkina Faso s’est inscrit dans une dynamique en adoptant le premier plan national de bonne gouvernance (1998-2003). Et prenant en compte l’évaluation du plan national, il a été élaboré une politique nationale de bonne gouvernance (PNBG). C’est la mise en œuvre de cette politique qui nous vaut aujourd’hui des lauriers dans le domaine. Le 13 juillet 2005, le Conseil des ministres, comme pour confirmer son attachement à la bonne gouvernance, qui reste une quête permanente, adoptait la politique nationale de bonne gouvernance pour la période 2005-2015.

Une politique qui prend en compte tous les aspects de la gouvernance : gouvernance politique, gouvernance administrative, gouvernance économique et gouvernance locale. La PNBG (2005-2015) a pour finalité de consolider les différents acquis pour soutenir l’élan actuel et, accélérer l’enracinement de la bonne gouvernance dans tous les secteurs. Elle œuvre à anticiper sur les germes de changement perceptibles dans la société, à renforcer le dynamisme de l’économie et améliorer sa compétitivité, à améliorer les performances des institutions et de l’administration et à accélérer le développement du capital humain nécessaire, tel que défini par le président du Faso (cf. programme quinquennal).

Depuis 1998, en matière de bonne gouvernance, le Burkina est sur la brèche et les effets positifs de son action sont en train de se faire sentir. Ce n’est donc pas un fait du hasard, encore moins pour plaire à qui que ce soit, si la Banque mondiale classe le pays premier dans l’espace CEDEAO en matière de bonne gouvernance. Il faut dire que les critères d’évaluation, au nombre de six (6), montrent si besoin en était que de gros efforts ont été faits par nos autorités en matière de gouvernance : pouvoirs publics, stabilité politique, qualité de la réglementation, maîtrise de la corruption, Etat de droit et respect des droits politiques.

Quand un regard étranger qui, plus est, de la Banque mondiale qui a une vue synoptique sur l’évolution de nos Etats trouve du bon en ce qui est fait, que dire de plus ? Si ce n’est qu’il faut persévérer dans l’effort car le meilleur est encore devant. Et comme le conseille Oscar WILDE, "le succès est un poison qui ne doit être pris que tard dans la vie, et encore, à petites doses". Comme pour dire que ce bon classement, doit inciter à plus de performances. Dormir sur ses lauriers, c’est courir le risque de sombrer dans la mal-gouvernance. Gardons donc le cap.

Par Ben Alex BEOGO

L’Opinion

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