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L’Internationale socialiste : le Front populaire ivoirien discrédité

Publié le lundi 10 mai 2004 à 04h46min

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Même si c’est du bout des lèvres ou à contre-cœur, le Parti socialiste français a fini par condamner les graves événements qui ont endeuillé à la fin du mois dernier la Côte d’Ivoire, du fait de la politique d’exclusion de leur "protégé" et "camarade" de l’Internationale socialiste, Laurent Koudou Gbagbo.

L’ambiguïté qui, jusque-là, a caractérisé les rapports entre l’Internationale socialiste et le pouvoir ivoirien malgré les méthodes de gouvernement d’Abidjan, a volé en éclats devant le massacre de civils innocents et la violation massive des droits de l’Homme les 25 et 26 mars 2004. Pendant longtemps, l’Internationale socialiste et plus particulièrement, le Parti socialiste français où le chef de l’Etat ivoirien bénéfice de soutiens multiformes, a privilégié la thèse du complot extérieur venu du Burkina et dont le déclenchement de la rébellion armée de septembre 2002 aurait été une des manifestations.

Ils se sont rendus compte, du moins pour nombre de socialistes qui ont passé leur temps à critiquer la politique africaine de la droite française, que cette thèse à elle seule est insuffisante pour expliquer la décrépitude dans laquelle est tombée la Côte d’Ivoire de leur "ami" Gbogbo.

Malgré les conditions "troubles" dans lesquelles Gbagbo a été élu président, l’Internationale socialiste a applaudi son arrivée "démocratique" au pouvoir. Et cela avec la ferme conviction que leur "ami" a maintenant la chance de prouver que le socialisme démocratique est le meilleur.

Quatre (4) ans, après que constatons-nous ? La désolation : la Côte d’Ivoire ne s’est jamais portée aussi mal. Le pays est au bord de l’implosion, divisé qu’il est aujourd’hui, entre le Nord et le Sud et entre confessions religieuses et ethnies. La Côte d’Ivoire est devenue une "poudrière identitaire" où la gestion politique privilégie le fait ethnique et régional et pas forcément le savoir-faire ou la compétence.

L’Internationale socialiste a été fondé, il y a cent ans, afin de coordonner le combat mondial pour l’égalité, la justice sociale, la démocratie, la paix, la liberté. Autrement dit, elle combat toute discrimination entre individus, la violence, la guerre.

Le Front populaire ivoirien, membre de l’Internationale socialiste n’a fait que prendre le contre-pied des principes généraux de cette organisation de plus de cent quarante (140) membres. Il a substitué aux principes d’égalité, de paix et de justice, le concept de l’ivoirité. C’est-à-dire l’apartheid avec tout ce que cela a d’abject et de condamnable.

Après avoir renié les principes fondamentaux de l’internationale socialiste, quelle place peut encore avoir le Front populaire ivoirien dans cette organisation qui se veut le grand défenseur des valeurs de paix, de liberté, d’égalité ? L’internationale socialiste peut-elle encore accepter à ses côtés, un parti qui marche sur des cadavres pour se maintenir au pouvoir ? Voilà des questions auxquelles il faut des réponses claires si l’Internationale socialiste tient à sa crédibilité. Il devrait avoir une ligne à ne pas franchir pour rester dans la "famille socialiste".

Marcoussis montre le chemin de la paix et de la réconciliation nationale. Pourvu que les autorités ivoiriennes cessent d’écouter ces socialistes qui, pour des intérêts obscurs, égoïstes et inavouables, leur font croire que Marcoussis est inapplicable et que le pouvoir "légitime" de Gbagbo a été déséquilibré au profit des "rebelles" ivoiriens.

Bessia BABOUE

Sidwaya

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