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MBDHP/Boulkiemdé : "Il faut nécessairement les candidatures indépendantes"

Publié le mercredi 28 mars 2007 à 07h58min

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Maré Koudaboué et Kisito Dakuyo

Pour en savoir davantage sur le Mouvement burkinabè des Droits de l’homme et des peuples (MBDHP) du Boulkiemdé et échanger sur certains sujets d’actualité, nous avons rencontré Maré Koudaboué et Kisito Dakuyo, responsables du MBDHP section Boulkiemdé, respectivement président de la section et coordonnateur régional de la zone du centre.

"Le Pays" : Pouvez-vous nous présenter le MBDHP du Boulkiemdé ?

Maré Koudaboué président de la section MBDHP : La section du MBDHP du Boulkiemdé a vu le jour le 10 décembre 1989 ; elle couvre la province du Boulkiemdé et est représentée dans certains départements en sous- sections. En interne, il y a un certains nombre de structures qui appuient le bureau dans ses activités à savoir, la Boutique de droits qui mène des activités de sensibilisation, de promotion et d’éducation des droits humains, la Division femme et enfants chargée de mener des sensibilisations en direction des femmes, des enfants et des personnes vulnérables.

Pouvez-vous nous situer l’atmosphère dans la quelle vous travaillez actuellement ?

Nous travaillons dans une atmosphère assez sereine parce que nous menons nos activités sans trop de problèmes en dehors des difficultés financières.

Des plaintes avaient été déposées au niveau de la justice suite aux actes dont ont été victimes certains de vos militants.

En décembre 2000 certains de nos militants avaient été victimes d’actes de vandalisme. Les domiciles du président , du vice-président, de certains responsables d’autres structures syndicales et associatives, de même que le siège et le Centre de formation du MBDHP avaient été incendiés. Nous avions à l’époque saisi la justice, mais il faut dire que les choses n’ont pas beaucoup évolué.

Comme vous le savez, le palais de justice avait été lui aussi incendié. Nous avions donc déposé la plainte au niveau de la justice de Ouaga. Avec la réouverture du palais de Koudougou, il faut reconnaître qu’il n’y a pas eu d’avancée notable dans ce sens. Nous souhaitons que la justice soit rendue et que les victimes soient dédommagées parce que nous avons été victimes d’une injustice. Mais connaissant la lenteur de la justice burkinabè nous imputons cela à cette situation.

Est-ce que vous avez les moyens de faire avancer ce dossier ?

Nous n’avons pas de moyens particuliers. La seule chose que nous pouvons faire, c’est de voir de temps en temps où ils en sont avec le traitement de ce dossier. Vous n’ignorez pas qu’il n’y a pas mal de dossiers pendants notamment celui de Norbert Zongo auquel nous avons foi qu’un jour il connaîtra un dénouement.

Quels sont les rapports qu’entretient le MBDHP section Boulkiemdé avec la famille Norbert Zongo ?

Ce sont des rapports plus ou moins normaux ; certains membres de la familles Zongo sont nos militants donc à ce titre il existe des rapports personnels entre militants. En dehors de cela, nous sommes aux côtés de la mère de Norbert Zongo par rapport aux événements malheureux de 1998. Donc ce sont des rapports sans particularité précise en ce qui concerne la structure.

Vous venez de lancer une pétition sur les candidatures Indépendantes.

Kisito Dakuyo, coordonnateur régional du centre du MBDHP.

Nous avons d’abord mené une campagne de sensibilisation des populations pour leur faire comprendre le bien-fondé de ces candidatures Indépendantes.

A l’heure actuelle, nous avons mis en chantier des fiches qui sont en train d’être remplies. Il y a des citoyens qui passent ici au siège du MBDHP pour le remplissage de ces fiches. Nous avons aussi envoyé des fiches au niveau des différents comités et dans les départements. Le constat que nous faisons est qu’il y a de l’engouement ; même les militants des partis politiques, en particulier ceux du parti majoritaire, signent cette pétition. C’est vrai que l’opposition se faisait au niveau de l’Assemblée mais, je crois qu’à la base des partis politiques, les gens ont compris qu’il faut nécessairement passer par là s’ils veulent émerger.

Les partis politiques ont présenté les listes de leurs candidats aux législatives du 6 mai 2007. Quel est votre commentaire en tant qu’observateur politique ?

La question que je me pose est de savoir si c’était réellement le choix des militants à la base ou si ce sont des candidats imposés par le sommet. Parce qu’il y a des candidats qui sont toujours positionnés et une fois élus on ne les voit plus ; mais lorsqu’il y a des nouvelles échéances, ce sont encore les mêmes qu’on positionne. Je pense qu’il faudrait peut-être revoir cet aspect des choses, parce que dans certains partis politiques on a vu que la question de positionnement des candidats a été cruciale. Je crois qu’au niveau du Boulkiemdé aussi, qu’on le veuille ou non, il y a des mécontents.

Avec le travail que le MBDHP, pensez-vous que de nos jours les gens connaissent mieux leurs droits ?

Sans faire dans la démagogie, je pense que depuis que le MBDHP existe les gens connaissent de plus en plus leurs droits et les revendiquent.

La preuve est qu’il ne se passe un jour sans que des gens ne viennent au siège poser des problèmes de droits qui les concernent, soit ils veulent mieux comprendre soit ils ont un problème et ils cherchent à être accompagnés pour revendiquer leurs droits. Nous comptons d’ailleurs sur tout le monde pour amener ceux qui ne connaissent pas encore leurs droits à les découvrir.

Aujourd’hui, Halidou Ouédraogo, le président national du MBDHP n’est plus le président de l’UIDH. Est-ce que cela ne pourrait pas affaiblir le MBDHP ?

Je ne crois pas. Le MBDHP est né avant l’UIDH et a fait la fierté de l’UIDH.

Je pense que c’est le contraire qui est plutôt possible parce que le MBDHP renforçait l’UIDH.

Je voudrais relever par ailleurs que les citoyens ont intérêt à se mobiliser autour des questions qui les préoccupent parce qu’aujourd’hui, avec la décentralisation et la communalisation intégrale, il faut qu’ils s’approprient eux-mêmes la gestion des affaires publiques. C’est dans ce cadre d’ailleurs que le MBDHP a lancé cette pétition pour que les élections de proximité ne puissent pas exclure certains citoyens. Comme vous le savez le développement est une affaire de tous ; par conséquent, on ne peut pas développer une localité en faisant des choix qui ne se justifient pas.

Entretien réalisé par Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

P.-S.

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