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1er Congrès ordinaire de l’UNDD : « Désormais, nous ferons moins de discours »

Publié le lundi 12 février 2007 à 07h39min

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L’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) a tenu son 1er Congrès ordinaire les 10 au 11 février 2007. La crise ivoirienne a été présente tout au long de cette rencontre, et au plan national, les dirigeants du parti de la panthère ont pris la résolution de désormais privilégier l’action.

Juillet 2003. L’Union nationale pour la démocratie et le développement (UNDD) renaît de ses cendres, après avoir disparu, en même temps que d’autres partis politiques, un fâcheux jour de novembre 1980 avec la prise du pouvoir par les colonels. En 2003, sa renaissance a été précipitée, et Hemann Yaméogo a été laissé au bord de la route par le groupe de Gilbert, qui s’en est allé avec l’ADF-RDA.

Le fils de Maurice Yaméogo s’est donc rappelé aux bons souvenirs de ce parti (UNDD), dont le grand fait d’arme a été d’avoir mis en ballottage, en 1978, un président régnant à l’époque, dénommé Général Aboubakar Sangoulé Lamizana. Mais il ne suffisait pas de naître ! Depuis lors, que de difficultés et de démissions de cette maison UNDD !

Une situation qui, avouons-le, a dû même ébranler, à une époque, le maître des lieux. Quand on est abandonné par ses meilleurs amis, on ne peut tout de même rester de marbre ! Parmi ceux qui avaient quitté le navire, figurait d’abord le petit frère Salvador Yaméogo. Le dernier départ en date, c’est celui de l’ancien fidèle lieutenant d’Hermann... Fidèle Hien.

Cependant, en cette matinée du 10 février 2007, à la vue de tout ce monde qui a rempli la Maison du peuple de Ouagadougou lors de cette clôture du congrès, qui s’est ouvert au stade du 4-Août, on ne peut que se faire à l’idée que le « Parti de la panthère » est loin d’être moribond, ou pour le moins, que l’UNDD semble reprendre du poil de la bête.

Certes, la Maison du peuple n’est pas le stade du 4-aout, mais quand elle est pleine comme un œuf avec cette ambiance des campagnes à l’américaine, ça impressionne tout de même. Au grand plaisir d’Hermann Yaméogo qui s’est écrié : « Je suis un habitué des rencontres, mais celle-ci est particulière ». Et, se tournant vers la presse, il a imploré : « Acceptez de dire quand même, de temps en temps, que l’UNDD est un grand parti ».

En dehors du renouvellement du Bureau exécutif national (BEN), comme il fallait s’y attendre un peu, le principal autre sujet abordé était la crise en Côte d’Ivoire. D’ailleurs, on a noté une présence remarquée de représentants de l’UNDD au pays d’Houphouèt-Boigny, dont les déclarations ont fait mouche parmi les militants.

A écouter ces messieurs et dames venus de la lagune Ebrié, Hermann Yaméogo a été le seul homme politique du Burkina à avoir eu le courage de venir leur rendre visite et à s’enquérir de leurs souffrances aux pires moments de la crise. Et pour tous ces intervenants, les négociations qui sont actuellement entamées ont donné raison, sur toute la ligne, au chantre du Tekré.

Ce dernier a réagi en ces termes, en abordant l’actuelle médiation qui est en train d’être faite par le président du Faso : « Ce qu’il tente de faire ailleurs, s’il a peur de Dieu, qu’il le fasse ici, où rien ne va. Mais ce n’est pas la faute de Blaise Compaoré. Il n’est pas démocrate, donc il ne peut appliquer la vraie démocratie ».

Le président de l’UNDD, dans un ton va-t-en-guerre, a fait remarquer à l’auditoire qui, visiblement, buvait ses paroles, qu’il faut souvent forcer la porte du changement et averti que, désormais, le parti mettrait moins l’accent sur les déclarations et les conférences de presse, au profit d’actions plus visibles, comme la désobéissance civile, prévue par la Constitution.

Prenant l’exemple de dirigeants de pays qui ont reculé grâce à la pression, il a encouragé ses militants en ces termes : « Quand vous n’êtes pas contents de quelque chose, faites-le savoir. N’ayez pas peur. S’il y a une action, je serai devant vous et non derrière. Après ce congrès, mobilisez-vous ».

A l’issue de ce 1er Congrès ordinaire, il y a eu également un petit changement dans la ligne idéologique du parti, qui, du centre-gauche, a viré vers la social-démocratie. Explication de cette métamorphose par Hermann : « Nous voulons mettre en pratique ce que nous prônons et nous rapprocher de nos partis amis, comme le MPLA (Angola) et le FPI (Côte d’Ivoire) ».

Des motions de recommandation ont été également rendues publiques, qui ont porté sur les conditions d’une vraie paix en Côte d’Ivoire, le retour au scrutin régional lors des prochaines législatives, le règlement du dossier Norbert Zongo par un tribunal international, et le droit à la résistance « parce que, ont fait remarquer les congressistes, « les gens du pouvoir s’accommodent des déclarations qui ne les empêchent pas de dormir ».

Issa K. Barry

L’Observateur Paalga

P.-S.

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