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Mme DABIRE, présidente de l’Association « Seyooré-Sahel » : « Il faut aider le Sahel... »

Publié le jeudi 1er février 2007 à 07h50min

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Mariama Dabiré-Dicko

Avec une bonne dose de volonté et de conviction, on peut être utile à son prochain même quand les moyens financiers manquent. Comme dirait l’autre, vouloir, c’est pouvoir. C’est, sans doute, cette conviction qui guide Mme Mariama DABIRE/DICKO, présidente de l’Association « Seyooré-Sahel ».

Une jeune association qui fait déjà parler d’elle dans le Sahel à travers ses multiples actions en faveur du développement en général et du bien-être de la jeune fille et de la femme en particulier. « Le Sahel n’est pas pauvre mais le Sahel est délaissé... », c’est la certitude de Mme DABIRE qui reste cependant confiante quant à l’avenir de sa région. C’est avec plaisir que nous avons reçu cette brave actrice du développement pour un entretien.

Présentez nous votre association, Seyooré-Sahel ?
Mme Mariama DABIRE/DICKO (MDD) : Il faut d’abord que je précise que Seyooré-Sahel veut dire la joie au Sahel, apporter la joie au Sahel. Nous avons commencé nos activités il y a bien longtemps. Mais c’est le 1er février 2006 que nous avons eu notre récépissé de reconnaissance officielle. Le siège de l’Association est à Ouagadougou.

Quels sont les objectifs de votre association et pourquoi le Sahel ?

MDD : Comme toute association, c’est de contribuer au développement. Mais de manière spécifique, nous venons en aide aux personnes défavorisées, aux Orphelins et enfants vulnérables (OEV). Dans la même dynamique, nous intervenons aussi dans la sensibilisation et l’aide à l’éducation en général et celle des filles en particulier dans le Sahel, la lutte contre le VIH/Sida au Sahel par la sensibilisation et la formation de nos membres. Bref, toutes les actions qui peuvent contribuer au développement et au bien-être de la population du Sahel.

Pourquoi avez-vous décidé d’intervenir uniquement dans le Sahel ?

MDD : En réalité, nous n’intervenons pas uniquement dans le Sahel. Notre association est à caractère national, mais pour le moment nous intervenons plus au Sahel.
Pourquoi le Sahel ? Le Sahel, parce que c’est une région un peu délaissée et défavorisée. Et nous avons décidé de commencer par cette région afin de contribuer à notre manière à son développement.

Quelles sont les activités que vous avez déjà menées au Sahel ?

MDD : Nous y avons déjà organisé plusieurs activités. En 2006, avec la collaboration de l’Action sociale, nous avons organisé un arbre de Noël pour les OEV où nous avons pu remettre des kits scolaires, des habits, du savon. Nous avons pu également donner des habits aux personnes handicapées. En novembre 2006, nous avons donné encore des kits scolaires aux enfants des écoles de Bougué et de Pobé-Mengao.

C’était environ 1150 kits scolaires composés de livres du primaire au secondaire et de sacs. Nous avons pu le faire grâce à l’appui de l’UNESCO d’une valeur de 9 500 000F CFA. Le 13 janvier dernier, nous avons organisé un autre arbre de Noël avec la collaboration de la direction provinciale de l’Action sociale de Djibo. Il a regroupé 150 enfants vulnérables. Parmi ces enfants 100 scolarisés ont reçu des kits complets. 50 O.E.V non scolarisés ont reçu des effets d’habillement, des savons et un repas communautaire.

Nous avons également pu remettre le même jour des jouets à des enfants dépendants de l’Action sociale (petite section, moyenne section et grande section). Nous avons organisé toutes ces activités pour les enfants parce que généralement, au Sahel les enfants ne connaissent pas l’arbre de Noël.

Nous avons donc estimé que ces enfants ont aussi droit à l’arbre de Noël comme tous les enfants. Ce n’est pas parce que la région est à majorité musulmane que les enfants n’ont pas droit de connaître l’arbre de Noël.
Les personnes défavorisées et âgées ont également reçu des habits et du savon.

Comment est structurée votre association ?

MDD : L’Association a un bureau national de 11 membres. Nous avons des sections dans toutes les provinces du Sahel (Djibo, Gorom-Gorom, Dori, Yagha). La plupart des membres du bureau national sont à Ouaga, une est à Dori. Et le siège de l’association est à Ouagadougou.

Toutes les activités que vous menez nécessitent des moyens financiers. Quelles sont vos sources de financement ?

DDM : Pour le moment, nous fonctionnons grâce aux cotisations des membres et de par nos objectifs et ce que nous faisons sur le terrain, il y a des personnes de bonne volonté qui nous aident, à travers différents dons. On a aussi des personnes ressources qui n’hésitent pas à nous soutenir au regard de nos objectifs.

Que faites vous dans le domaine de la lutte contre le VIH/Sida et de l’excision ?

DDM : Nous menons pour le moment des activités de sensibilisation de la population et nous aidons les enfants orphelins. La population est en train de comprendre que face au Sida il faut une mobilisation à tous les niveaux.

Au niveau de mon service je suis dans une cellule-relais de lutte contre le Sida et je partage cette expérience riche au niveau de l’Association où nous menons la lutte contre la pandémie.
Il en est de même de la lutte contre l’excision où nous faisons aussi la sensibilisation des parents.
Pour 2006, on peut dire que plus de 80% de nos activités ont été réalisées et nous préparons le plan d’activités pour 2007. Nous allons multiplier les sorties de sensibilisation et la formation de nos membres.

Que faites-vous pour la promotion de la femme en général ?

MDD : Cette association est composée uniquement de femmes et nous avons une collaboration avec les ministères de la Promotion de la femme, de l’Action sociale et de la Culture.
L’aspect genre est beaucoup pris en compte à l’Association et nous menons des activités dans ce sens. C’est pourquoi, nous insistons beaucoup sur l’éducation et la scolarisation des filles qui restent un de nos objectifs.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez

MDD : Souvent les gens ne comprennent pas pourquoi on est beaucoup axé sur l’aide et le soutien aux enfants défavorisés et vulnérables. Ce qu’ils oublient c’est que dans une association, il faut avoir des objectifs, mais il n’est pas exclu qu’avec le temps on œuvre pour tout le monde.

Comment se présentent l’éducation et la scolarisation des filles au niveau du Sahel ?

MDD : Je crois que la donne a positivement changé par rapport aux années antérieures. Les parents ont compris et les filles aussi. En nous voyant, elles veulent nous ressembler donc, il faut qu’elles partent à l’école.

Quelles sont les perspectives pour votre association ?

MDD : Comme projet, c’est de pouvoir ouvrir un centre de formation professionnelle pour les filles déscolarisées du Sahel. Et je compte vraiment sur les partenaires qui veulent bien nous aider. Nous voulons venir en aide aux filles qui par faute de moyens n’ont pas pu continuer l’école. C’est un centre qui interviendra dans la mécanique, la couture, la broderie... Je compte vraiment sur d’éventuels partenaires au développement qui veulent vraiment aider le Sahel.

Parlant de partenaire, est-ce que vous en avez ?

MDD : Nous avons pour le moment des partenaires ponctuels. Et vous savez aussi que nous sommes une jeune association et nous restons ouverts à toutes les bonnes volontés. Pour le moment, c’est l’UNESCO qui a financé les activités que nous avons déjà menées. Nous avons eu de l’aide avec la DIACFA librairie, le Premier ministère, la BACB, le médiateur du Faso... Ils ont compris nos objectifs et nous aident de manière ponctuelle. Nous comptons « monter » des projets et les soumettre à certaines institutions.

Avez-vous un appel à lancer aux partenaires ?

MDD : Mon appel aux partenaires, c’est de dire que le Sahel est oublié par rapport aux autres régions. On ne peut pas dire que le Sahel est pauvre... mais le Sahel est oublié et c’est ce qu’on ne comprend pas. Il faut qu’on s’occupe du Sahel. C’est l’appel que je lance à tout le monde. Nous sommes vraiment oubliés dans les grands projets de développement.
Mon souhait est que les bailleurs de fonds pensent au Sahel pour que ses enfants réussissent dans l’éducation. Je remercie ceux qui nous aident comme vous et tous ceux qui pensent au Sahel et qui nous aident.

Interview réalisée par Idrissa BIRBA

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 1er février 2007 à 11:59, par Eltambour En réponse à : > Mme DABIRE, présidente de l’Association « Seyooré-Sahel » : « Il faut aider le Sahel... »

    Je suis tres enthousiamé de constater que l’on vienne au secours du sahels de surcrois lorsqu’il s’agis de nos vaillantes mères et soeurs bravo madame Dabire vous ferai mieux que ses hommes politiques de votre region qui sont incapables de prendre la parole pour défendre la cause du sahel longue vie à Seyooré-Sahel et courte règne à ces piètres politiciens sans arguments

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