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Résolution des crises en Afrique : Encore du pain sur la planche

Publié le lundi 22 janvier 2007 à 07h29min

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L’Afrique continue d’égrener son chapelet de crises. Il ne se passe un sommet ou une grande rencontre sans qu’on n’inscrive à l’ordre du jour une quelconque crise. C’est maintenant une tradition et c’est connu. Le XXXIe sommet de la CEDEAO, qui a campé à Ouagadougou, le 19 janvier dernier, n’a pas dérogé à cette tradition.

La crise ivoirienne, vieille de cinq ans et qui n’a toujours pas trouvé de solution de sommet en sommet, était de nouveau à l’ordre du jour avec de "nouvelles" propositions.

Comme si cette crise qui a constitué le plat de résistance ne suffisait pas, celle de la Guinée encore "fraîche" s’est offerte en dessert aux chefs d’Etat fort embarrassés de s’ingérer parfois dans des problèmes internes à des pays. Mais peuvent-ils rester indifférents et subir après les conséquences ? Au moment où l’on parle d’intégration, de solidarité, c’est même un devoir pour eux de se pencher sur les crises et réfléchir ensemble sur des solutions idoines.

Mais à quoi servent ces propositions si elles sont aussitôt foulées au pied une fois le sommet terminé ? Ce qui est aberrant, ce n’est point la récurrence des rencontres en tant que tel, mais plutôt l’hypocrisie qui accompagne souvent l’application des propositions faites au cours de ces rencontres.

Quelle que soit la volonté des chefs d’Etat et la pertinence de leurs propositions, si les premiers acteurs ne font pas l’effort nécessaire pour accorder leurs violons, nous nous retrouverons toujours à la case-départ. A écouter Laurent Gbagbo et Charles Konan Banny à Ouagadougou, généreux dans de bonnes intentions de parvenir à la paix dans leur pays, doit-on oser croire qu’on est enfin sur la bonne voie ?

C’est le souhait de tous. Tout en saluant l’initiative du président Laurent Gbagbo à engager un dialogue direct avec Guillaume Soro, les chefs d’Etat devraient être de plus en plus fermes dans l’application des différentes résolutions à cet effet et ne pas hésiter à prendre des sanctions quand il le faut. Ainsi, Blaise Compaoré, le nouveau président en exercice de la CEDEAO, a du pain sur la planche. Il a été invité par ses pairs à tout mettre en œuvre pour faciliter ce dialogue entre les différents camps afin de dynamiser le processus de paix en Côte d’Ivoire.

Nul doute que Blaise Compaoré, qui avait été, du reste, sollicité auparavant par Laurent Gbagbo à s’impliquer dans la résolution de la crise, trouvera les arguments nécessaires pour convaincre les belligérants à fumer le calumet de la paix. Il usera certainement du même tact du côté de la Guinée en vue de ramener les différents acteurs politiques et la société civile sur la voie du dialogue. Pourvu qu’il rencontre une oreille attentive de part et d’autre.

Par Zakaria YEYE


Dialogue sans confiance n’est que peine perdue !

A l’occasion du XXXIe sommet de la CEDEAO tenu à Ouagadougou, le 19 janvier 2007, les onze chefs d’Etat de la sous-région Ouest-africaine présents ont salué l’initiative prise par leur homologue ivoirien, Laurent Gbagbo pour engager le dialogue avec le ministre d’Etat Guillaume Soro, secrétaire général des Forces nouvelles.

Le dialogue direct, telle est la nouvelle trouvaille de Laurent Gbagbo pour résoudre la crise qui secoue la Côte d’Ivoire depuis 2002. Veut-on dire que depuis 2002 il n’y avait qu’un monologue dans la recherche des voies de résolution de la crise ivoirienne dont tout le monde dit être fatigué ?

Ainsi, de Marcoussis à Togo I et II en passant par Accra, Pretoria, Abuja, Niamey et on ne sait où encore, l’on se rencontrerait sans dialoguer directement ! La vérité est que les différents acteurs de la crise ivoirienne se méfient les uns des autres, vu la versatilité du président Laurent Gbagbo qui, après avoir applaudi des décisions prises unanimement avec ses pairs à plusieurs reprises, a retourné sa veste une fois de retour en Côte d’Ivoire.

Tout comme Gbagbo, chacun des acteurs de la crise ivoirienne, au lieu de penser à l’intérêt supérieur du peuple ivoirien et de la sous-région Ouest-africaine, lit les décisions et les interprète à sa faveur. Alors, l’égocentrisme et le manque de confiance entre les différents protagonistes de la crise ivoirienne sont sources de blocage.

Ce qui nous amène à soutenir que quelle que soit la forme du dialogue, tant qu’il n’y aura pas une confiance entre les acteurs de la crise en Côte d’Ivoire, cela n’aboutira qu’à un échec. Pourvu que cette fois-ci, le timonier ivoirien soit de bonne foi, sinon, il aura une fois de plus roulé onze chefs d’Etat Ouest-africains dans la farine.

Ali TRAORE

Sidwaya

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