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Organisation des législatives 2007 : La machine toussote au démarrage

Publié le jeudi 4 janvier 2007 à 07h44min

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La machine du processus électoral devant conduire aux législatives de 2007 tangue au décollage. C’est le constat qu’on peut faire après des échanges entre la CENI et les partis et formations politiques sur le chronogramme des élections, boudés par l’opposition dans sa majorité, le 3 janvier dernier à Ouagadougou.

Le premier semestre de 2007 est politiquement chargé pour le Burkina, les législatives ayant été fixées au 6 mai prochain, par le gouvernement le 28 décembre 2006. Suite à cette décision, le président de la CENI, Moussa Michel Tapsoba, s’est entretenu avec les partis politiques, le 3 janvier dans la matinée, sur les actions contenues dans le calendrier électoral des législatives de 2007.

La rencontre a démarré avec des couacs. Car, l’opposition, qui reproche à la CENI d’avoir tripatouillé les listes de ses représentants dans certains de ses démembrements, a boycotté les échanges (lire p. 2 et encadré). Ce, après s’être fait entendre par son porte-parole, Issa Joseph Tiendrebéogo du GDP.

Cela n’a pas empêché Moussa Michel Tapsoba de poursuivre les discussions avec le reste de la classe politique, c’est-à-dire les mouvanciers, les non-alignés et quelques-uns d’entre eux - ADF/RDA, COPEC, se réclamant de l’opposition. Les échanges ont donc porté sur le chronogramme des activités pré et postélectorales.

Première étape, la révision des listes électorales, prévue pour avoir lieu du 10 au 31 janvier, M. Tapsoba a dit qu’elle concerne les citoyens ayant atteint la majorité depuis le 31 décembre dernier et ceux qui, pour des raisons diverses, n’avaient pas pu s’inscrire aux précédentes actions du genre.

Il a exhorté les partis politiques à jouer leur partition dans la sensibilisation de leurs militants, en plus de celle menée par son institution à travers les médias, pour le succès de l’opération, à l’issue de laquelle il est attendu 1,5 million d’électeurs de plus. Le dernier délai de dépôt des candidatures est arrêté pour le 7 mars 2007.

La loi sera respectée dans toute sa rigueur, a prévenu le président de la CENI s’adressant aux structures politiques. Il est soutenu dans ce sens par Cyril Goungounga, le président du PARIS, qui trouve que le non-respect du calendrier pénaliserait « ceux qui prennent au sérieux le scrutin ».

Pour lui, certains de ses camarades sont de mauvaise foi et ne peuvent, par conséquent, entendre Michel Tapsoba, « élu de façon démocratique à la tête de la CENI ». Il a, comme bien d’autres représentants de structures politiques à cette rencontre, demandé que soit prise en compte la prise en charge des délégués des partis aux bureaux de vote.

Ce, en raison de la misère dans nombre formations politiques. Le président de la CENI a par ailleurs indiqué que la carte d’électeur changera de couleur au prochain scrutin.

Notons que l’opposition, après avoir claqué la porte, s’est retrouvée à l’Espace OR à Zogona. Les représentants des partis présents, au nombre de 24, ont apprécié le comportement de leurs camarades de l’ADF/RDA et du COPEC qui, à défaut de suivre leur mouvement, ne leur ont pas non plus demandé des explications. Rendez-vous a été donné pour vendredi après-midi pour tirer les conclusions de la situation.

Hamidou Ouédraogo


Monsieur le Président,

Le 29 décembre 2006, les représentants de l’opposition au sein des démembrements de la CENI du Kadiogo (CEPI, CECI, CEIA) légalement désignés se sont retirés de la cérémonie de prestation de serment au palais de justice de Ouagadougou.

La raison de cet acte est le non-respect par la CENI du procés-verbal légal et légitime de la désignation des représentants de l’opposition dans les démembrements de la CENI du Kadiogo en date du 6 novembre 2006.

En effet, à la lecture de l’arrêté de nomination des membres des démembrements, il a été constaté la modification de la liste des représentants de l’opposition, par la CENI. Ainsi, deux représentants de l’opposition à savoir Ayo Azenwo Soumaïla (MPS/Parti fédéral) et Nikièma Edith (PFID) ont été remplacés par Tapsoba Victor (RDR) et Compaoré Alban (COPAC), deux représentants qui n’ont pas été désignés par l’opposition.

En tripatouillant la liste des représentants de l’opposition dans les démembremebts du Kadiogo, la CENI a posé un acte illégal grave dont elle assumera toutes les conséquences présentes et à venir.

Les partis politiques de l’opposition se sont retrouvés en réunion extraordinaire autour de la question le 30 décembre 2006, après votre refus de les recevoir le 28/12/2006 et 29/12/2006.

Les partis politiques de l’opposition rendent la CENI responsable de la détérioration du climat, qui commence à s’installer entre elle et les partis de l’opposition. Les partis politiques de l’opposition vous réaffirment que la CENI est le fruit de la lutte de l’opposition et des forces démocratiques pour l’organisation d’élections libres, équitables et transparentes au Burkina Faso.

Les partis politiques de l’opposition, par conséquent, ne sauraient tolérer sa transformation en un instrument de plus au service du CDP et de son pouvoir.

C’est pourquoi les partis politiques de l’opposition, sur la situation des démembrements du Kadiogo, exigent : 1. Le respect strict de la liste des représentants de l’opposition dans les démembrements de la CENI au Kadiogo contenu dans le procès-verbal du 6 novembre 2006 et notamment la réintégration, en particulier, des représentants de l’opposition qui ont été soustraits illégalement par la CENI.

2. La reprise partielle de l’élection du bureau de la CEIA de Boulmiougou, notamment pour le poste de rapporteur en vue de respecter l’article 25 du code électoral.

3. L’arrêt immédiat du processus électoral au Kadiogo, notamment le recrutement des agents recenseurs jusqu’au règlement de la crise. En tout état de cause, la CENI assumera l’entière responsabilité des conséquences éventuelles.

Par ailleurs, de nombreuses irrégularités ont été constatées dans la mise en place des démembrements dans d’autres provinces, lesquelles feront l’objet de saisine ultérieure.

Tout en vous assurant de notre ferme détermination à défendre nos droits et tous les acquis démocratiques conquis de haute lutte, veuillez croire, monsieur le président, à notre haute considération.

Ouagadougou, le 2/01/2007

Pour les partis politiques de l’opposition,
Issa Tiendrébéogo
Secrétaire général du GDP

Observateur Paalga

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