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Djibril Bassolé : « Nous allons poursuivre la répression »

Publié le mardi 12 septembre 2006 à 08h26min

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Le port du casque reste obligatoire au Burkina malgré les violentes manifestations consécutives à son entrée en vigueur le 1er septembre dernier. Des opérations de contrôle inopinées y relatives seront incessamment menées. C’est là la substance de la conférence de presse que le ministre de la Sécurité, Djibril Bassolé, a donnée le 11 septembre 2006 à Ouagadougou.

Assurément, le port obligatoire du casque fait partie des décrets les plus impopulaires pris dans notre pays. Les violentes manifestations, le 1er septembre, à l’occasion de son entrée en vigueur, l’attestent. Ceux qui croyaient que les autorités allaient reculer face à la pression de la rue doivent déchanter après avoir écouté le patron des flics de notre pays, Djibril Bassolé. En effet, le ministre de la Sécurité, lors de ses échanges avec les journalistes, a réaffirmé le maintien de la mesure gouvernementale. Et le port du casque est pour lui « une contrainte que nous devons intégrer progressivement dans nos habitudes de tous les jours ».

Le ministre a justifié l’opération conjointe de contrôle du port du casque que les polices municipale et nationale ont menée à Ouagadougou. Il a estimé que ses hommes ont agi en toute légalité. Une légalité qui tire sa source du décret n°2003-418 du 15 août 2003 et de sa modification par le décret n°2005-196 du 4 avril 2005 portant définition et répression de contravention en matière de circulation routière. Ce décret fait obligation à tout conducteur et à tout passager d’une motocyclette ou d’un cyclomoteur de porter un casque de protection agréé par l’Administration.

Pour Djibril Bassolé, les statistiques des services de police, de la brigade nationale des sapeurs-pompiers et du service de traumatologie de l’hôpital Yalgado, portant sur les accidents ayant occasionné des traumatismes crâniens, interpellent au plus haut point les autorités et leur commandent de prendre des mesures urgentes et salvatrices. Le ministre reconnaît que ces accidents sont dus à « la méconnaissance des règles élémentaires du code de la route, à la vitesse excessive pratiquée par certains conducteurs et au manque de protection minimale des usagers ».

L’opération du 1er septembre, en dépit de violentes manifestations, a été, pour le ministère de la Sécurité, un succès puisqu’elle a permis à tout le monde de savoir qu’un décret instituant le port obligatoire du casque existe. Maintenant que tout le monde est au courant de cette mesure, a prévenu Djibril, nul ne doit se laisser surprendre par les futures actions que la police va mener pour la faire respecter.

Ces actions combineront la carotte et le bâton puisque impliquant « incitation, sensibilisation et répression ».

Une œuvre de longue haleine d’autant plus que les Burkinabè ne sont pas habitués au port du casque. Il est donc question ici d’un véritable changement de comportement.

Le prix du casque a connu une envolée depuis le 1er septembre, passant allègrement de 6500 à 12 500 FCFA. Une situation que le ministre explique par les lois du marché à savoir l’offre et la demande. Mais il a assuré aux populations que des mesures seront prises avec le ministère du Commerce pour contenir et contrôler les prix.

Le port obligatoire du casque est une mesure nationale que le ministère de la Sécurité entend appliquer graduellement sur l’ensemble du territoire. Toute personne prise en faute verra son engin immobilisé. Pour entrer en possession de sa moto, l’intéressée devra s’acquitter d’une amende de 3 000 FCFA et s’acheter un casque, qu’il présentera à la police.

Les prochains contrôles se feront dans l’équité et sans discrimination. Si le contrôle du 1er septembre, dans les faits, n’a pas visé les hommes de tenue (militaires, gendarmes, policiers, douaniers), ce ne serait plus le cas dans les jours à venir, parole de Djibril, qui a déclaré que des dispositions ont été prises dans ce sens. Le patron des flics ne s’est pas appesanti sur les casses perpétrées par les manifestants anti-casques. Il a déclaré comprendre ces mouvements d’humeur. Il a assuré que tous les manifestants interpellés ont été auditionnés puis libérés. Cependant, il a déploré le fait que des gens instrumentalisent la lutte contre le casque à des fins politiciennes.

Pour terminer, le ministre s’est porté en faux contre la rumeur qui raconte que des gens proches du pouvoir cherchaient à faire des affaires dans cette affaire de casques.

San Evariste Barro

L’Observateur

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