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Expulsés algériens de France : 12 ans après, ils réclament toujours leurs droits

Publié le samedi 2 septembre 2006 à 08h54min

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Les expulsés algériens de France accueillis par le Burkina ont commémoré le 31 août 2006, leur 12e année de séjour à Ouagadougou. Un point de presse a été animé à cet effet, au cours duquel ils ont tiré à boulets rouges sur l’ex-ministre français de l’Intérieur, Charles Pasqua.

Il y a 12 ans, jour pour jour, que les Algériens expulsés de France ont été accueillis au pays des Hommes intègres. Accusés d’islamistes et de terroristes collaborant avec le Front islamique du salut (FIS), ils ont été refoulés du territoire français le 31 août 1994. Au nombre de vingt en 1994, il ne reste plus que six au Burkina Faso. Parmi ces six, d’aucuns auraient acquis la nationalité burkinabè du fait de leur conjointe native du Burkina. Cependant, ils n’ont pas oublié les supplices subis à Folembray et Flord.

Pour Me Ahmed Simozrag et Noami Soufiane, depuis leur arrivée au Burkina, ni la France, ni le Burkina ne songent à la régularisation de leur situation. Ils clament leur innocence des faits à eux reprochés par les autorités françaises. « Nous souhaitons comparaître devant n’importe quelle juridiction », affirment-ils, pourvu que le droit soit dit.

Au cours du point de presse, les conférenciers d’un jour, ont témoigné leur reconnaissance au peuple burkinabè et à son président pour l’accueil qui leur a été réservé. Mais ils souhaitent quitter le Burkina. A cet effet, Me Ahmed Simozrag témoigne vouloir retourner en France pour trois raisons majeures : la famille, les biens et les droits sociaux à faire valoir dans ce pays qualifié de berceau des droits humanitaires l’y obligent.

Soufiane Noami, époux d’une Burkinabè, n’en démord pas quant à la levée de l’arbitraire dont ils sont victimes. Il comprend difficilement l’injustice qui les frappe, surtout que leurs droits sont bafoués par la France qui s’adjuge la paternité de l’élaboration des droits de l’homme. Actuellement, cadre d’une société de la place, Soufiane affirme que les vingt (20) personnes qui ont débarqué au Faso, sont arrivées sans le moindre document d’identification. C’est ici que chacun d’entre eux essaye de reconstituer ses documents.

Pendant plus de deux heures d’horloge qu’a duré le point de presse, l’ex-patron de la sécurité intérieure, Charles Pasqua a été la principale cible des deux intervenants. Pour eux, il est temps que des mesures idoines soient prises pour qu’ils puissent jouir de leurs droits.

Vu que les multiples démarches entreprises auprès du HCR, des autorités françaises, algériennes, burkinabè et des organismes des droits humains sont restées vaines, Noami Soufiane et Ahmed Simozrag en appellent aux bonnes volontés pour sortir des ténèbres. Car, ils auraient préféré être jugés, peut-être condamnés, mais ils auraient l’occasion de s’exprimer, défendent-ils.

Joël ZOUNDI
Monique ILBOUDO (Stagiaires)

Sidwaya

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