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Elections municipales de 2007 : la base va-t-elle encore compter comme du beurre ?

Publié le mardi 29 août 2006 à 07h50min

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Ça bouge au niveau des états-majors des partis politiques burkinabè. Les assemblées générales, les sessions ordinaires et les congrès se suivent, se ressemblent et poursuivent un même but : préparer les législatives de 2007.

Ainsi, le week-end écoulé, le bureau politique national du PDP/PS d’Ali Lankoandé tenait un Conseil national, la première rencontre du genre depuis les municipales dernières, pour procéder à un réajustement de son dispositif politique pour mieux aborder les échéances à venir.

C’est également le cas du RDB de Célestin Saïdou Compaoré, qui organisait son congrès extraordinaire. Et on s’attend à ce que dans les jours, semaines et mois à venir des partis tels que l’UNIR/MS, l’ADF, et l’UNDD se signalent également pour mieux se concerter pour les échéances qui se profilent à l’horizon.

Chaque parti affûte ses armes. Normal pour toute formation politique sérieuse. Car, demain se prépare aujourd’hui. Et qui veut voyager loin ménage sa monture comme le conseille la sagesse populaire.

Au lieu de noircir les pages des journaux avec des déclarations faites de lieux communs et de formules usées, c’est maintenant qu’il faut se mettre au travail. L’improvisation et les préparations approximatives peuvent entraîner un réveil douloureux.

C’est connu, les municipales d’avril 2006 ont été un véritable test pour les partis politiques pour jauger et se rendre compte de leur réelle implantation au plan national, ce qui leur a permis, sans doute, de tirer des leçons pour les élections futures notamment les législatives de l’année prochaine, qui s’avèrent décisives ; car pouvant confirmer la descente aux enfers de certaines formations ou sonner complètement le glas pour eux.

Elles sont d’autant plus décisives que la modification du Code électoral, qui fit et qui ne continue pas moins de faire des vagues, a ramené la circonscription électorale à la province au lieu de la région lors de la dernière législature et modifié le mode de scrutin.

La proportionnelle au plus fort reste, qui avait permis aux petits partis d’entrer à l’Assemblée nationale, n’est plus de mise. C’est dire donc que la bataille sera rude. Les responsables politiques qui s’étaient fait élire sur la liste nationale sans descendre forcément dans l’arène pour mouiller le maillot n’auront plus ce privilège.

Il faut, cette fois, batailler pour se positionner d’abord au sein de sa formation poliique et, ensuite affronter les candidats des autres partis, dans la province. Les concertations et les tractations vont bientôt démarrer.

Et l’on voit déjà des mécontents qui vont crier au scandale ou peut-être claquer la porte pour migrer vers une autre formation avec une liste de militants ou prétendus tels acquis à sa cause ou, encore, battre campagne en sous-marin contre leur parti. C’est désormais monnaie courante dans notre landerneau politique.

Mais souvent, le ras-le-bol de certains militants s’explique aisément par le manque de débats internes au sein de quelques formations politiques. C’est connu que certains patrons de formations politiques ne sont ni plus ni moins que des roitelets dans leur univers.

Une chose susceptible de créer des frustrations voire des démissions de quelques militants. Ce qui est grave ou même révoltant, c’est que des hommes politiques inconnus jusque dans leur village natal sont souvent imposés comme candidat du parti. La base n’a pas son mot à dire, on lui demande simplement de voter.

Et puisque le vote alimentaire est le sport favori de beaucoup d’électeurs, le député impopulaire passe aux élections comme une lettre à la poste après avoir distribué tee-shirts, thé et sucre à tout vent et tenu des discours démagogiques... Mais, de plus en plus, les électeurs à la base ont les yeux ouverts et ne se laissent plus conduire comme des moutons de Panurge.

C’est une nouvelle donne avec laquelle les partis politiques doivent désormais compter pour éviter les frustrations et les transfuges post ou préélectoraux en cascade. La soif de la démocratie et de la justice internes deviennent une réalité politique.

On est donc bien parti pour vivre une période mouvementée sur le plan politique avec son lot d’alliances, de mécontentements et de démissions en perspectives, une de celles auxquelles nos hommes politiques nous ont habitués depuis le retour à une vie constitutionnelle au Pays des hommes intègres en 1991. Apprêtons-nous alors à vivre d’intenses moments.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

P.-S.

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Municipales 2006

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