LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Renouvellement à la CENI : La société civile du Yatenga défend Salif Diallo

Publié le mercredi 23 août 2006 à 07h28min

PARTAGER :                          

L’élection du représentant de la société civile à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) suscite toujours des réactions. A travers la déclaration suivante, la Coordination des organisations de la société civile du Yatenga (COPROSCY) s’éléve contre le qualificatif de "provinciaux" utilisé lors du scrutin contre certains participants et appelle au soutien de la nouvelle équipe de la CENI afin qu’elle réussisse sa mission.

Réunie en assemblée générale le lundi 21 août 2006 la coordination des organisations de la société civile du Yatenga a adopté une déclaration dont la teneur suit :

L’élection du représentant des droits humains et des libertés à la CENI à laquelle nous avons participé à la demande expresse de Ousmane Nacro de la LIDEJEL le 12 août a été la plus mouvementée depuis la création de cette institution.

Si pour certains, cela est un fait insolite, pour d’autres, cela fait partie du dynamisme, de la vitalité des OSC du Burkina.

Jadis, c’était sur les ondes et dans les journaux que nous apprenions qu’une tierce personne a été désignée pour nous représenter à la CENI ou dans toutes autres institutions. C’est pourquoi nous remercions monsieur Ousmane Nacro de nous avoir permis d’assister à la rencontre du 9 août avec le MATD où après concertation entre nous, il a été décidé ce qui suit :

- Après plusieurs échanges contradictoires, les participants se sont accordés sur les modalités suivantes :

- la mise en oeuvre d’une approche inclusive dans la définition des associations devant prendre part au processus de désignation, et dans ce sens, l’établissement d’une liste complémentaire au répertoire des associations du ministère de la Promotion des Droits humains. Toute association se réclamant des droits humains et des libertés pourrait donc s’inscrire sur la base de son récépissé de reconnaissance ;

- La mise en place d’un secrétariat composé du Pr Loada et de M. Hien et dont la mission serait de dresser la liste complémentaire des associations et de réceptionner les dossiers des candidats ;

- Les dossiers de candidature se composeront d’une part, d’un curriculum vitae sincère mettant en exergue l’aptitude du candidat à représenter dignement la société civile et le Burkina à l’étranger et d’autre part, d’un document de parrainage de l’association au nom de laquelle l’intéressé est candidat ;

- Le curriculum vitae de chaque candidat sera lu devant les délégués devant procéder à la désignation du représentant ;

- Chaque candidat sera physiquement présent le jour de la désignation ;

- La date de désignation dudit représentant est fixée au samedi 12 août 2006 à partir de 15 h dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères ;

- Un bureau électoral sera mis sur pied pour la désignation du représentant ;

- N’auront accès à la salle que les représentants dûment munis d’un mandat des associations inscrites sur le répertoire du ministère de la Promotion des droits humains et sur la liste complémentaire établie par le secrétariat ;

- Le secrétariat sera toutefois chargé, en concertation avec le bureau, de la transmission du procès-verbal du résultat de l’élection dudit représentant au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ;

- Le secrétariat sera chargé des démarches administratives nécessaires pour l’obtention de la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères pour le samedi après-midi ;

- Il sera chargé de la préparation matérielle du scrutin ;

- La date et l’heure limite pour les inscriptions des électeurs complémentaires et de réception des dossiers de candidature sont fixées au vendredi 11 août 2006 à 17h30 au siège du CGD, sis à la cité Azimmo Ouaga 2000 ;

- Les participants ont été invités à informer les autres associations dont les responsables étaient absents à la réunion des modalités arrêtées de commun accord.

Une démocratisation réussie

Vous conviendrez avec nous que la démocratie avance petit à petit au pays des hommes intègres et cela grâce à tous les Burkinabè et surtout de par la volonté manifeste du premier Burkinabè Son Excellence le président du Faso monsieur Blaise Compaoré qui, avant le discours De la Baulle, a su anticiper les événements en adoptant la voie démocratique comme mode de gouvernance. Cette démocratisation réussie fait la fierté de tous les Burkinabè.

A ce propos, nous voudrions saluer toutes les organisations de la société civile basées à Ouagadougou ou en province comme celles de Bobo, de Kaya, de Koudougou, de Tenkodogo, de Manga, de Banfora ... pour leur contribution combien inestimable pour le renforcement permanent de la démocratie qui a toujours été dynamique.

Ainsi, dans cette optique, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), à l’instar d’autres organisations de la société civile, a fait un travail remarquable sur le terrain.

Nous pouvons citer entre autres réalisations du CGD, l’organisation des ateliers régionaux pour fédérer davantage des OSC d’où treize coordinations régionales ont été mises en place de façon démocratique, sans oublier la rencontre société civile et Assemblée, l’analyse du budget communal et ... Aussi, il y forme et informe tous les acteurs sociopolitiques au niveau national et international.

Nous rendons un hommage bien mérité au CGD, aux ONG qui ont contribué et contribuent toujours à l’émergence de la société civile et à l’enracinement de la démocratie par des actions concrètes sur le terrain. Il s’agit entre autres, du MBDHP pionnier des défenseurs des droits humains au Burkina, du Tocsin, du Mouvement pour la Paix de Mr Bidima, du MBEJUS, du RESOCID, du CERPRADE, du NDI, de la Cellule nationale des OSC, du SPONG, du Cercle d’Eveil, de GERDDES.

Ainsi dit, le samedi 12 août 2006, au regard des conclusions du 9 août et sur insistance de M. Ousmane Nacro, nous nous sommes rendus au ministère des Affaires étrangères pour le choix de notre représentant à la CENI. Dans la salle, nous étions dépassés par les propos tenus par les uns et les autres tendant à exclure les "provinciaux", au profit des "nationaux", terme que nous n’avons toujours pas compris jusqu’à l’heure actuelle, ce qui était contraire aux conclusions du 9 août auxquelles tous les ténors de cette remise en cause avaient participé et qu’ils avaient approuvés.

Notre déception fut très grande quand nous avons écouté Ousmane Nacro qui, hier défendait les "provinciaux" les rejetter avec mépris, railleries, négligence aujourd’hui dont lui seul connaît les raisons. Lors de la rencontre du 9 août avec le représentant du MATD et répondant à un des "provinciaux" il a été précis,(confer "Le Pays" du 10 août 2006 où il déclare qu’ils ont tenu compte des associations déconcentrées).

Pourquoi tant de mépris à l’égard des "provinciaux" ?

Au regard des retournements de vestes dont seuls les "nationaux" ont le secret et après le boycott des candidats mécontents, nous sommes restés pour comprendre davantage et nous n’approuvons guère la politique de la chaise vide qui a montré ses limites au niveau national et international. Ces agissements nous obligent à nous poser beaucoup de questions. Pourquoi tant de mépris subit à l’égard des "provinciaux" en développant des idées exlusionistes alors que le Burkina Faso est indivisible.

N’ont-ils pas suffisamment préparé leur campagne, ou est-ce un boycott stratégique ? Ou bien n’ont-ils pas les talents alors que selon Edouard Balladur dans son livre "Machiavel en démocratie (mécanique du pouvoir)" en citant Chateaubriand, il est écrit à la page 7 : "l’ambition dont on n’a pas les talents est un crime."

Nous pensons que la promotion des droits humains n’est pas l’apanage des associations dont les sigles contiennent des H, des J, des D, ......... comme Homme, Justice, Démocratie......... Nous pensons humblement avec une vision peut-être "provinciale" que la promotion des droits humains se manifeste par des actions concrètes de défense et de promotion des droits humains sur le terrain et aussi en se référant aux objectifs définis.

En rappel, pendant la marche contre l’impunité initiée par le Collectif dirigé par l’honorable et clairvoyant président Halidou Ouédraogo, les associations toutes tendances confondues de Ouagadougou comme de Dori ou même de Tougan chez les Samo et de Fada chez nos "esclaves" ont participé activement, et à leur manière, à la lutte pour la défense et la promotion des droits humains. Où étaient les champions en classification des associations des droits humains ? C’est à se demander s’ils ont participé à une seule marche. L’histoire jugera tous les acteurs de la société civile dans cette lutte contre l’impunité.

Une coordination active sur le terrain

Nous concernant, en plus de cette lutte, notre coordination provinciale a mené quelques activités. Nous pouvons citer l’organisation de l’opération "Kono Kaata" (boutons la faim hors du Burkina Faso) en collaboration avec le Syndicat national des artistes-musiciens du Burkina et le Fan club Sami Rama en août 2005. Nous avons fait le tour du Burkina Faso avec les patriotes musiciens en organisant des concerts et tout ce que nous avons eu a servi à payer des vivres pour les démunis que nous avons remis solennellement au CONASUR. En cette période du mois d’août 2005, le sac du mil de 100 Kg coûtait environ 30 000 F CFA.

Aussi, tout récemment lors de la marche des Libanais vivant au Burkina contre l’agression d’Israël, notre représentant en la personne de Tasséré Savadogo a conduit une délégation du Yatenga forte de vingt personnes entièrement prise en charge par notre coordination. Ceux qui ont écouté la Radio nationale ou regardé la Télé surtout Canal 3 ne diront pas le contraire.

Nous posons la question suivante à l’opinion nationale et internationale, ces quelques exemples relèvent-ils des défenses des droits humains ou non ?

Vous conviendrez avec nous que se déplacer à Ouagadougou pour désigner notre représentant à la CENI est un devoir patriotique et quand la patrie vous appelle, vous devez dépenser sans penser.

A la lecture de l’article de M. Jonas Hien paru dans le journal "Le Pays" du lundi 21 août 2006 aux pages 5 et 28, M. Ousmane Nacro est disqualifié pour diriger la LIDEJEL.

Salif Diallo pas mêlé ni de loin ni de près

Pour ce qui est des soutiens supposés ou réels, nous pouvons affirmer sans crainte que M. Ousmane Nacro a certainement utilisé abusivement le nom du ministre Diallo qui n’est ni de près ni de loin mêlé à cette affaire. D’ailleurs le ministre est hors du pays depuis plus d’un mois. Il ne s’immisce jamais dans les affaires de la société civile.

Au moment où les institutions électorales se professionnalisent, nous saisissons cette opportunité pour saluer les acteurs des trois composantes de la CENI actuelle, (majorité ; opposition ; société civile) qui, à la lecture des listes des nouveaux choisis y figure des mémoires électorales qui feront la fierté du Burkina et nous éviteront les tâtonnements, les éternels recommencements surtout que nous sommes à un pas des élections législatives.

Alors au niveau de la majorité, nous avons l’infatigable femme battante Madame Yaméogo Rakiéta qui été reconduite au grand bonheur des femmes du Faso. Du côté de l’opposition, l’ambassadeur Mousbila Sankara qui est un trésor inépuisable en administration électorale est reconduit. Pour ce qui est de la société civile le chef Fimba Onadja, ce vieux Gourma aux reins solides, y reste avec sa sagesse légendaire.

Moussa Michel Tapsoba, un digne représentant

Quant à M. Moussa Michel Tapsoba qui a triomphalement remporté les élections malgré le boycott stratégique des quatre autres candidats, nous lui adressons nos félicitations sincères pour cette confiance renouvelée des associations de défense de promotion des droits humains n’en déplaise aux "Docteurs des droits humains" nous ne doutons pas de vos capacités pour nous représenter valablement.

A l’heure de la quête permanente de la qualité, de l’excellence et du professionnalisme dans un monde où le tâtonnement, la médiocrité n’ont plus droit de cité, la valorisation du capital humain est de mise.

M. Moussa Michel Tapsoba, l’actuel président de la CENI est un monument en administration électorale, il est une référence nationale et internationale, pétri d’expériences, de discernement ; tantôt critiqué par la majorité, tantôt critiqué par l’opposition ce qui confirme sa neutralité. Il fait la fierté des Burkinabè de l’intérieur comme de l’extérieur.

Nous demandons à toutes les confessions religieuses, à toutes les autorités coutumières de faire comme par le passé en priant pour la nouvelle CENI qui sera installée afin qu’elle puisse mener ses activités dans la transparence, l’équité, en un mot dans la paix pour le bonheur de la nation entière.

Fait à Ouhigouya le 21 août 2006.

Pour la Coordination,
Le président de séance ,

Patrice Belem de ACTES
(Action contre la torture et l’exclusion sociale)

le secrétaire de séance,
Ouédraodo Ladji Moussa
de Justice pour tous

Le Pays

P.-S.

Lire le dossier :
Municipales 2006

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique