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Municipales 2006 : Aucune situation explosive à Bobo-Dioulasso

Publié le lundi 24 avril 2006 à 08h41min

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La ville de Bobo-Dioulasso a affiché un calme la veille et le jour des élections. Les partis politiques sont vingt-cinq à être allés à la conquête des mairies des trois arrondissements que sont Konsa, Dô et Dafra. La sécurité a été très discrète et les élections se sont déroulées dans la sérénité.

Dans l’arrondissement de Dafra, c’est dans le calme et la discipline que les populations ont accompli leur devoir de citoyen. Avant 6 heures comme ce fut le cas au collège Yhavé Jiré au secteur n°6, des électeurs avaient déjà pris position devant les bureaux de vote n°8 et 10. Les présidents de ces deux bureaux exhibent les urnes vides et transparentes entourés d’une quinzaine d’électeurs et de quelques membres du bureau avant la pose des scellés.

Cela sous les regards vigilants de deux gendarmes qui veillent sur la sécurité des lieux. Mais un incident malencontreux interviendra aussitôt. Au moment de la pose, un des scellés se brise. Pendant ce temps, des électeurs grognent et s’impatientent de repartir vaquer à leurs occupations.

Ce petit faux pas retardera le début de l’opération de 45 mn au bureau de vote n° 10 puisqu’il a fallu déléguer d’urgence un membre du bureau de vote au niveau de la CECIA de Dafra pour chercher un scellé de rechange. Aux bureaux de vote n°2 et 3 du secteur n°17 (Sarfalao), aucun couac n’a été signalé lors de notre passage. Le vote se déroulait normalement sous les regards vigilants des forces de sécurité, des représentants des partis politiques et des observateurs électoraux.

Dans ce secteur, 25 partis politiques sont en lice pour choisir cinq (05) conseillers municipaux. Jusqu’à 8 heures, ce n’était pas encore la grande affluence comme cela avait été le cas lors de la présidentielle, le 13 novembre 2005. Les longues files devant les bureaux de vote se faisaient toujours attendre.

Au secteur n°5 (zone résidentielle B), le bureau de vote n°2 (sis à l’école Camp B) reçoit le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Bêbrigda Mathieu Ouédraogo accompagné de son épouse et d’autres autorités venues également accomplir leur devoir de citoyen. Après être passé devant l’urne, le gouverneur jette un regard appuyé aux représentants de partis politiques présents dans la salle et lance : « Pourquoi vous faites ainsi grise mine, nous sommes dans une compétition républicaine ». Des propos qui vont décrisper quelque peu l’atmosphère dans ce bureau.

Toujours dans l’arrondissement de Dafra au secteur n°6 (quartiers Bolomakoté, Kuinima et Kuinima Kura) tous les bureaux de vote étaient ouverts à l’heure indiquée, c’est-à-dire à 6 h 00. L’affluence était bien au rendez-vous le matin jusqu’à 8h 30 mn, mais apparemment, elle n’égalait pas celle constatée lors de l’élection présidentielle. Les files d’électeurs semblaient plus réduites. Par ailleurs, il y avait des disparités d’un bureau à l’autre : alors que les uns étaient assaillis par les électeurs, les autres les recevaient au compte-gouttes. Au secteur n°6, il y a au total 12 bureaux de vote pour 6 105 inscrits.

Dans certains bureaux de vote, le nombre de partis représentés par leurs délégués atteignait dix tandis qu’ailleurs ils n’étaient que sept ou six. Selon les présidents des bureaux visités au secteur n°6, tout se déroulait normalement et sans difficulté particulière. Toutefois, il a été fait cas d’électeurs possédant leurs cartes, mais dont les noms ne figurent pas sur les listes des bureaux de vote indiqués. D’une manière générale il faut dire que ce n’était pas la bousculade devant les bureaux de vote au secteur n°6.

Dans l’arrondissement de Dô, la plupart des bureaux de vote ont ouvert leurs portes à 6 h 00 comme prévu si l’on s’en tient aux propos des présidents de bureaux de vote que nnous avons pu rencontrer. Même constat dans les bureaux de vote sis aux écoles Colma A et B et dans les bureaux de vote installés dans le local des animateurs de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) du secteur 11 (Colma).

Si à certains endroits les bureaux de vote se sont ouverts sans électeurs, dans d’autres bureaux de vote par contre les électeurs attendaient d’accomplir leur devoir de citoyen. Devant le bureau N° 9 sis à l’école Colma B, le vieux Sawadogo attendait sur une chaise depuis 5 h 30 mn du matin. Aussitôt ouvert, le bureau n°21 reçoit ses premiers électeurs.

Parmi ceux-ci, Boubacar Traoré qui préfère voter tôt pour pouvoir jouer tranquillement au maracana sur le terrain de l’école où l’attendent déjà quelques amis, balle au pied. C’est au niveau des bureaux n°5 et n°18 qu’il y a la plus grande affluence avec une vingtaine d’électeurs alignés. Les présidents de bureaux de vote présentent les urnes vides avant de les sceller devant les électeurs, les membres des bureaux de vote, les représentants des partis politiques et des observateurs. Le vote peut commencer dans la quiétude. A l’école Colma C, on retrouve davantage d’électeurs parmi lesquelles de nombreuses femmes. Alignés devant les quatre bureaux de vote qui s’y trouvent, ils attendent d’accomplir leur devoir de citoyens.

C’est au niveau des écoles Niénéta A et B (au secteur n°12) que les premiers problèmes apparaissent. Au bureau de vote n°1, Kounandi Konaté est sidérée de s’entendre dire que son nom n’est pas sur la liste électorale puisqu’elle a voté pour le scrutin présidentiel du 13 novembre 2005 dans ce même bureau. Idem pour Aïcha Korbéogo qui ne peut plus voter au bureau n°7 où elle soutient avoir pourtant voté en novembre dernier.

Le maire Moustapha Tinto, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) se propose de résoudre leur problème. Il prend donc leurs cartes d’électeurs et se rend à la Commission électorale indépendante de l’arrondissement (CECIA) de Dô.

Le même type de problème est posé par d’autres personnes au député Salia Sanou (qui est lui-même candidat pour le compte du CDP) venu voter au bureau n° 1. Il prend acte et se propose d’y trouver une solution, mais expose un autre cas qu’il dénonce. « Ce que nous ne comprenons pas, c’est que des représentants de l’ADF/RDA au secteur n°17 (Sarfalao) et au secteur 20 (Lafiabougou) notamment, ont des listes parallèles qui sont les mêmes que celles de la CENI. Ils sont dans les bureaux de vote et cochent les noms des électeurs en même temps que les membres des bureaux de vote.

Cela influence les électeurs et ce n’est pas normal. Pour nous, ils devraient garder ces listes par devers eux et ne pas procéder comme ils le font actuellement », soutient-il en promettant de saisir le commissaire politique régional du parti, Thomas Sanou qui devrait éventuellement se référer à la CENI. Joint au téléphone, le responsable fédéral de l’ADF/RDA pour le Houet, Balamine Diané précise que les listes détenues par les représentants de ce parti ont été prises sur Internet où se trouve le fichier électoral. Et de soutenir : « C’est dans le but de contrôler correctement le scrutin que nos délégués détenaient ces listes dans les bureaux de vote ». Aux dernières nouvelles, lesdites listes ont été retirées des bureaux de vote sur décision de la Commission électorale provinciale indépendante (CEPI) au grand dam du « parti de l’éléphant » et à la satisfaction des ténors du CDP. M. Diané dit avoir cédé pour ne pas que son parti soit taxé de quoi que ce soit arguant que ce qui n’est pas interdit est permis. « A aucun moment la CENI ne nous a réunis pour dire que c’était interdit. Ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle nous a fait savoir cela ».

A la CECI de Dô, sis à la mairie, le président Lassina Konaté donne un début d’explication au premier problème. « Il y a des gens qui étaient doublement inscrits au moment des présidentielles et avec le toilettage des listes électorales, leurs noms ont été rejetés et ils ne pourront pas voter pour ces municipales. Je crois que la plupart des cas sont de ce type, mais nous sommes en train de voir avec la CEPI comment résoudre ce problème ». Certains de ces cas ont néanmoins pu être résolus comme à l’école Tougouait du secteur 22 grâce aux listes additives.

En dehors de ces problèmes, l’ambiance est assez calme dans les bureaux de vote sous les yeux des forces de l’ordre dont la présence est à la fois discrète et dissuasive. On y note une moyenne de 7 représentants de partis politiques sur les 20 en lice pour ces élections. Il faut retenir que pour ces municipales 39 550 personnes sont inscrites dans l’arrondissement de Dô pour voter dans 74 bureaux de vote. Dans les sept secteurs ( n°2, 10, 11, 12, 13, 22 et 23) qu’il compte, 540 candidats briguent 27 postes de conseillers municipaux.

L’arrondissement de Konsa compte 54 bureaux de vote repartis dans les six secteurs fonctionnels de l’arrondissement.

Dès 6 heures du matin, ces différents bureaux de vote ont ouvert leurs portes. Les électeurs étaient présents à cette heure et attendaient. Au bureau de vote n°3 à Accart-ville, le premier électeur a accompli son devoir citoyen à 6 h 05 mn. C’est d’ailleurs dans ce bureau que le maire central sortant de Bobo-Dioulasso et candidat au secteur 9 (Accart-ville) Célestin Koussoubé est allé voter. Arrivé sur les lieux à 6 h, il a dû attendre pendant 40 minutes dans les rangs et a pu voter vers 6h 40 mn. Après son acte civique, Célestin Koussoubé est resté sur place pendant une trentaine de minutes, chose qui n’a pas été du goût de certains électeurs qui lui ont demandé de quitter les lieux.

Si l’affluence est bonne devant certains bureaux de vote comme les n°3 et n°5 à Accart-ville, elle est par contre timide aux bureaux de vote n°6 ou 8 à Accart-ville. Les électeurs défilent en compte-gouttes pour voter.

Au bureau de vote n°2 à Sikasso-cira, sur 726 inscrits, une centaine de personnes ont déjà voté avant 9 heures. Au bureau de vote n°1 à Lafiabougou, cent électeurs ont voté sur 739 inscrits à notre passage.

Dans l’ensemble les élections municipales se déroulent dans le calme dans l’arrondissement de Konsa au moment de notre passage malgré quelques difficultés. Certains électeurs inscrits n’ont pas leurs noms sur les listes électorales.

Adaman DRABO
Urbain KABORE
Frédéric OUEDRAOGO
Sibiry KONE
Jean-Luc BONKIAN

Sidwaya

P.-S.

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