Y ont assisté le président du Faso, Blaise Compaoré, accompagné d’un triumvirat ministériel, ainsi que les chefs d’Etat du Niger, du Togo, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, du Ghana et du Congo-Brazzaville.

“Le peuple béninois occupera une place de choix, je vous rassure, dans le concert des grandes nations. Je vous demande d’avoir espoir en des lendemains meilleurs. Ce renouveau ne sera possible que si chaque Béninois opère une mutation, un changement des esprits et des méthodes, pour aboutir à un changement collectif dans l’intérêt commun. C’est à chacun de vous que je dois rendre compte de mes obligations”.

C’est à travers ces engagements pris devant les Béninois et la communauté internationale, et après avoir prêté serment ( “devant Dieu, les mânes des ancêtres et le peuple du Bénin”), que le Dr. Thomas Yayi Boni a pris les rênes de la gouvernance de son pays. Jeudi 6 avril 2006, à Porto Novo, la capitale politique béninoise, c’est en présence de Blaise Compaoré du Burkina Faso, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire, Faure Gnassingbé du Togo, John Kufuor du Ghana, Olusegun Obasanjo du Nigeria, Denis Sassou N’guesso du Congo, Mamadou Tanja du Niger, que Thomas Yayi Boni a été investi par la Cour Suprême et l’Assemblée Nationale de son pays.

Dans son discours inaugural, le nouvel élu président des Béninois est revenu sur son ambition pour son pays en insistant sur quatre points essentiels de son programme de gouvernement. La qualité des ressources humaines avec des hommes et des femmes bien formés. Une gouvernance concertée avec une obligation de résultat et de rendre compte. La construction de nouvelles infrastructures pour soutenir le développement.

Oser le changement ...

Pour cet ancien banquier, il faut aujourd’hui célébrer la compétence en la reconnaissant, avoir le courage de changer les vieilles habitudes de mal gouvernance. Tout en mettant les Béninois en garde : « pour changer l’avenir, changez vous-mêmes. Privilégions les chances de tous. Changeons de mentalités et de méthodes « . Il reconnaît l’ampleur du mandat de président de la République et surtout, la délicatesse de la mission à lui confiée par le peuple béninois. Un peuple qui l’a élu avec presque 75% des suffrages exprimés, le 19 mars dernier. Boni a donc promis d’assurer ses fonctions en veillant à l’intégrité nationale et au développement, à servir le pays et le peuple en acceptant toutes les initiatives et en saisissant toutes les opportunités.

Le nouveau président béninois, qui a placé son mandat sous la protection de Dieu, s’est inscrit dans l’intégration sous-régionale et africaine. Il a également rendu un vibrant hommage à son prédécesseur, le général Kérékou dont "l’action dévouée au service de la nation a permis les mutations qui font du Bénin, un espace de démocratie".

Blaise Compaoré et sa suite (Joseph Kahoun, le ministre de l’information, Jean Baptiste Compaoré, des Finances, Jean de Dieu Somda de la Coopération régionale, etc.) ont saisi l’occasion pour traduire au nouvel élu, les encouragements du peuple burkinabè. D’autant plus que, pays voisin du Bénin, le Burkina entend poursuivre son processus de développement, dans l’espérance, solidairement avec les Béninoises et Béninois ....

La cérémonie d’investiture a donné une nouvelle image de la démocratie au Bénin. Les candidats battus, dont les deux principaux (Adrien Houngbedji et Bruno Amoussou), ainsi que l’ancien président et actuel maire de Cotonou (Nicéphore Soglo), étaient tous présents à la cérémonie de prestation de serment du nouveau président.

Elu à 54 ans président, Thomas Yayi Boni, ce fils de musulmans (son père est Nago et sa mère Bariba) devenu chrétien évangélique pratiquant, fait la synthèse du pays. Ce natif du Nord, a d’ailleurs fait le plein de voix dans toutes les régions. Nouveau venu sur la scène politique béninoise, cet ancien banquier a fait campagne sur un programme qui prône « le changement », le retour de la croissance économique et la lutte contre la corruption.

Il hérite d’un des pays les plus pauvres du monde, en proie à une crise économique profonde, aggravée par la corruption. Le taux de croissance, qui a atteint 6,2% en 2001, s’est régulièrement comprimé pour se situer à 3,4% en 2004.

Ibrahiman SAKANDE (Envoyé Spécial)

Sidwaya