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Gbabgo, "heureux et comblé" de sa rencontre avec Jacques Chirac

Publié le vendredi 6 février 2004 à 09h57min

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Le président ivoirien Laurent Gbagbo s’est déclaré "heureux et comblé" par sa rencontre jeudi avec son homologue Jacques Chirac au cours de laquelle les discussions ont porté sur son engagement à appliquer l’accord de réconciliation nationale de Marcoussis (région parisienne).

"Tout est au beau fixe, je repars en homme heureux et comblé", a déclaré à la presse le président ivoirien, qui affichait un air radieux, à l’unisson du climat printanier régnant à Paris.

Cette première et attendue visite du président ivoirien à M. Chirac intervenait un an après son départ de Paris dans des conditions de graves dissenssions avec Paris qui lui avait demandé d’accepter contre son gré l’accord de réconciliation nationale de Marcoussis signé le 24 janvier, en région parisienne.

Humilié par l’attribution des ministères de la Défense et de l’Intérieur aux rebelles, il avait quitté Paris alors qu’à Abidjan, ses partisans brûlaient des drapeaux français et s’en prenaient aux intérêts de la France.

Dans sa courte déclaration jeudi, Laurent Gbabgo a très vite parlé de la question du désarmement, des anciens rebelles qui tiennent le nord, mais aussi des forces loyalistes, prévu par Marcoussis.

"Nous sommes arrivés devant un point incontournable, c’est la question du désarmement. Nous avons fait beaucoup d’efforts, tout ce qui suit dépend du désarmement. Le président Chirac et moi nous sommes d’accord là-dessus", a-t-il dit.

Les entretiens ont aussi porté sur les moyens de relever l’économie de cette ancienne colonie française, mise à mal par la crise qui dure depuis de nombreuses années, et qui s’est aggravée depuis la rébellion du 19 septembre 2002 qui a coupé le pays en deux, provoquant l’intervention militaire et politique de la France.

"Le futur proche c’est la sortie définitive de la crise, nous avons demandé naturellement à la France de nous appuyer auprès des institutions financières, le FMI, la Banque mondiale, ainsi qu’auprès de l’Union européenne. Pour le futur lointain, nous avons parlé d’un certain nombre de projets qui intéressent la Côte d’Ivoire et l’ensemble de l’Afrique de l’ouest", a dit M. Gbagbo.

La porte-parole de l’Elysée Catherine Colonna a déclaré que "le sentiment que nous avons est qu’une étape importante a été franchie dans le processus de réconciliation. Mais il faut poursuivre la mise en oeuvre des accords".

Elle a rapporté que, lors de l’entretien, M. Chirac "a souligné à ce titre que le programme DDR (démobilisation, désarmement, réinsertion) est une priorité. Ce sera en effet un élément décisif de la poursuite de la consolidation du processus".

Ce programme, une fois appliqué aux anciens rebelles et aux loyalistes, devrait permettre une neutralisation militaire des belligérants, sous la supervision des Casques bleus des Nations unies dont le Conseil de sécurité n’a cependant toujours pas décidé l’envoi, en raison de réticences américaines.

Le président français a aussi déclaré que "la France se félicitait des progrès réels accomplis dans la mise en oeuvre des accords de Marcoussis". Mme Colonna a cité le retour des Forces nouvelles (ex-rebelles) au gouvernement, la loi d’amnistie, les projets de loi adoptés comme le code de nationalité et la réforme foncière, ainsi que la condamnation à 17 ans de l’assassin du journaliste de Radio France Internationale, Jean Hélène.

M. Chirac a également rendu un hommage appuyé au Premier ministre Seydou Diarra, souvent en difficultés avec l’entourage présidentiel, en exprimant "son appréciation" de son "action à la tête du gouvernement" de réconciliation nationale.

A l’arrivée à l’Elysée du président ivoirien, une dizaine de ses compatriotes ont manifesté leur opposition à cette visite en criant "Gbagbo assassin", "il tue Jean Hélène mais Paris le reçoit".

AFP

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