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Année Senghor au CCF de Ouagadougou : Le parcours de l’homme politique

Publié le jeudi 16 mars 2006 à 08h04min

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Léopold Sédar Senghor continue d’être célébré à Ouagadougou. L’ambassadeur du Sénégal au Burkina Faso a animé une conférence, le 14 mars au Centre culturel français. A l’occasion, l’orateur a fait une brève synthèse des 35 ans de vie politique du poète.

Si le parcours du poète ne laisse pas indifférente l’intelligentsia francophone, celui du politique n’en est pas moins. Au départ, Senghor était attiré par le sacerdoce, mais il sera vite affecté dans un lycée laïc. Le père Latouche trouvait son tempérament incompatible à l’œuvre à laquelle il aspirait. Comme anecdote, le futur poète jouait souvent à l’avocat en faveur de ses camarades séminaristes. C’est véritablement à l’Ecole normale supérieure, au milieu d’un groupe de jeunes socialistes que Senghor commence l’activité politique.

En 1945, celui qui voulait être prêtre devient député sous la bannière du PSF (Parti socialiste français). Entre-temps, il aurait passé deux (2) ans dans les geôes de l’armée nazie.

Lorsque le soleil des indépendances commence à poindre à l’horizon, le politicien demande avec Lamine Gueye la citoyenneté française pour tous les Sénégalais (il y avait des citoyens de première et de seconde zones : ceux qui pouvaient voter et ceux qui subissaient les votes). En Afrique occidentale française, Senghor tente le fédéralisme. La Fédération du Soudan (Burkina Faso, Mali, Sénégal) sera comme un feu de paille. Tirant les leçons de cet échec, l’écrivain politique va dire à ses pairs à Addis - Abeba en 1963, que l’unité africaine ne peut se faire que « par cercles concentriques », c’est-à-dire d’abord par de petits regroupements. Il venait d’accéder au pouvoir en septembre 1960.

En 1980, c’est contre toute attente que l’homme politique quitte le pouvoir. Rien ne l’y contraignit cependant. Il était d’ailleurs en milieu de mandat, et le climat social était propice... Il dira par la suite : « Je préfère les joies de l’esprit aux prisons du pouvoir ». Trois ans après, c’est revêtu du manteau de poète-écrivain que Senghor entre à l’accadémie française avec « sa négritude ».

Jacques De Bourbier, un Français, dira de lui qu’il a réussi le doublé, pour avoir été à la fois un grand poète et un homme politique. En 35 ans de vie politique, Léopold Sédar Senghor a été l’un des acteurs-clés de la création de la Francophonie et du CAMES.

« Les péchés de Senghor »

Après l’exposé de M. Cheick Sylla, l’auditoire a enrichi la conférence par des témoignages et des remarques. Ainsi sait-on que Senghor n’a pas manqué d’opposants. Mamadou Dia, chef de son gouvernement, a tenté un coup d’Etat. Il fera la prison... Cheick Anta Diop a été interdit d’enseigner pendant vingt et deux ans à l’université qui portera plus tard son nom.

« Senghor a modifié la constitution en son article 35, pour permettre à Abdou Diouf d’accéder au pouvoir par la petite porte », soutient le professeur Fall de l’Université de Dakar. Pour les plus jeunes intervenants comme M. Dah (étudiant) et le cinéaste Abdoulaye Diallo, Senghor a été « un valet de la France », c’est pourquoi ils préfèrent « le réalisme de Cheick A. Diop à la négritude senghorienne ».

Ged ZOLA (Stagiaire)

Sidwaya

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