« Épouse de soldat, cœur de soldat » est un concept qui selon son initiatrice, Yolande Kalwoulé, s’intéresse à la qualité de l’environnement duquel part le soldat pour se retrouver au front. Pour elle, cette initiative est une contribution à la lutte contre le terrorisme. « Nous avons constaté que les épouses de soldats jouent un grand rôle dans l’équilibre de leurs hommes. Pour que le soldat se sente bien chez lui et retourne au front en toute sérénité, la femme a un grand rôle à jouer. Elle doit avoir un cœur qui accompagne son mari. En l’absence de son mari, c’est elle qui assume les responsabilités. D’où l’idée, "épouse de soldat, cœur de soldat” », explique-t-elle.

Plus de 200 épouses de militaires et de policiers prennent part à cette première session du concept « Epouse de soldat, cœur de soldat »

A travers cette initiative, il s’agit donc d’armer psychologiquement ces femmes, afin qu’elles puissent être des oreilles attentives pour leurs époux et qu’elles fassent de leur foyer, un havre de paix au sein duquel le soldat se sent bien quand il revient du front. C’est d’ailleurs en substance le message que leur a passé Dr Nestorine Sangaré, elle-même veuve de soldat, lors de la communication inaugurale qu’elle a prononcée. Pour Dr Sangaré, épouser un soldat, c’est épouser sa passion et accepter soi-même de devenir soldat, c’est-à-dire avoir un mental fort, afin de faire face aux difficultés. De son point de vue, les épouses de soldats, à l’instar de leurs hommes, ont des missions à accomplir. Elles se doivent d’aimer leurs époux et de les soutenir, afin qu’ils soient « solides » dans leurs têtes et plus concentrés quand ils retournent au front. Elles exhortent également ces femmes à mener également des activités génératrices de revenus, afin de pouvoir se prendre en charge et surtout les appellent à la solidarité entre elles.

Yolande Kalwoulé, initiatrice du concept « Epouse de soldat, cœur de soldat »

Être femme de soldat serait donc un vrai sacerdoce. C’est pourquoi à travers le concept « Epouse de soldat, cœur de soldat », l’initiatrice souhaite leur donner les rudiments nécessaires pour gérer leurs vies au quotidien en l’absence de leurs époux. Les participantes, à cette première session, estimées à plus de 200, bénéficieront de communications sur la gestion du stress, l’utilisation responsable des réseaux sociaux et l’éducation financière.

Ce concept lancé ce 19 avril rencontre l’assentiment des femmes de soldats qui ont massivement fait le déplacement. Mme Sanou, coordonnatrice de l’Association des épouses de militaires est de ces femmes. Elle estime que « Depuis le début de la guerre, cette initiative devait naître pour sensibiliser les femmes de soldat afin qu’elles sachent comment se comporter quand leurs maris ne sont pas là ».

Le colonel-major Palé Ollo Alain, directeur de cabinet du ministre d’Etat, ministre de la défense et des anciens combattants a salué l’initiative et assurer de l’accompagnement des autorités

Une initiative à saluer…

Pour le directeur de cabinet du ministre d’État, ministre de la défense et des anciens combattants, le colonel-major Palé Ollo Alain, ce concept est à saluer. Il souligne en effet que le tout militaire ne saurait résoudre la question du terrorisme au Burkina Faso. Il faut développer de son point de vue, d’autres initiatives. « Ce sont toutes ces initiatives qui vont concourir à la résolution du problème du terrorisme. Il n’y a rien de tel pour un combattant de quitter le terrain et de rentrer chez lui et de se sentir tranquille, en paix. C’est pourquoi le concept "épouse de soldat, cœur de soldat" est le bienvenu », a-t-il indiqué. Tout en félicitant Mme Kalwoulé pour cette initiative qui vise à créer un environnement familial serein pour les soldats, il l’a rassuré que les autorités sont prêtes à accompagner l’initiative pour qu’elle puisse atteindre les objectifs escomptés.

Dr Nestorine Sangaré a prononcé la communication inaugurale au cours de laquelle, elle a appelé les épouses de soldats à être solidaires et à créer un environnement de paix dans leurs foyers

En marge de l’activité, une collecte de sang a été organisée afin de recueillir du sang pour les blessés du front.

Justine Bonkoungou
Photos : Bonaventure Paré
Lefaso.net