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Burkina : « Le niveau de l’arbitrage est globalement bon avec bien sûr de nombreux défis », analyse Seydou Tiama, arbitre assistant international

Publié le mercredi 13 mars 2024 à 22h00min

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Burkina : « Le niveau de l’arbitrage est globalement bon avec bien sûr de nombreux défis », analyse Seydou Tiama, arbitre assistant international

Seydou Tiama, est conseiller des affaires économiques dans la Fonction publique. Il exerce sa passion qui est l’arbitrage. Il est d’ailleurs l’un des rares arbitres assistant international burkinabè retenu pour la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en terre ivoirienne. Il a fait partie des officiels de six matchs lors de cette édition. Dans cet entretien qu’il a bien voulu nous accorder, M. Tiama est revenu sur son parcours, son avis général sur l’organisation de la CAN 2023, mais aussi sur la participation des Etalons. Lisez plutôt !

Lefaso.net : Cela fait déjà combien d’années que vous êtes arbitre international et quel a été votre parcours pour en arriver là ?

Seydou Tiama : Je suis arbitre international depuis janvier 2012. Exactement 12 ans, cette année, que j’officie comme arbitre assistant international. Mais tout a commencé en 2002 par une formation qui a concerné essentiellement les étudiants pour devenir des élèves arbitres. Nous étions encore à l’université de Ouagadougou, actuelle université Joseph Ki-Zerbo. Après cette formation, nous avions gravi les échelons comme il se devait.

Quelles sont les étapes à franchir pour être un arbitre international ?

Il faut passer par les différentes étapes selon les statuts de l’arbitrage en vigueur. Ainsi, il faut d’abord passer l’étape d’arbitre de district. Après cette étape, il y a celle d’arbitre de Ligue et enfin arbitre de fédération. La dernière étape, je l’ai franchie en 2010. J’ai en gros huit ans de formation pour franchir toutes ces étapes. C’est dans cette dernière catégorie que sont choisis les arbitres internationaux selon des critères de performances physique, technique et médicale. Et, grâce à Dieu en 2012, nous avions eu la chance d’être accepté sur la liste Fédération Internationale de football association (FIFA).

Seydou Tiama (1er à partir de la droite) lors du match Angola contre la Namibie

En plus de la CAN 2023, combien d’autres CAN avez-vous officié ?

En plus de la CAN 2023, nous avons également participé aux CAN 2019 en Égypte et à la CAN 2021 au Cameroun. Par ailleurs, nous avions eu la chance de prendre part aux phases finales des compétitions de catégorie suivantes : CAN U20 en Algérie, CAN U17 en 2013 au Maroc ; aux Jeux africains de Brazzaville en 2015 ; à la CAN U17 du Gabon en 2017 ; à la CHAN 2018 au Maroc et à la Coupe du monde Junior en Pologne en 2019.

Comment avez-vous trouvé, de façon générale, la CAN 2023 en Côte d’Ivoire ?

Cette CAN était très belle et spéciale du point de vue de l’organisation. La mobilisation des partenaires a été aussi au rendez-vous. En terme de production de jeu, il n’y a rien à dire. Même si je ne suis pas bien placé pour apprécier l’organisation en tant qu’arbitre, l’organisation nous a permis de jouer notre partition.

Comment avez-vous trouvé le niveau des arbitres lors de la CAN 2023 ?

Personnellement, j’ai fait partie des officiels de six matchs au cours de cette CAN. Je puis affirmer, au regard des analyses techniques produites par nos instructeurs, que l’arbitrage au cours de cette CAN a répondu aux attentes des acteurs et au standard international (FIFA). C’est vraiment un motif de satisfaction aussi bien pour moi que pour l’arbitrage africain de façon générale.

Comment trouvez-vous le niveau des arbitres burkinabè ?

Je ne saurai donner une appréciation sans bilan réel des structures habilitées en la matière. Toutefois, au regard des prestations de nos arbitres internationaux, nos ambassadeurs au plan national et africain, nous pouvons dire sans hésiter que le niveau de l’arbitrage burkinabè est globalement bon avec bien sûr de nombreux défis.

Quel match vous a le plus marqué à cette CAN ?

En tant qu’officiel de match, je peux dire que c’est le match entre l’Angola et la Namibie qui m’a le plus marqué. En effet, au regard de l’analyse technique et physique faite par les instructeurs concernant les performances des arbitres, dont je faisais partie, c’était un grand exploit du point de vue arbitrage.

Quelles sont, à votre avis, les solutions pour rehausser le niveau de nos arbitres ?

De même que le développement de l’arbitrage burkinabè dépend de celui du football de façon globale, les solutions pour rehausser son niveau passent également par l’implication de tous les acteurs soucieux du développement du football, du ministère en charge des sports à la Fédération burkinabè de football (FBF). Le rehaussement du niveau de l’arbitrage burkinabè peut être la résultante d’un travail de planification sur le moyen et le long termes et d’une coordination bien élaboré et conduite par l’ensemble des structures en charge de l’arbitrage, ainsi que les associations d’arbitres.

Quels sont vos projets en matière d’arbitrage pour le Burkina Faso ?

Il s’agit naturellement pour moi de continuer à apporter, de mon mieux, en termes de performance individuelle mais aussi collective pour les quelques années que j’aurai encore à passer comme arbitre. Je compte également me mettre à l’école des aînés pour d’abord apprendre et à mon tour, et ensuite contribuer éventuellement à la formation des plus jeunes qui désirent se lancer dans l’arbitrage.

Quel a été, selon vous, le meilleur match des Étalons ?

J’ai trouvé le niveau du match Burkina Faso contre Algérie très élevé. Il faut dire qu’au-delà du score nul de deux buts partout (2-2), j’ai pu observer et apprécier une très bonne production de jeu de notre équipe nationale. Pour ce qui est de la participation des Etalons, de façon générale, elle est en deçà des attentes. Il y a donc, beaucoup de leçons à en tirer afin de revenir plus fort.

Les sept officiels de la finale de la CAN2023

Est-ce l’arbitrage n’a pas été à notre faveur vu que la plupart de nos buts ont été marqués sur penalty ?

Non. Je ne suis pas de cet avis. L’arbitrage a été équitable. Les penaltys sifflés étaient bien réels donc pas d’inquiétude à ce niveau. Sur ce point, Il faut tout de même saluer la discipline des joueurs à l’endroit des décisions arbitrales. C’est une bonne attitude à féliciter. Cela montre qu’on n’a pas besoin de protester de façon agressive pour influencer les décisions arbitrales.

Si vous devriez choisir le meilleur arbitre de la CAN 2023, votre choix se porterait sur celui de la CAF ?

L’arbitrage est un travail d’équipe, et la conduite du match de la finale est facilitée par l’action collégiale des arbitres sur l’ensemble des matchs précédents. A la CAN, lorsqu’un match est réussi sur le plan de l’arbitrage, tout le monde est content. Plusieurs arbitres étaient excellents mais tous ne pouvaient pas être désignés pour la finale. Les Félicitations vont d’abord à l’endroit des instructeurs, aux finalistes puis à tous les arbitres du tournoi.

Propos recueillis par Obissa Juste Mien
Lefaso.net

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