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« Meïza, la fille du couturier » : Le premier roman autobiographique de Adjara Dissa dédicacé à Bobo-Dioulasso

Publié le lundi 27 novembre 2023 à 11h00min

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« Meïza, la fille du couturier » : Le premier roman autobiographique de Adjara Dissa dédicacé à Bobo-Dioulasso

« Le handicap n’est pas une fatalité ». Et Adjara Dissa semble avoir retenu la leçon. Malgré son handicap auditif, elle s’est démarquée à travers l’écriture. Son premier roman intitulé « Meïza, la fille du couturier », est une œuvre autobiographique qui retrace ainsi la « dure vie » qu’elle a affronté depuis son adolescence. La cérémonie de présentation et de dédicace de l’œuvre a eu lieu le samedi 25 novembre 2023 à Bobo-Dioulasso.

Dans cet ouvrage, cette grande passionnée de la lecture, Adjara Dissa, se dévoile ainsi comme jamais auparavant. Ce roman de 159 pages subdivisé en deux parties dont onze chapitres pour la première partie et dix chapitres pour la deuxième partie relate l’histoire de l’auteure elle-même, son enfance et son parcours scolaire. Une histoire qu’elle qualifie de tragédie, mais riche en expérience surtout. Dans un langage soutenu et un style simple l’auteure raconte le parcours de cette jeune fille du couturier devenue aujourd’hui adjointe sociale à la direction provinciale en charge de la solidarité du Houet.

En effet, l’œuvre relate la « dure vie » d’une jeune fille, qui, depuis son adolescence, affronte son destin courageusement au quotidien. Malade, victime d’un handicap, Meïza, doit se battre contre la nature et contre sa belle-sœur qui ne lui donne pas de répit. Malgré son handicap et cette souffrance inéluctable, Meïza refuse d’abdiquer. Elle croit en elle-même et elle est prête à se battre jusqu’à son dernier souffle. Convaincue qu’elle s’en sortira un jour, la jeune fille se donne de l’espoir tout en se battant sans faille, bravant les obstacles. Un beau matin, comme par miracle, l’horizon tant sombre de sa vie finit par s’éclaircir pour le bonheur de la jeune fille Meïza. À travers l’histoire de la vie de Meïza, Adjara Dissa s’évertue à susciter la réflexion chez ces nombreuses jeunes filles d’aujourd’hui et en particulier celles qui se plaisent dans des facilités, au détriment du travail pour finalement être déroutées.

Adjara Dissa invite toutes les personnes vivant avec un handicap à ne pas se morfondre

Au cours de cette cérémonie de dédicace, l’auteure s’est remémorée ses premiers pas dans l’écriture. « Ecrire n’est pas facile, mais je suis une passionnée de la lecture. C’est en lisant que, petit à petit, j’ai pris goût à la lecture. Depuis le lycée, je m’intéressais aux œuvres africaines que je lisais beaucoup. Et l’appétit est venu en mangeant. C’est pourquoi je me suis dit pourquoi ne pas m’essayer à l’écriture. C’était un rêve au début et le rêve a commencé à se concrétiser », a-t-elle expliqué.

Dans ce premier ouvrage, l’auteur aborde plusieurs thématiques dont celle liée à la souffrance qu’elle a vécue. « Dans l’œuvre, la souffrance est décrite d’une manière qui fait penser à une tragédie. Il y a la question de l’éducation qui occupe une place importante dans l’œuvre. J’y aborde également dans cette, la méchanceté d’une belle sœur qui peut détruire l’être humain. Je fais aussi un clin d’œil à toutes ces personnes qui aident sans rien attendre en retour. En écrivant cette œuvre, c’est une manière pour moi de me libérer parce que ce n’est pas facile de laisser à l’intérieur des choses qui pèsent sur soi », a souligné Adjara Dissa.

Pour elle, la confidence noie la douleur, donc l’auteure profite de ce canal qui est l’écriture pour partager son expérience qui, selon elle, peut servir de leçon aux autres. Convaincue que le handicap n’est pas une fatalité, Adjara Dissa invite toutes les personnes vivant avec un handicap à ne pas se morfondre. « Le handicap se trouve dans la tête et non dans le physique. Lorsqu’on se met dans la tête qu’on est handicapé, c’est là qu’on se morfond et on arrête de se battre. Un handicapé et une personne valide ont la même valeur aux yeux de la société », a-t-elle laissé entendre.

La cérémonie de dédicace a connu la présence des amis et parents de l’auteure

La qualité de l’œuvre saluée par des acteurs

La qualité de l’œuvre a été saluée au cours de cette cérémonie de dédicace par des acteurs dont Joseph Sanou, lui-même écrivain. « Du point de vue du contenu, c’est une œuvre qui donne des leçons de vie. L’auteure raconte sa vie à travers cette œuvre, à travers des expériences douloureuses qu’elle a vécues. Mais face à ces expériences douloureuses, l’auteure nous montre qu’il ne faut jamais baisser les bras. Donc malgré son handicap, elle a su surpasser les difficultés pour pouvoir se hisser dans la vie sociale, dans la vie professionnelle. Pour une première fois, elle a voulu écrire le plus simplement du monde. L’écriture est simple, facile à lire et permet de suivre le fil de l’écrit sans trop se perdre dans l’histoire et elle n’écorche pas la grammaire, la syntaxe et autres », a apprécié Joseph Sanou. Avant d’inviter les amoureux de la lecture à s’en approprier.

Même son de cloche chez le parrain de la cérémonie, Yacouba Mandé, qui a suivi le travail de bout en bout. Selon lui, c’est un coup de maître pour une première fois. Du point de vue de la forme et du fond il juge l’œuvre « très bonne. C’est une super œuvre qu’on ne se lasse pas de lire tellement les thèmes sont très intéressants. L’histoire est réelle et accrochante. C’est à travers ce canal que l’auteure choisi de parler d’elle et cela peut servir de leçon à tout le monde », a soutenu Yacouba Mandé. Ainsi, tout en félicitant l’auteure pour sa bravoure, il encourage les autres à s’approprier cette œuvre.

Le présidium de la cérémonie de dédicace

L’œuvre est éditée aux éditions La République. Il est disponible au prix unitaire de 3 000 FCFA. A Bobo-Dioulasso, elle est disponible à la librairie populaire située à Belleville et au secteur 21. A Ouaga, veuillez contacter le 66 35 39 12.

Pour rappel, Adjara Dissa est née le 2 juin 1989 à Bobo-Dioulasso. Elle fit ses études secondaires au lycée mixte d’Accart-Ville de Bobo, où elle obtint son baccalauréat en série A4 en 2010. Étudiante en droit, à l’université Joseph Ki-Zerbo après l’obtention de son premier diplôme universitaire, elle ne put terminer ses études. Formée par la suite à l’école des cadres moyens en travail social (ECMTS) de Gaoua en 2020, elle entame sa carrière d’adjointe sociale à la direction provinciale de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille du Houet en 2022.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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